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Décharge radioactive d'Umicore à Olen: Ecolo-Groen demande l'audition de l'entreprise et de l'AFCN à la Chambre

Publié le 10 décembre 2020
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Peu de gens le savent, et pourtant il y a, sur le site d’Umicore à Olen (en province d’Anvers), 4 fois plus de volume de déchets radioactifs (jusqu’à 275.000 m³ en tout) qu’ailleurs en Belgique (à Doel, Tihange et Mol-Dessel). Le site de l’ex-Union Minière rassemble en effet les résidus de radium et d’uranium produits entre 1922 et 1977, notamment pour fabriquer des peintures luminescentes et les premières bombes atomiques. Suite aux analyses de laboratoire publiées hier soir dans le reportage #Investigation de la RTBF, il ressort que ces déchets radioactifs ont contaminé les eaux souterraines et plusieurs rues avoisinantes. Plusieurs hotspots de radioactivité y dépassent les seuils d’exclusion en vigueur à Fukushima.

C’est le député fédéral Ecolo-Groen, Samuel Cogolati, qui a tiré la sonnette d’alarme: “L’AFCN doit jouer son rôle de gendarme pour protéger la population. Le risque est réel avec une terre contaminée au radium 226 dont la durée de vie est de 1.600 ans, et certains hotspots de radioactivité 22 fois supérieurs aux normes d’exemption européennes. Il n’est pas normal de pouvoir se promener autour de ces décharges radioactives sans avertissement du danger. Toutes les décharges ont la banale apparence de tas de terre ou de cailloux, parfois recouverts de végétation. La population doit être mieux informée sur la radioactivité. Comme c’est déjà le cas autour de Doel et Tihange, Sciensano devrait aussi poursuivre une enquête épidémiologique sur la population vivant à proximité du site d’Umicore à Olen.”

Aux risques radiologiques et sanitaires se greffe la question du coût financier. Car selon l’AFCN et l’ONDRAF, la fraction la plus radioactive des déchets entreposés à Olen devrait connaître le même destin que les déchets nucléaires de types B & C, ce qui doublerait quasiment le volume du futur site de stockage. Or, la facture s’élève déjà à plus de 10 milliards d’euros rien que pour les déchets nucléaires existants. Pour Ecolo-Groen, il faut donc appliquer le principe pollueur-payeur à Umicore. “Et c’est là aussi que le bât blesse”, poursuit Samuel Cogolati. “En effet, à ce jour, l’entreprise n’a provisionné qu’une somme de 30 millions d’euros. L’État belge doit maintenant exiger d’Umicore des provisions à la hauteur du coût réel de gestion des déchets radioactifs sur plusieurs centaines d’années. Car il est hors de question que ce soient les citoyens belges qui trinquent pour le coût astronomique du stockage à long terme.”

Les députés écologistes ont déjà soulevé le problème des déchets radifères d’Umicore à maintes reprises à la Chambre (Muriel Gerkens en 2004, Kristof Calvo en 2014, Jean-Marc Nollet en 2016). Après des années de surplace, Ecolo-Groen demande aujourd’hui à toutes les agences gouvernementales concernées (l’AFCN, l’ONDRAF mais aussi l’OVAM en Flandre) de prendre le dossier à bras le corps pour assainir tout le périmètre contaminé. “Ce n’est pas aux générations futures d’encaisser le coût de l’inaction du passé”, conclut le député fédéral.

Ecolo-Groen demande l’audition d’Umicore et l’AFCN en sous-commission de sûreté nucléaire à la Chambre.

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