Lutte contre le harcèlement : un plan structurel pour des transports publics solidaires
La Commission Mobilité du Parlement bruxellois vient d’approuver une proposition pour lutter contre le harcèlement et les agressions, notamment à caractère sexuel, dans les espaces et transports publics, avec un plan structurel en faveur de l’intervention de témoins. Partant du constat que les problèmes qui s’observent ailleurs dans la société se produisent aussi à l’intérieur et aux abords des transports en commun (et donc aussi lors d’un changement de transport) et que le harcèlement et les agressions touchent tant le personnel que les voyageuses et voyageurs, pour les écologistes à l’initiative de ce texte, ce plan a notamment pour objectif d’aider toute personne à mieux comprendre comment réagir en cas de comportement indésirable. Pour lutter ensemble contre le harcèlement et les agressions, pour des transports publics solidaires.​
D’après une étude du SPF Mobilité, près d’un tiers des femmes et un cinquième des hommes citent les comportements indésirables comme raison de ne pas utiliser les transports publics. Pour s’attaquer à ce problème, la députée Lotte Stoops (Groen), ainsi que Margaux De Ré (Ecolo), Carla Dejonghe (Open VLD), Leila Agic (PS), Nicole Nketo Bomele (Défi), Els Rochette (Vooruit) et Fouad Ahidar ont présenté aujourd’hui ce plan structurel d’actions. Parmi les propositions : la sensibilisation de témoins actifs dans les espaces et transports publics, la création d’une ligne d’assistance téléphonique au sein de toutes les sociétés de transports publics, des modules de formation spécifiques pour le personnel de la STIB et une plus grande présence du personnel dans les stations.
Si, malheureusement, nombreuses sont les personnes qui ont déjà été confrontées à un comportement indésirable dans la rue ou les transports publics, les témoins peuvent faire une différence importante pour les personnes victimes de harcèlement. Et si, trop souvent, ces témoins ne savent pas comment réagir en toute sécurité, il est possible d’apprendre, notamment en identifiant cinq modes d’intervention possibles: impliquer les autres, s’adresser à d’autres personnes, créer une distraction, isoler la personne qui agresse, rester présent. Des recherches menées par la Fondation Roi Baudouin indiquent que pour de nombreuses victimes, la non-intervention de témoins a presque autant de poids que l’incident lui-même. Lors de l’intervention de témoins, une meilleure gestion de l’incident est constatée.
“Avec plus de 400 signalements d’actes de violence sexuelle dans les transports en commun enregistrés en un an, le politique doit prendre ses responsabilités. En parallèle de mesures de protection, notre initiative vise aussi à encourager une culture de vigilance parmi tous les usagers et les usagères. Parce que les cibles d’agressions n’ont pas à porter la charge de leur propre sécurité”, explique Margaux De Ré, députée Ecolo et présidente de la Commission Égalité des chances et Droits des femmes.
“Bruxelles doit être une ville sûre dans laquelle tout le monde se sente également en sécurité. Si les Bruxellois savent mieux réagir en cas de comportement inapproprié, nous pourrons ensemble lutter contre l’intimidation et l’agression dans les espaces publics. Nous devons nous engager en faveur d’un espace public inclusif et solidaire”, ajoute Lotte Stoops, députée Groen et primo-signataire du texte.