Provisions nucléaires : pour Ecolo-Groen, c’est à Engie et non aux citoyens de payer la facture
La question du financement de la gestion des déchets nucléaires et du démantèlement des centrales de Doel et de Tihange est un enjeu majeur pour les années à venir. L’ONDRAF avait déjà reconnu en 2018 avoir sous-évalué le coût de la gestion de ces déchets. Pour les seuls déchets de haute activité et/ou longue durée de vie, la facture passait de 3,2 milliards à 10,7 milliards. Et au coût de la gestion des déchets s’ajoute également le coût du démantèlement des centrales nucléaires qui nécessitera également plusieurs milliards d’euros de financement.
Aujourd’hui, c’est la Commission des provisions nucléaires (CPN) qui tire la sonnette d’alarme dans son rapport annuel 2018 et demande de réviser la loi. Le rapport pointe aussi l’explosion du coût du projet d’enfouissement des déchets radioactifs les plus dangereux. La Commission joue un rôle de contrôle prudentiel primordial puisque c’est elle qui évalue l’existence, la suffisance et la disponibilité des fonds nécessaires pour le démantèlement des centrales nucléaires et la gestion sur le long terme des déchets radioactifs.
Pour Samuel Cogolati, député fédéral Ecolo : « Cela fait des années que nous exigeons de renforcer le cadre légal pour provisionner tous les coûts liés à la gestion des déchets nucléaires, mais aussi au démantèlement des centrales qui prendra des dizaines d’années. Il faut écouter les experts de la CPN. Il convient aujourd’hui de réévaluer les coûts pour les prélever directement chez Engie et empêcher l’insolvabilité de la filiale d’Engie. Autrement, ce sont les citoyens qui devront trinquer ! Il est grand temps de passer à l’action et d’appliquer le principe du pollueur-payeur. Car ce n’est pas aux Belges à payer la facture des déchets nucléaires. Engie doit porter cette responsabilité. »
Ecolo-Groen a d’ores et déjà mis sur la table du Parlement une proposition de loi (https://www.lachambre.be/FLWB/PDF/55/0669/55K0669001.pdf) visant à modifier le système actuel avec comme objectif, entre autres, la transmission de la gestion des provisions nucléaires de Synatom à la Banque nationale de Belgique.