Le changement est sur les rails : la preuve par dix
En quoi notre présence au gouvernement fédéral fait-elle la différence ? C’est la question que nous devons nous poser chaque jour. Parce qu’il faut toujours être exigeant avec soi-même et se remettre en question. Et parce qu’il faut à la fois des perspectives à long terme et des jalons qui montrent qu’on est sur le bon chemin. En matière de mobilité, je pense qu’on peut petit à petit le constater : le changement est sur les rails !
Le temps politique est long, tout comme le temps public en général. Et la pandémie, dont nous entrevoyons maintenant le bout, a, à juste titre, mobilisé bien des énergies. N’empêche : en huit mois de gouvernement Vivaldi, nous avons pu imprimer la marque des écologistes à bien des décisions. Je vais m’en tenir ici à ce qui concerne la mobilité ferroviaire, qui est directement de ma responsabilité.
Voici donc, dans le désordre, comme on dit, dix signes que le changement est sur les rails. Le jeu de mots s’impose… Car le rail sera au centre de la mobilité de demain, souvent en combinaison, au départ et à l’arrivée, avec d’autres moyens de transport publics, ou avec la voiture partagée, ou avec le vélo, ou avec la trottinette, ou avec la marche…
Depuis le 1er octobre, je travaille d’ailleurs très étroitement avec la SNCB et avec Infrabel, qui sont deux belles sociétés ferroviaires, et avec le SPF Mobilité, qui est « mon » administration. Le temps de l’investissement ferroviaire est lui aussi très long, mais nous nous sommes déjà attelés à la préparation des nouveaux « contrats de gestion » qui vont lier la SNCB et Infrabel à l’Etat belge – ce seront en quelque sorte les nouvelles règles du jeu. Ils baliseront les nombreux changements que nous souhaitons pour demain, dès lors que les textes actuels datent de 2008 et pèchent par manque d’ambition et de clarté – ce qui nous empêche à court terme de disposer des leviers que nous souhaitons. Mais il n’est pas question d’attendre ce graal pour agir. Le changement se fait aussi touche par touche.
- Des abonnements de train flexibles. La pandémie a bouleversé nos habitudes de travail et installé le télétravail pour longtemps. Les Flex Abonnements de la SNCB sont une réponse à cette nouvelle donne. Ils offriront de larges possibilités à celles et ceux qui se rendront sur leur lieu de travail deux ou trois fois par semaine. Ils vont être lancés, à titre d’expérience pilote, dès ce mois de juin auprès de 6.000 à 7.000 personnes employées dans des entreprises partenaires. Avec l’intention de les offrir à toutes et à tous dès 2022. Et d’attirer davantage de travailleuses et de travailleurs vers le train, une fois l’obligation de télétravail levée.
- Des produits frais et locaux dans les gares. Commander en ligne des fruits et légumes frais et locaux et les récupérer directement à la gare ? L’expérience est menée depuis le 10 mai dans les gares de Liège-Guillemins, Ottignies, Braine-le-Comte et Gand-Saint-Pierre. Je voudrais qu’elle soit vite étendue à d’autres gares. Manger sain et équilibré, c’est très bien, pour les passagers des trains comme pour les riverains des gares. Soutenir les circuits courts, c’est encore mieux. Ce service répond à ma priorité de faire des gares des lieux de vie et de services de qualité.
- Le retour des trains de nuit. Ce mercredi 26 mai a été relancée la liaison entre Bruxelles et Vienne en train de nuit. Inaugurée en janvier 2020, elle avait été interrompue voilà six mois en raison des restrictions aux voyages imposées par le covid. Deux nouvelles lignes sont maintenant annoncées au départ de Bruxelles pour le printemps prochain : Prague et Berlin, avec des opérateurs privés, soutenus techniquement par la SNCB. Je m’en réjouis parce que le train de nuit peut constituer une alternative crédible à certains vols de courte durée à l’intérieur de l’Europe. C’est un gain pour l’environnement. Je m’en réjouis également parce que le train de nuit fait rêver, et qu’il peut sans doute amener des passagers au rail en général…
- De nouveaux tunnels sous voie. Ici, on est évidemment toujours dans le ferroviaire, avec Infrabel à la manœuvre, mais il s’agit de robustesse du réseau, de sécurité routière et de liberté de circuler pour tous les usagers de la voie publique. De nouveaux aménagement sont chaque semaine ouverts à la circulation, comme récemment dans la Forêt de Soignes (à Watermael-Boitsfort) et à Rhisnes. Les tunnels sous voie sont d’excellentes alternatives aux passages à niveau, qui restent des endroits dangereux. La sécurité sur la route passe certainement par de la bienveillance et de la courtoisie entre usagers. Elle passe également par des infrastructures de qualité.
- Le « Côte-Express » pour se rendre à la mer. Avec l’été qui arrive et les libertés retrouvées progressivement, les Belges vont pouvoir à nouveau profiter de leurs destinations touristiques préférées et notamment de la Côte belge. Afin de les encourager et de leur permettre de voyager dans les meilleures conditions de confort, j’ai demandé à  la SNCB d’étudier l’instauration de trains directs supplémentaires vers différentes villes côtières. Durant ce week-end des 5 et 6 juin, plus de voyageurs pourront se rendre à la mer, dans des trains sans escale, plus rapides, plus confortables, et avec des places assises garanties. Sur la base de cette expérience, nous déciderons rapidement de l’offre à mettre en place pour cet été.
- Le Plan Boost devient réalité. Six mois après son lancement, le Plan Boost, qui fixe un nouveau cap et insuffle une nouvelle dynamique au rail belge, a commencé à se concrétiser. Cent millions millions d’euros d’investissement ont été mobilisés, puis 365 millions issus des moyens européens du Plan de relance et de résilience. Ils permettront la réalisation de travaux aussi urgents qu’importants. A Anderlecht, Infrabel rénove par exemple les voies de la ligne 28, qui relie Bruxelles-Midi et Schaerbeek, au cœur du carrefour ferroviaire le plus stratégique de notre pays. Rénovation des ponts et des voies, et dispositifs anti-bruit au profit des riverains : c’est du lourd. Le Plan Boost a pour objectifs de rendre le réseau plus robuste, d’améliorer la ponctualité, de développer le fret, d’améliorer l’accessibilité des gares, d’augmenter la croissance du trafic. En bref, de renforcer l’attractivité du train.
- Le fret ferroviaire se prépare à doubler. Tel est l’objectif du gouvernement Vivaldi à l’horizon 2030. Le transport de marchandise par rail consomme en moyenne six fois moins d’énergie et émet neuf fois moins de CO2 que les camions. Le 31 mars au port d’Anvers, et ce 27 mai au hub international et multimodal d’Athus, d’importants chantiers en faveur d’un transport de fret plus durable ont été lancés par Infrabel. Cette transition concerne bien sûr moins directement les citoyennes et les citoyens, mais elle est primordiale pour nos objectifs climatiques. Un train de marchandises, ce sont 50 camions de moins sur nos routes !
- Des vélos plus facilement dans les trains. Train-vélo : c’est sans doute ma combinaison préférée ! Et je ne suis pas le seul à l’apprécier, à en juger notamment par le succès de l’action temporaire menée de juillet à décembre 2020, qui permettait d’embarquer gratuitement son vélo dans le train. En six mois, 335.000 billets vélo avaient alors été émis, contre 184.000 pour toute l’année 2018 et 211.000 pour 2019. Avec la SNCB, nous avons examiné comment elle pouvait adapter son offre à cette demande croissante. Le Plan Train-Vélo, qui va être très bientôt annoncé par la SNCB pour cet été, est l’aboutissement de ces réflexions. Encore un peu de patience !
- Des traverses vertes. Début mars, Infrabel a commencé à installer à Puurs des traverses « révolutionnaires », composées de béton de soufre. Au plus grand bénéfice de l’environnement ! Parce que le soufre est considéré comme un déchet industriel. Parce que la production de ces traverses émet 40% de CO2 de moins que celle des traverses en ciment. Et parce que ces nouvelle traverses sont entièrement recyclables à 140°C. Il s‘agit d’une première en Europe, dont nous pouvons être fiers. Mon ambition pour le rail passe aussi par des marchés publics plus durables et par le soutien à la recherche et à l’innovation.
- Vers des quais de gare non-fumeurs. Début mai, la ville de Malines a demandé à la SNCB de rendre également non-fumeurs les quais en plein air de ses deux gares. C’est une très bonne initiative. Mon équipe étudie à présent les ajustements législatifs nécessaires pour que les quais puissent devenir non-fumeurs partout dans notre pays. L’objectif est de faire des gares des lieux de vie à part entière, sains et agréables pour tous les voyageurs. Il est en outre de contribuer à la propreté des gares.
La transition écologique, le changement, ne se fera pas en un jour. Mais il est donc bien sur les rails. Ces dix premières marques de changement témoignent de notre vision de la mobilité de demain. Celle-ci devra se concrétiser dans des changements plus structurels, via les futurs contrats de service public de la SNCB et de performance d’Infrabel, auxquels nous travaillons d’arrache-pied. Les astres sont alignés pour faire du rail la colonne vertébrale de la mobilité de demain !