Objectif zéro décès sur la route !
Il faut arrêter le massacre ! Les chiffres le disent : nos routes restent trop meurtrières. En 2019, dernière année avant la pandémie, 644 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la circulation, dont 50% étaient piétons, cyclistes ou motocyclistes. Et nos jeunes sont particulièrement en danger : en Belgique, les accidents de la circulation constituent la première cause de mortalité chez les moins de 30 ans.
Je me suis attaqué à cette réalité dramatique dès l’installation de la Vivaldi. Et, le 12 novembre dernier, je présentais, en compagnie de mes collègues Vincent Van Quickenborne (Justice) et Annelies Verlinden (Intérieur), le premier Plan fédéral de sécurité routière : 32 mesures visant à atteindre zéro mort sur nos routes au plus tard en 2050. Le mot d’ordre général est par conséquent : « All for Zero » !
Avec ce Plan, nous entendons agir dans trois directions : trouver un équilibre sur la voie publique entre les différents modes de transport ; lutter contre les comportements à risque qui mettent en péril la sécurité de tous les usagers ; et adapter les sanctions pour combattre la récidive.
Mais la Belgique fédérale étant ce qu’elle est, il fallait également embarquer les Régions dans cette bataille, elles qui sont, par exemple, compétentes pour l’aménagement du territoire. Ce 23 novembre, jour des États généraux de la sécurité routière, la campagne « All for Zero » a donc en quelque sorte pris un second départ, avec la présentation, par les quatre ministres de la Mobilité que compte la Belgique, du premier Plan interfédéral pour la sécurité routière.
Mes collègues régionales Lydia Peeters (Flandre), Valérie De Bue (Wallonie) et Elke Van den Brandt (Bruxelles), et moi-même partageons une même vision, et travaillons main dans la main, dans une bonne dynamique. Le fédéralisme belge offre dans notre collaboration son meilleur visage. Et c’est tant mieux parce que nous avons vraiment des choses à faire ensemble.
Prenons un exemple. Le fédéral et les Régions visent ensemble un objectif de zéro accident dans l’angle mort des camions. Au niveau fédéral, nous pourrions imposer des « systèmes anti-angle mort » et des caméras à 360° pour certains types de camion, nous pourrions homologuer les différents systèmes technologiques, ou encore concevoir un panneau de signalisation pour les zones où les véhicules concernés ne pourraient pas circuler sans cet équipement. Ensuite, les Régions pourraient, de leur côté, définir ces zones, aménager des pistes cyclables et des carrefours plus sûrs, et sensibiliser davantage les citoyens.
Je peux aussi donner l’exemple des trottinettes électriques. Le fédéral est notamment responsable des règles liées à leur vitesse maximale, à l’obligation ou non de porter un casque pour les utiliser, à l’âge minimum requis, ou encore de la conception d’un panneau de signalisation pour les zones de parking. Les Régions sont, quant à elles, compétentes pour créer ces zones de parking, pour imposer des conditions aux opérateurs, comme une limitation de vitesse sur les piétonniers, ou pour la sensibilisation de tous les usagers à cette nouvelle micromobilité parfois perturbante.
Sécuriser la route, c’est également l’une des conditions pour réussir le shift modal vers une mobilité plus active. Pour que les parents osent laisser leurs enfants s’insérer dans la circulation, il faut non seulement des infrastructures adaptées, mais aussi des rues apaisées et une route mieux partagée, où la déesse voiture ne dicte plus sa loi.
Nous, écologistes, voulons rendre la route plus sûre depuis longtemps. C’est en effet Isabelle Durant qui, il y a vingt ans, sous l’Arc-en-ciel, avait lancé les premiers États généraux de la sécurité routière. Je voudrais saluer ici son action. La longue marche qu’elle a initiée, et que je poursuis avec conviction, a déjà permis de diminuer de moitié le nombre de victimes de la route depuis 2000. L’effort est de longue haleine, c’est sûr, mais nous avons l’obligation de persévérer.
Parce que qui dit insécurité routière, dit tristesses infinies. Je ne peux pas m’empêcher de penser aux familles qui ont brutalement perdu un des leurs dans un accident de la circulation, ou aux parents qui pleurent toujours un enfant mort sur la route, un jour maudit…