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Un approvisionnement alimentaire écologique est possible et nécessaire

Publié le 6 avril 2022
Rédigé par 
Ecolo

Un approvisionnement alimentaire écologique est possible et nécessaire. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, les prix des énergies et des produits agricoles augmentent fortement. Des craintes sont relayées sur l’accès à une alimentation suffisante et abordable pour certaines personnes et certains pays. Certaines industries agro-alimentaires en profitent pour réclamer une diminution des règles environnementales pour produire plus. Or, une trajectoire agroécologique est la mieux à même de répondre à la sécurité alimentaire, par le renforcement de l’autonomie des fermes et l’équilibre avec les écosystèmes nourriciers. L’agriculture mondialisée est une impasse, notamment par sa dépendance aux énergies fossiles. A l’inverse, l’agroécologie est une voie qui permet une production alimentaire relocalisée, sécurisée et durable. C’est par cette voie écologique que nous augmentons notre résilience et pouvons être réellement solidaires.

Il y a une production alimentaire mondiale suffisante pour nourrir 8 milliards de personnes. Les questions restent de choisir les usages de cette production et les règles de distribution pour accéder à cette production alimentaire.

Pénurie en vue  ?

Au regard de la situation géopolitique et que proposent les écologistes, nous ne devrions pas connaître de pénuries, car à peine 1 à 2 % des productions mondiales de céréales sont réellement menacées et que nous disposons d’une grande marge de manœuvre pour augmenter la disponibilité alimentaire de la production agricole actuelle :

  • Les écologistes encouragent un régime alimentaire davantage végétal qui permet une meilleure santé et évite un grand gaspillage des ressources alimentaires, puisqu’il faut 7 calories végétales pour faire 1 calorie animale. Un tiers des calories actuellement cultivées sont destinées à nourrir les animaux. Nous pourrions donc, au sein de l’Union européenne diminuer d’1/3 nos élevages industriels et économiser toute la quantité des exportations de céréales et de graines à huile de l’Ukraine (57 millions de tonnes). L’UE s’est, par ailleurs, engagée à le faire pour 2030, via les accords internationaux sur la réduction de 30 % du méthane.
  • Nous pourrions réduire le gaspillage alimentaire qui représente 30 % de la production alimentaire mondiale, soit pour les céréales 800 millions de tonnes, donc 10 fois plus que toute la production de céréales de l’Ukraine. Si les ménages européens divisaient par deux leur gaspillage alimentaire, nous pourrions économiser l’équivalent de 30 % des exportations de blé ukrainien.
  • De même, nous pourrions réduire notre transformation actuelle d’agro-carburants en UE et économiser 11 millions de tonnes de céréales et 8,6 millions de tonnes d’huiles végétales.
  • Rien qu’en Belgique, diviser par 2 le nourrissage céréalier des élevages industriels, arrêter les agro-carburants et stopper la transformation industrielle des pomme-de-terre permettrait de nourrir des dizaines de millions de personnes en glucides.

Mais alors à quoi s’attendre ?

  1. La disponibilité alimentaire est donc possible, mais les marchés ne l’orientent pas vers la souveraineté alimentaire des peuples et augmentent les prix et font l’annonce de pénuries à des fins de profit. De plus, les grands groupes agro-industriels, plutôt que d’apporter des garanties de stocks alimentaires et des fonds monétaires (vu les bénéfices annuels) à l’aide humanitaire, proposent de diminuer les règles de protection de la biodiversité et de la santé pour importer des produits alimentaires avec plus de pesticides, des OGM, des hormones et de cultiver les parcelles réserver à la biodiversité productive. C’est à l’opposé de l’intérêt général et de notre sécurité.
  2. Des choix politiques doivent donc être pris pour assurer la sécurité alimentaire de chaque personne à court et moyen terme. Aussi, les écologistes rappellent que seule la Stratégie européenne de la ferme à la fourchette prévoit une trajectoire agricole pour assurer l’autonomie alimentaire européenne et de renverser la dépendance de l’UE : importatrice nette de 11 % de ses calories alimentaires. Elle prévoit d’être excédentaire de 12 % de ses calories alimentaires en 2030, grâce à une alimentation davantage végétarienne et une production davantage extensive, durable et autonome. Il est vital que nos choix politiques aillent dans ce sens, comme le GIEC : la productivité agricole diminue avec les dégradations environnementales et si nous ne faisons rien d’ici 2100, c’est 1/3 des terres agricoles qui pourrait ne plus être productives.
  3. Les écologistes appellent à remplacer les pratiques agricoles industrielles par des pratiques plus durables, moins dépendantes, moins coûteuses, plus sécurisées et stables. Nous pouvons être plus efficients avec une agriculture davantage biologique pour une alimentation et un environnement plus sain. L’agriculture biologique montre depuis longtemps qu’elle a moins de coût cachés que l’agriculture industrielle. Elle est meilleure pour la santé et moins chère pour la collectivité, elle fournit aussi plus d’emplois locaux. Nous voulons d’ailleurs remercier celles et ceux qui la pratiquent depuis longtemps déjà et continuer d’encourager celles et ceux qui commencent à la pratiquer.

Nous devons nous donner les moyens de sortir du constat actuel : notre nourriture est dépendante des énergies fossiles destructrices et rares et des combats pour leur accès. Depuis des années, les écologistes font le choix de soutenir une agriculture durable pour des relations pacifiées. Aujourd’hui encore nous appuyons ce choix et nous proposons des mesures pour soutenir celles et ceux qui n’ont pas accès à la nourriture pourtant disponible en abondance.

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