Prisons : Ecolo veut éviter la crise aussi bien sanitaire que sécuritaire
Depuis quelques jours, la situation dans certaines prisons est explosive et à l’heure du confinement généralisé, nous sommes toutes et tous aisément capables d’imaginer les tensions que la situation y génère.
Les personnes détenues et l’ensemble du personnel sont soumis à des conditions de vie/de travail ne répondant pas aux normes de sécurité sanitaire qui s’imposent à toutes et tous aujourd’hui (en matière d’hygiène comme de distanciation physique).
Dans les prisons les plus surpeuplées, la promiscuité et l’insalubrité placent tant les personnes détenues que le personnel en situation de risque sanitaire élevé. À côté de ce risque sanitaire et de la tension qu’elle génère, la suspension des parloirs, l’arrêt des activités (rémunérées ou non) ou les difficultés à s’approvisionner via la cantine ont pour effet de multiplier les tensions et d’augmenter le risque de voir la situation basculer dans une crise sécuritaire.
Pour les écologistes, dans un tel contexte de confinement, la prison doit constituer une des urgences en matière de mise à disposition de matériel sanitaire : masques, gants et solution hydro-alcoolique doivent y être fournis en quantité suffisante. Il est primordial d’empêcher le virus d’y entrer et les mesures sanitaires doivent être scrupuleusement respectées par chaque personne entrant dans une prison.
« Pour permettre l’application des consignes élémentaires et impératives d’hygiène et de distanciation physique, la première mesure à prendre vise à désengorger les prisons surpeuplées en libérant un certain nombre de personnes détenues (libérations conditionnelles, public vulnérable ou en fin de peine …) Nous soutiendrons toute décision du Gouvernement qui ira dans ce sens : libération de certaines catégories de détenus et report temporaire de l’exécution des peines », commente Zakia Khattabi, députée fédérale Ecolo/Groen.
Dans la perspective de la prolongation des mesures de confinement et afin de faire baisser la pression et apaiser les tensions liées à l’absence de contact avec l’éxtérieur, les écologistes soumettent plusieurs mesures au Gouvernement :
– la négociation, dans le cadre du marché public avec Telio, de minutes de téléphone gratuites par personne détenue ;
– l’utilisation des moyens technologiques mis à disposition des établissements pour garantir la présence des personnes détenues aux audiences pour permettre le contact visuel entre les personnes détenues et leurs familles ;
– la négociation avec la grande distribution de la garantie d’un approvisionnement suffisant dans les établissements pénitentiaires ;
– la gratuité de l’offre récréative (télévision…)
« La situation est urgente. Tout doit être mis en œuvre pour éviter l’escalade et ainsi garantir tant la sécurité sanitaire que la sécurité tout court, aussi bien des personnes détenues que du personnel pénitentiaire. Il va de notre responsabilité de nous assurer que personne ne soit oublié dans cette crise et que chacun·e soit protégé·e, sans exception », conclut Zakia Khattabi.