Première en Belgique : un texte pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles dans le monde politique a été adopté à Schaerbeek !
Schaerbeek marque l’histoire en devenant la première commune belge à adopter une Charte d’engagement et d’actions contre les violences sexistes et sexuelles en politique. Cette Charte va combler un vide juridique en la matière en créant des dispositifs jusqu’ici inexistants dans le pays.
Le mercredi 20 novembre 2024, le Conseil communal (le dernier de la législature 2018-2024) a voté à l’unanimité cette initiative ambitieuse destinée aux futur·e·s élu·e·s locaux, reflétant des valeurs fondamentales d’égalité, de dignité et de respect. Impulsée par Sihame Haddioui, échevine Ecolo de l’égalité des genres et des chances, cette Charte a été co-construite avec les membres du Conseil communal volontaires, avec l’appui du collectif OXO. Elle repose sur 10 engagements concrets répartis en trois volets : identifier, prévenir et réagir face aux violences sexistes et sexuelles.
Un dispositif inédit pour traiter les violences
Pour concrétiser ces engagements, la Charte introduit plusieurs mesures inédites :
- Création de canaux permettant de dénoncer des comportements inadéquats : Des fiches de signalement “victime” ou “témoin” d’agissement sexistes ou sexuels seront à disposition. Les témoignages, même anonymes, pourront également être une porte d’entrée informelle
- Mise en place d’une Commission d’éthique et de déontologie, composée de membres du Conseil communal, chargée de traiter ces signalements de manière impartiale.
- Trois procédures spécifiques adaptées à différents contextes de violences :
- Violences commises par un membre du Collège des bourgmestre et échevins à l’encontre d’un·e employé·e de l’administration communale.
- Violences entre deux mandataires politiques.
- Violences impliquant un·e membre du Conseil communal envers un·e collègue ou un·e employé·e de l’administration.
- Ce dispositif offre de nouveaux outils au Secrétaire communal, tout en comblant le vide juridique constaté jusqu’à présent en matière de régulation des comportements des élu·e·s.
Des voix fortes pour un changement profond
Pour Sihame Haddioui, cette Charte marque une rupture nette avec l’impunité parfois associée aux violences en milieu politique :
« Avec cette Charte, nous posons un acte fort pour siffler la fin de la récréation, dire STOP aux violences sexistes et sexuelles, et affirmer que plus aucune femme ne devrait avoir à choisir entre son engagement et sa dignité. »
Schaerbeek, commune pionnière
En adoptant cette Charte, Schaerbeek devient la commune précurseur dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles en politique en Belgique. Cet engagement pourrait bien inspirer d’autres communes bruxelloises et au-delà.
Ce pas audacieux, en plus de protéger les acteur·rice·s de la vie politique locale, envoie un signal clair : le respect, la dignité et l’égalité ne sont pas négociables. Il ouvre une nouvelle ère pour une politique plus sûre et inclusive.
