COP27 en Égypte : les écologistes déposent une résolution pour appeler le gouvernement égyptien à respecter les droits humains et la liberté d’expression
La répression des droits humains et de la société civile n’a jamais été aussi forte en Égypte. Pourtant, la COP27 y aura lieu dans quelques semaines. Pour Ecolo-Groen, le sommet climatique doit être l’occasion de pousser le gouvernement égyptien à améliorer la situation des droits humains dans le pays et à libérer les milliers de prisonniers d’opinions.
Cette semaine, le groupe Ecolo-Groen a présenté en commission une résolution visant à défendre les droits humains en Égypte. Pour Simon Moutquin, député fédéral Ecolo et auteur du texte, il est illogique de parler de dérèglement climatique dans un pays tout en niant la répression des droits humains et des associations environnementales qui y règne. Le député écologiste demande à ce que le Président égyptien montre une réelle volonté d’avancer : « À l’heure actuelle, entre 60.000 et 100.000 prisonniers d’opinions croupissent dans des geôles égyptiennes surpeuplées et insalubres, car ils s’opposent à la politique du président al-Sissi. Parmi eux, des opposants politiques, des journalistes, des activistes pour le climat ou encore des académiciens. Cette stratégie carcérale est délibérément mise en place par le régime d’al-Sissi afin d’étouffer toute opposition. Dans un tel contexte, comment être sûr que les personnes, internationales ou égyptiennes, qui prendront la parole ou manifesteront durant la COP27 ne subiront pas de représailles? La Belgique et l’Europe doivent mettre la pression ».
La proposition de résolution demande au gouvernement belge de s’assurer que la liberté d’expression et d’association soit garantie durant la COP27, de conditionner la coopération économique et diplomatique avec l’Égypte à l’amélioration des droits humains, d’obtenir la libération des prisonniers d’opinions dans le pays ou encore de pousser l’ONU à enquêter sur les graves violations des droits humains commises en Égypte. Le groupe Ecolo-Groen demandera également à ce que des auditions soient réalisées en commission Relations extérieures durant le sommet climatique.
Fin août, le Guardian révélait que les ONG égyptiennes pouvant participer à la COP27 avaient été sélectionnées secrètement par les autorités égyptiennes et que la société civile égyptienne n’avait jamais été informée des possibilités de participation. Un peu plus tôt, l’ONG Human Rights Watch dénonçait la mise en place pour l’événement d’une unique zone de manifestation gérée par le gouvernement, impliquant que tout autre rassemblement serait illégal. « La société civile et les citoyen.ne.s sont nos plus grands alliés dans la lutte contre le dérèglement climatique. Les museler lors d’un événement d’une telle importance et leur faire risquer la prison n’est pas tolérable pour les écologistes », ajoute Simon Moutquin.
Malgré tout, Ecolo-Groen confirme l’importance de participer à cette COP27 : « Il y a énormément d’enjeux autour de ce sommet, notamment en termes de justice climatique avec les pays les plus impactés par le dérèglement climatique. Nous devons plutôt utiliser la tenue de cet événement en Égypte pour contraindre le gouvernement égyptien à adopter les standards internationaux et mettre en place de réelles avancées pour les droits humains », avance la députée écologiste Séverine de Laveleye, qui se rendra en Égypte pour la COP27 en portant également cette question des droits humains.
Pour les écologistes, le message à envoyer au gouvernement égyptien est clair : la justice climatique et les droits humains sont deux combats inséparables.