Ecolo plaide pour un système alimentaire plus durable, plus résistant aux crises, plus pérenne et plus inclusif
Ce vendredi 16 octobre, nous célébrons la journée internationale de l’alimentation. Alors que le PAM (Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies) vient de recevoir le prix Nobel de la paix pour son action visant à acheminer de la nourriture aux populations les plus démunies ou victimes de conflit, l’enjeu de l’alimentation prend un tour encore plus crucial en Wallonie en ces temps de Covid19. « L’alimentation fait un lien direct entre santé, environnement et relocalisation de l’agriculture. Renforcer la production locale sur nos territoires, c’est s’affranchir des marchés internationaux », lance Hélène Ryckmans, députée Ecolo. « L’opposition qui s’étend au Traité entre l’UE et le Mercosur est le reflet de cette volonté commune d’affranchissement entre les agriculteurs, les consommateurs et les décideurs. »
ll est devenu primordial d’assurer la production en Wallonie, sur un territoire préservé du béton et de la destruction de sa biodiversité, d’une alimentation de qualité et accessible. « Cette agriculture nous la voulons attentive à notre santé », continue Hélène Ryckmans, . « La Wallonie doit se donner des objectifs clairs et atteignables pour réduire drastiquement son recours aux pesticides et ainsi s’affranchir résolument des firmes multinationales et des lobbies ».
Pour les écologistes, « rendre notre système alimentaire plus durable, plus résistant aux crises, plus pérenne et plus inclusif est un projet qui peut devenir un vecteur de transformation de notre société entière », insiste la députée Ecolo, Anne Kelleter. « La crise du covid a remis le focus sur des concepts tels que la “souveraineté alimentaire” ou la “transformation agro-ecologique de notre agriculture”. Ces concepts sont aujourd’hui utilisés dans le discours public par des personnes ou des institutions qui étaient plutôt critiques de ces idées jusqu à il y a peu. Nous nous en réjouissons et nous nous engageons à porter ce projet au parlement wallon ».
A titre d’exemple, la Wallonie produit aujourd’hui plus de 600% de son besoin en pommes de terre, mais seulement 30% de son besoin de légumes. « Produire localement, cela commence par une structuration intelligente de la production. En encourageant l’installation de maraîchers, en utilisant les aides européennes pour favoriser la transition et non maintenir le statut-quo, ajoute Anne Kelleter. « En facilitant et en soutenant les moyens de transformation et de distribution de produits locaux, la politique peut réellement orienter l’évolution du monde agricole. Le modèle agricole que nous défendons est un modèle durable et respectueux de l’environnement, qui permet un revenu juste aux agriculteurs et une alimentation saine et accessible à tous les citoyens.”
Pour rappel, le gouvernement wallon est en train d’élaborer son plan stratégique wallon qui concrétisera la future politique agricole (PAC) en Wallonie. L’enjeu est immense, il orientera notre agriculture pour une période de 6 ans. Mais les budgets disponibles, brexit oblige, sont globalement à la baisse. « La Belgique devrait connaître une baisse de 14,9 % du budget total de la PAC. Malgré cette mauvaise conjoncture, des outils sont disponibles pour une agriculture plus résiliente et plus respectueuse de la biodiversité », poursuit le député Jean-Philippe Florent.
La Wallonie peut par exemple mettre en œuvre les éco-régimes (des aides du 1er pilier et qui offrent une certaine flexibilité : aides attribuables à l’année). « L’objectif est de rétribuer davantage les fermes étant dans des systèmes de production plus vertueux tant du point de vue climatique que de la biodiversité. D’autres outils d’orientation sont connus et déjà utilisés : la conditionnalité ou les mesures agro-environementales et climatiques du 2e pilier. C’est toute la PAC qui doit soutenir les agricultrices et les agriculteurs à alimenter sainement nos concitoyens tout en restaurant notre biodiversité, conclut Jean-Philippe Florent.