Umicore à Olen : Ecolo-Groen se réjouit du vote de la loi pour décontaminer la plus grande décharge radioactive de Belgique
Après plus de 45 ans d’inaction politique, une nouvelle loi votée aujourd’hui en Commission de l’Intérieur établit enfin un cadre réglementaire pour assainir la décharge radioactive d’Umicore à Olen.
Peu de gens le savent mais il y a sur le site d’Umicore à Olen (en province d’Anvers), 4 fois plus de volume de déchets radioactifs (jusqu’à 275.000 m³ en tout) qu’ailleurs en Belgique (à Doel, Tihange et Mol-Dessel). Le site de l’ex-Union Minière rassemble, en effet, les résidus de radium et d’uranium produits entre 1922 et 1977, notamment pour fabriquer des peintures luminescentes et les premières bombes atomiques. Suite aux analyses de laboratoire publiées dans le reportage #Investigation de la RTBF*, il ressort que ces déchets radioactifs ont contaminé les eaux souterraines et plusieurs rues avoisinantes. Plusieurs hotspots de radioactivité y dépassent toujours les seuils d’exclusion en vigueur à Fukushima.
C’est le député fédéral Ecolo-Groen, Samuel Cogolati, qui avait tiré la sonnette d’alarme dès son entrée en fonction au Parlement: “Il était plus que temps que le législateur remette de l’ordre et impose des mesures de protection (restrictions d’usage et mesures de surveillance) sur le site d’Umicore à Olen, contaminé par la radioactivité. Le risque est réel avec une terre contaminée au radium 226 dont la durée de vie est de 1.600 ans et certains hotspots dans l’espace public de radioactivité 22 fois supérieurs aux normes d’exemption européennes. Il n’est pas normal de pouvoir se promener autour de ces décharges radioactives sans avertissement du danger. Toutes les décharges ont la banale apparence de tas de terre ou de cailloux, parfois recouverts de végétation. La population doit être mieux informée sur la radioactivité. Et le nouveau cadre légal voté aujourd’hui en Commission de l’Intérieur à l’initiative de la Ministre Verlinden permet enfin d’assainir ces terres radioactives.”
Aux risques radiologiques et sanitaires se greffe la question du coût financier. Car selon l’AFCN et l’ONDRAF, la fraction la plus radioactive des déchets entreposés à Olen devrait connaître le même destin que les déchets nucléaires de types B & C, ce qui doublerait quasiment le volume du futur site de stockage des déchets radioactifs en Belgique. Or, la facture s’élève déjà à plus de 10 milliards d’euros rien que pour les déchets nucléaires existants. Pour Ecolo-Groen, il faut donc appliquer le principe pollueur-payeur à Umicore. “Et c’est là aussi que le bât blesse. En effet, à ce jour, l’entreprise n’a provisionné qu’une somme de 30 millions d’euros. L’État belge doit maintenant exiger d’Umicore des provisions à la hauteur du coût réel de gestion des déchets radioactifs sur plusieurs centaines d’années. Car il est hors de question que ce soient les citoyens belges qui trinquent pour le coût astronomique du stockage à long terme”, poursuit Samuel Cogolati.
Les députés écologistes ont déjà soulevé le problème des déchets radifères d’Umicore à maintes reprises à la Chambre (Muriel Gerkens en 2004, Kristof Calvo en 2014, Jean-Marc Nollet en 2016). Après des années de surplace, Ecolo-Groen se réjouit que le Gouvernement fédéral prenne enfin le dossier à bras le corps pour assainir tout le périmètre contaminé. “Ce n’est pas aux générations futures d’encaisser le coût de l’inaction du passé”, conclut le député fédéral.
(*) https://www.rtbf.be/article/umicore-a-olen-la-plus-grande-decharge-radioactive-de-belgique-si-on-etait-a-fukushima-ou-a-tchernobyl-ce-serait-une-zone-d-exclusion-10648860