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Travailler chez Ecolo : Hélène et son équipe aident les centaines d'élu·es dans leurs communes

Publié le 3 mai 2023
Rédigé par 
Ecolo

Ecolo joue un rôle important dans un grand nombre de communes de Wallonie et Bruxelles. Au total, plus de 45 conseillers provinciaux, 660 conseillers communaux, 260 conseillers CPAS et 150 bourgmestres, échevins ou présidents de CPAS tentent de faire vivre concrètement les valeurs et idées écologistes dans leurs localités (ou leurs provinces), qu’ils soient au pouvoir (72 communes) ou dans l’opposition. Toutes ces personnes, certaines sans aucune expérience politique avant leur élection, ont besoin d’aide, de conseils, parfois de se faire entendre à un niveau supérieur du parti ou de l’État. C’est le job de l’équipe du PAL, le Pôle d’Ancrage Local, l’indispensable courroie de transmission entre le parti et ses élus locaux et élues locales. A la fois conseillers politiques, juridiques, diplomates, médiateurs, les femmes et les hommes du PAL s’efforcent de faire en sorte que tout se passe bien pour les élu·es. Un travail de l’ombre essentiel, au cÅ“ur de la politique, que nous décrit Hélène, la directrice du département.


En quoi consiste le job des gens du PAL ?

On assure un soutien aux élus locaux et aux élues locales, donc à toutes ces personnes qui ont un mandat dans un conseil communal, un CPAS, un conseil provincial ou encore dans une institution intercommunale, une association. L’essence de notre boulot est vraiment de faire en sorte que ce mandat se déroule le mieux possible.

Notre équipe est formée de 7 personnes dont une juriste, un assistant administratif et des conseillers et conseillères politiques. À cela s’ajoutent 6 secrétaires politiques provinciaux (un par province + Bruxelles) qui travaillent 2 jours/semaine avec nous. Ils font le relais de ce qui se passe au niveau de leur province et, inversement, font redescendre les informations du niveau fédéral.

Notre aide est variée : stratégique, politique, juridique.

  • Nous répondons aux questions des élus, soit en trouvant la réponse nous-mêmes, soit en les mettant en lien avec les bonnes personnes. Nous ne sommes pas les experts, nous sommes les experts pour trouver les experts :-).
  • Nous donnons des conseils sur une position politique à adopter dans une affaire précise ou lorsqu’il y a des conflits au sein d’une majorité communale. Nous aidons aussi à faire avancer les élus dans leurs objectifs. Par exemple, avant les élections, nous avons fourni une grille d’analyse aux mandataires qui siègent dans les Collèges communaux: est-ce que pour ce projet-là, il y aurait du budget facilement ? Est-ce qu’il y aurait du personnel pour le mettre en oeuvre ? Est-ce qu’avec tel ou tel partenaire politique ça va être facile de faire passer ce dossier-là ? Est-ce que pour les citoyens, ce projet sera vu positivement ? Et c’est aux élus à remplir cette grille en obtenant des réponses à toutes ces questions
  • Nous jouons un rôle de courroie de transmission avec les autres départements du parti. Si les centaines d’élus locaux et d’élues locales contactent tout le monde, ce serait trop et empêcherait de mutualiser les réponses apportées. Nous faisons donc office de porte d’entrée. Nous sommes également des courroie de transmission entre les élu.es eux-mêmes. Nous les mettons en réseau et après, ils et elles se contactent d’eux-mêmes. Il y a beaucoup d’entraide.

  • Nous avons également un rôle de “lobby” pour le local au sein du parti. Je vais vous donner trois exemples. Lors des discussions autour de la révision du statut pour la police, nous avons attiré l’attention du bureau politique sur l’impact que cela aura sur les finances des communes, 70% de la police étant locale. Autre exemple: cette très bonne idée d’indexation des loyers basée sur les performances énergétiques. Là encore, une échevine nous a fait remarquer que cela pouvait avoir un impact sur les communes qui louaient des bâtiments mais dont le PEB était mauvais. Nous avons tiré la sonnette d’alarme . Pour la confection du programme des élections de mai 2024, nous avons obtenu que l’impact sur les finances communales soit analysé et pris en compte autant que possible.
  • Nous partageons toute une série d’informations sur notre nouvelle plateforme en ligne Wiki. On y met tout ce qui peut être mutualisé, qui peut intéresser un grand nombre d’élus locaux. Très bientôt, ils pourront y retrouver, par exemple, l’intervention d’un conseiller communal sur tel sujet dans sa commune, des informations du service d’experts d’Ecolo (le CJM, voir le portrait d’Elodie, experte Energie-Climat). Sur cette plateforme, d’autres départements partagent également ce qui peut intéresser les élus locaux ou élus locales mais également les coprésidences locales. Par exemple, AMA (adhésion-mobilisation-action) partage les infos et les visuels sur les actions de terrain et le département de communication partage conseils pour mieux communiquer (presse, réseaux sociaux,…).
  • Nous prodiguons aussi des formations. Par exemple : les droits et devoirs d’un conseiller communal, prendre de parole en public, ce qui change quand on est en majorité, etc. On a même une formation sur comment ne pas s’épuiser quand on est dans l’opposition (rires). Il nous arrive aussi d’organiser des ateliers autour de thématiques comme l’aménagement du territoire, l’énergie, etc en collaboration avec le Centre Jacky Moreal.
  • Nous assurons aussi des médiations lors de conflits de personnes dans les groupes locaux.
  • Nous sommes aussi là pour soutenir moralement des élus qui traversent des périodes de blues. Des événements comme le Covid, les inondations, la crise de l’énergie peuvent affecter des élus qui ont à gérer ces dossiers et font face à des situations graves. D’ailleurs au PAL, nous finançons des assistances de coachs ou de psychologues pour nos élus. Et au-delà de ces crises, la pratique de la politique en tant que telle est parfois difficile. Il y a régulièrement des conflits et rien que faire face à des oppositions de gens d’autres partis qui n’ont pas les mêmes valeurs peut s’avérer usant.
Des bourgmestres, échevins et présidents de CPAS Ecolo se rassemblent une fois par an pour partager leurs expériences. Le week-end est organisé par le PAL en septembre.

Nous travaillons exclusivement pour le niveau local dont la force est d’être super proche des citoyens, de toucher au quotidien. C’est aussi un niveau où on arrive plus vite à faire des réalisations très concrètes, même si on trouve toujours que c’est trop lent par rapport à l’urgence climatique car il faut respecter des procédures, tout un parcours de décisions, ça dépend aussi s’il y a une volonté politique, des budgets, s’il y a du personnel, etc.

L’année prochaine, ce sont les élections communales et la préparation de la campagne va commencer. Quel rôle y joue ton département ?

Actuellement, on est au début de la confection des listes de candidats. Il y a des règles internes à respecter. Ce n’est pas une personne seule mais bien le groupe local qui va décider des candidats et de la manière dont va se dérouler la campagne. C’est une décision collective. Et nous, on doit rappeler cela, donner les règles (qui ont été votées par le conseil de fédération, le parlement interne d’Ecolo), donner des conseils pour mener campagne (être sur le terrain, mieux utiliser les réseaux sociaux, etc.).

La plupart des groupes locaux choisissent de faire une liste composée principalement de membres Ecolo mais certaines Locales réfléchissent à confectionner une liste citoyenne ou une liste de cartel (NDLR: alliance avec un ou plusieurs autres partis). On leur fournit des conseils quant aux différentes options. Les règles du parti impose que le PAL donne un avis sur les listes citoyennes et les listes de cartel avant un vote de la Régionale, non pas pour être procédurier mais pour obliger à ce que la décision se fasse de manière la plus éclairée et réfléchie possible.

Notre juriste sera, elle, chargée de vérifier que les procédures électorales et dépenses électorales soient bien respectées en collaboration avec la comptabilité.

La juriste du PAL, Anne-Sophie.

La préparation de la campagne électorale va être une période intense mais chouette. On va faire notre possible, tout en sachant qu’il y a beaucoup de choses qu’on ne peut pas contrôler.

Avoir envie d’aider, d’être au service des autres

Quelles qualités faut-il pour travailler au PAL ?

D’abord avoir envie d’aider, d’être au service des autres. Comme une part de notre boulot consiste à mettre en réseau et faire le lien entre des personnes, on doit également apprécier les contacts humains mais aussi disposer de qualités de diplomatie lors de situations de crise.
C’est un atout de connaître déjà un peu les rouages des institutions politiques et l’organisation du parti pour savoir où trouver les bonnes infos ou les bonnes personnes. Si ce n’est pas le cas, il faut être capable d’apprendre rapidement : quand j’ai démarré chez Ecolo, je n’avais aucune expérience politique mais j’ai compensé par mon dynamisme et une grande envie d’apprendre.

À savoir aussi: dans ce boulot, on écrit beaucoup (des réponses à des mails, des notes, etc.).

Ce n’est pas grave de ne pas avoir d’expérience tant qu’il y a l’envie d’apprendre et un intérêt pour la chose politique

Est-ce qu’il y a un diplôme ou un parcours préférentiel pour faire ce job ?

Non. Moi j’ai fait architecture d’intérieur option scénographie avec un master en arts du spectacle ! Une autre a étudié l’histoire de l’art. Il y en a un qui a fait sociologie, deux qui ont un diplôme de journaliste, un autre qui vient du secteur événementiel. Donc c’est assez varié. C’est pareil en termes d’expérience. Le plus âgé a la soixantaine, la plus jeune a la vingtaine. Certains ont une expérience de militant, d’autres pas. Ce n’est pas grave tant qu’il y a cette envie d’apprendre et un intérêt pour la chose politique.

J’ai toujours travaillé au niveau local, c’est celui qui m’intéresse le plus, qui est le plus concret, on touche directement au quotidien des gens

Et toi, comment es-tu arrivée à ce métier ?

Je vivais ma première expérience de travail et je trouvais que ça n’allait pas, j’avais envie de changer. L’idée d’Ecolo m’est venue via le compagnon de l’époque de ma maman qui était membre actif du parti. J’ai postulé pour le poste d’animatrice politique à la Régionale de Charleroi, juste avant les élections de 2012. Je ne connaissais pas grand-chose à la politique mais j’avais envie d’apprendre, d’avoir des contacts avec les gens, de les aider ! Et je m’étais investie à différents endroits dans ma jeunesse (scouts, cercle étudiants,…) donc l’engagement pour un projet collectif me parlait beaucoup. J’ai eu l’occasion de suivre l’académie verte (une année de formations sur l’écologie politique). Mais j’ai surtout beaucoup appris grâce à des personnes qui m’ont accompagnée et ont partagé leur expérience puis je suis partie pour un poste similaire à la Régionale de Bruxelles, ce qui m’a permis d’apprendre un autre contexte politique, notamment travailler avec Groen, le parti écologiste flamand.

Depuis mon arrivée chez Ecolo jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours Å“uvré au niveau local. C’est celui qui m’intéresse le plus, le plus concret, on touche directement au quotidien des gens.

Ces agitations politiques ne sont pas agréables mais ça fait partie du jeu, on sait dans quoi on est

Qu’est-ce qui est le plus dur dans votre job ?

Comme je l’ai déjà dit plus haut, parfois, nous devons soutenir des élus locaux en difficulté. Par exemple, Ecolo a perdu la majorité à Floreffe, il y a environ an. Du jour au lendemain, le bourgmestre, l’échevine et la présidente de CPAS ont perdu une fonction pour laquelle certains avaient mis de côté leur carrière. Nous avons été en contact avec la Régionale pour voir comment nous pouvions les accompagner au mieux dans leur reconversion, s’ils avaient besoin d’un soutien parce que, malheureusement, politiquement on ne savait plus faire grand-chose.
À l’inverse, dans une autre commune, nous avons agi en coulisses pour éviter un changement de majorité. Ce n’est pas directement nous qui avons mené les négociations mais nous avons conseillé, fait le lien avec les coprésidents du parti.

Ces agitations politiques ne sont pas agréables mais ça fait partie du jeu, on sait dans quoi on est. Et nous savons surtout pourquoi nous prenons le risque : nous avons quand même tous un objectif commun, nous sommes portés par les valeurs d’Ecolo, à la fois environnementales et sociales. Et ça, ça change beaucoup de choses. Avoir un boulot qui a tellement de sens, cela rebooste dans les moments de creux.

À l’inverse, qu’est-ce qui donne le plus d’énergie positive ?

Quand on parvient à bien accompagner, conseiller, mettre en réseau, pour finalement faire en sorte qu’il y ait une réussite comme dans le cas de cette commune où on a évité qu’Ecolo perde la majorité, c’est chouette ! Chaque année, nous organisons une rencontre entre BEPs (bourgmestres, échevins ou présidents de CPAS). Quand je vois ces dizaines de personnes qui s’engagent au quotidien pour leur commune partager leurs projets mais aussi s’entraider autour de leur difficultés, ce sont vraiment des moments qui font du bien.
Lors d’une réunion d’équipe, on avait fait l’exercice de se dire nos les valeurs du département. Se mettre au service des autres et faire des liens étaient souvent revenus. Beaucoup de personnes de l’équipe fonctionnent comme ça, c’est ce qui nous permet d’être vraiment utiles pour nos élus.

Enfin, il y a ce niveau local qui est vraiment concret. Nous savons pourquoi nous bossons, ce n’est pas un truc en l’air, c’est directement au bénéfice de tous et toutes.

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