Tu étais de ces hommes qui donnent envie de donner et de montrer le meilleur de soi.

Le portrait d’Alexis que nous dressons ici est basé sur plusieurs témoignages de personnes internes à Ecolo et qui l’ont bien connu, pour qui il était un collègue, un compagnon de lutte, un ami. Dans chaque témoignage, on ressent énormément de tendresse et de respect à l’égard de ce grand militant Ecolo.

Philippe Delchambre a rencontré Alexis dans les années 85/86 lors de leurs études. Alexis étudiait alors la science politique. Radio campus, la radio de la communauté de l’ULB, les a réunis. Ensemble, ils partageaient une même vision de la radio, de la manière dont elle pouvait s’inscrire dans la société. Alexis était une « bête de radio », il avait une mémoire folle, des noms et des voix, et une capacité à repérer des talents chez les étudiants. Il a d’ailleurs rapidement gagné en sympathie à radio campus, et s’est vite retrouvé dans l’administration, à s’occuper de programmation. La radio l’a passionné tout au long de sa vie. Pour les personnes malvoyantes, c’est un outil indispensable, et il a gardé une connaissance unique du paysage de la radio.

En 1998, Philippe et Alexis se sont engagés ensemble dans la locale Ecolo de Watermael-Boitsfort, après s’être confiés l’un l’autre leur envie de s’investir comme citoyen dans la vie politique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Alexis s’y est fait une place importante. Conseiller communal, Co-président local pendant 21 ans, Conseiller de CPAS, ses compagnons à Watermael-Boitsfort le désignent comme la perle, le pilier, le carrefour de la locale.

“Je pense qu’il a contribué pour une bonne part au succès électoral des Ecolo il y a 9 ans.” analyse Philippe. On lui prête une lecture politique très fine et juste et un grand talent de médiation qui lui permettait de recentrer majorité et opposition sur leurs objectifs communs. “Il était apprécié et reconnu par les autres familles politiques qui avaient parfaitement compris la chance que nous avions de l’avoir avec nous”. Alexis ne s’est pas arrêté à sa commune et a développé ses talents un peu partout dans le parti. Au sein du cabinet d’Isabelle Durant, au BCF, mais aussi en dehors d’Ecolo comme au CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) etc.

Alexis avait cette oreille, cette capacité de sentir les gens, de les découvrir et de travailler avec eux, de les questionner. Il était capable de se remettre en cause après des discussions assez profondes, et il n’hésitait pas à changer d’avis. C’était toujours le nous qui était mis en avant. Le nous pour le bien être des autres, parfois au détriment du moi. Le mouvement Ecolo, pour Alexis c’était le nous. (…) Il était sollicité en permanence et donnait suite à chacune de ces sollicitations avec la même bienveillance et avec le même sens du collectif.

Sa bienveillance, son trait d’humour, sa dévotion, sa curiosité de l’autre, son érudition et cette complicité qu’il arrivait à développer avec les gens qui l’entouraient sont toutes des qualités que ces personnes qui l’entouraient utilisent pour le définir. Et ces personnes sont nombreuses, chez Ecolo bien sur, mais aussi au CPAS de Watermael-Boitsfort, à la fondation « I see » où il était administrateur, et dans ce formidable réseau qu’il s’était créé.

Ce portrait d’une page ne peut être suffisant pour parler d’Alexis et de son parcours ainsi que pour démontrer toute notre immense chance d’avoir un jour croisé son chemin. Et si “partout, il va laisser un vide immense”, nous ne doutons pas que nous continuerons à raconter encore longtemps Alexis dans les couloirs du parti.