Ecolo réclame cohérence et clarté du Gouvernement fédéral sur la fourniture de masques à la population
Nous sommes le deuxième jour après début du déconfinement, période cruciale en matière sanitaire, à l’occasion de laquelle l’autorité fédérale devrait montrer sa pleine maîtrise et rendre confiance dans la gestion de la pandémie. Plus que jamais sa communication devrait être irréprochable et sa logistique impeccable. C’est pourtant tout sauf le cas : le bricolage et l’improvisation continuent de dominer en matière de fourniture de masques !
Ecolo doit en effet constater et dénoncer, une fois de plus, les ratés, les injonctions contradictoires, et les promesses non-tenues. Et s’étonner aussi de l’irruption de la grande distribution dans le dossier, alors que certains services de santé essentiels ne disposent toujours pas des masques nécessaires pour travailler en toute sécurité.
« Les médecins généralistes, qui ont dû commencer hier à pratiquer les tests sur les patients, n’ont pas tous reçus de matériel de protection, c’est inacceptable. Depuis 6 semaines, les services d’infirmières à domicile et les aides familiales rencontrent d’énormes difficultés pour obtenir des masques et dans le même temps, on apprend que la grande distribution dispose de stocks de millions de masques, qui seront en vente dans les supermarchés dans les prochains jours. C’est le monde à l’envers. Et les conséquences de ces mauvais choix retombent toujours, malheureusement, sur la première ligne et sur les plus vulnérables. », dénonce Laurence Hennuy, députée fédérale Ecolo.
Pour Ecolo, cette intervention du secteur de la grande distribution dans la fourniture de masques pose de nombreuses questions. Pourquoi ne pas fournir en priorité les services de santé ?, Peut-on accepter qu’un bien aussi important fasse l’objet de pratiques de marketing agressives ?, Quels conseils seront donnés au personnes qui achètent ces masques, sur la manière de les porter, sur l’hygiène nécessaire, sur les mesures de distance qui restent essentielles ?
« Quand des personnes doivent aller travailler, depuis des semaines, la peur au ventre, quand elles ont dû compter sur la bonne volonté de bénévoles pour leur coudre des masques, lorsqu’elles apprennent que la grande distribution a pu se fournir en millions de masques alors que les pharmacies pleuraient pour en obtenir, c’est la consternation et la colère », ajoute Laurence Hennuy.
Ecolo partage cette colère et demande au gouvernement de ne libéraliser la vente de masques qu’une fois que tous les secteurs des soins, travailleurs de la santé, des soins aux personnes et aux patients chroniques aient été livrés en suffisance.
D’autre part, malgré ses promesses, le gouvernement fédéral n’a pas été en mesure de fournir des masques aux citoyens alors qu’il le rend obligatoire dans les transports en commun. Face à l’incertitude d’obtenir des masques, les communes et les citoyen·e·s se débrouillent, malgré les communications contradictoires des autorités. Ainsi, les communes viennent de recevoir un « Guide d’exigences minimales, de confection, d’entretien et d’usage » pour la fabrication de masques qui est en contradiction avec les consignes données préalablement aux couturières et couturiers occupés à les confectionner, notamment en ce qu’ils ne prévoient pas de poches pour les fameux filtres en tissu dont le Gouvernement fédéral a annoncé la fourniture à nos concitoyens.
« C’est vraiment fatiguant et désespérant de constater que les autorités fédérales répètent jour après jour les mêmes erreurs. Cela ne peut que renforcer l’incompréhension et la dés-adhésion de nos concitoyen·e·s, alors que la mobilisation de tou.te.s compte dans la lutte contre la maladie et dans la mise en œuvre du déconfinement », continue Laurence Hennuy.
« Ce qu’il faut, ce n’est pas désigner un énième Ministre en charge de la fourniture des masques, mais de la cohérence, de la clarté et le respect des engagements pris », conclut-elle.