Wallonie : pour Ecolo, le Traité de libre-échange avec le Mexique n'est pas acceptable en l'état
Pour Ecolo, il ne peut pas être question que le Gouvernement wallon accorde en l’état sa délégation de pouvoir au Gouvernement fédéral pour la signature de l’Accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mexique. Ce lundi après-midi, une motion cosignée par les trois groupes parlementaires de la majorité a été déposée en ce sens en Commission du PW.
Selon les écologistes, de trop nombreux éléments s’opposent en effet à la conclusion d’un tel accord. D’une part, il fait courir des risques sanitaires et économiques aux exploitations agricoles wallonnes, au vu des différences de standards de production, ou de normes sanitaires et environnementales. Il est aussi incohérent avec les objectifs du Green Deal qui vise davantage de résilience alimentaire et de maîtrise des secteurs stratégiques, des lacunes tristement mises en lumière à l’heure actuelle avec la crise du Covid-19.
Ecolo pointe également l’absence de dispositions contraignantes dans cet accord en ce qui concerne les avancées environnementales et en matière de droits humains, mais également l’absence de monitoring de son impact sur les échanges commerciaux, le climat, l’environnement, la santé, les droits sociaux et les droits humains.
« Cet accord commercial a été conclu le 28 avril dernier entre l’Union européenne et le Mexique, en pleine crise du coronavirus, et il comporte énormément de zones d’ombres et d’éléments inacceptables, tant vis-à -vis de nos agriculteurs et agricultrices que du respect des normes environnementales et sociales », commente la députée wallonne Ecolo Hélène Ryckmans, qui s’est saisie de la question dès le 6 mai en séance plénière du Parlement de Wallonie. « Nous demandons à la Commission européenne la réalisation au plus vite d’une étude d’impact indépendante sur les effets cumulés des accords commerciaux sur l’économie, l’agriculture, les émissions globales de gaz à effet de serre, ainsi que sur le respect des droits humains, des droits sociaux et des normes sanitaires et environnementales, intégrant le contexte spécifique de la crise du coronavirus. Et dans l’attente du résultat de cette étude d’impact, nous lui demandons également de ne pas étudier la question de la délégation de pouvoir au Gouvernement fédéral pour signer l’Accord entre l’Union européenne et le Mexique.
La déclaration de politique régionale wallonne prévoit des conditions strictes pour la délégation de pouvoir à l’État fédéral pour la signature de traités internationaux. En l’état, ces conditions ne sont pas respectées et il convient donc d’agir rapidement », conclut Hélène Ryckmans.