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Ecolo dénonce les violations des droits des travailleurs chez les fournisseurs de l’armée et de la police belges en Roumanie
Knack publie ce matin des informations sur les conditions de travail indécentes de centaines d’ouvriers roumains (et principalement, des femmes) au sein de deux usines (Motexco et Siorom) qui fournissent l’armée et la police belges en équipements de travail et autres uniformes. Pour Ecolo, cette situation n’est pas tolérable et appelle une réaction forte des autorités fédérales, notamment pour ce qui concerne la définition de conditions éthiques et sociales pour de tels marchés publics.
Le député fédéral Ecolo Samuel Cogolati, qui a pu prendre connaissance de l’enquête, s’inquiète des faits rapportés : salaires au strict minimum roumain (260€ net/mois, soit en-dessous de ce qui est considéré comme un salaire vital, permettant de vivre décemment dans ce pays), quotas de production insoutenables, privation de chèques repas en cas de sous-rentabilité, mais encore bâtiments délabrés et absence de ventilation. « Ce sont des conditions indignes de notre époque, d’autant plus dans le cadre de marchés fixés avec des sociétés belges visant à fournir nos autorités publiques ! », s’exclame-t-il.
Samuel Cogolati a d’ores et déjà inscrit la question du respect des droits sociaux chez les fournisseurs de l’État belge à l’agenda du Parlement fédéral et interrogera les Ministres compétents sur ce dossier. « La Belgique ne peut tolérer que des ouvrier·e·s qui travaillent directement ou indirectement pour elle subissent des violations de leurs droits sociaux les plus élémentaires, tels que c’est le cas de ces Roumain·e·s. Il revient au gouvernement fédéral d’assurer une politique d’achats publics sur base de critères sociaux et environnementaux justes. Et si les faits sont fondés pour ce qui concerne ces travailleurs, il revient à l’État belge et aux entreprises concernées de réparer d’une manière ou d’une autre les violations de leurs droits. Un pouvoir public se doit d’être exemplaire ! »
Selon les informations publiées ce matin, les usines incriminées en Roumanie appartiendraient toutes à des sociétés belges (Seyntex et Sioen). Pour Samuel Cogolati, « une société ne peut pas se permettre de violer les droits sociaux de ses ouvriers, qui plus est si elle est belge et même sous prétexte que son usine ne se trouve pas en Belgique. Les faits rapportés de Roumanie démontrent que la bonne volonté ou un a priori de confiance ne suffisent plus. Il est urgent d’adopter un traité contraignant à l’ONU mais aussi une loi belge sur le devoir de vigilance pour imposer le respect des droits humains aux entreprises privées tout au long de la chaîne de production, mais aussi pour permettre aux personnes affectées d’avoir accès à la Justice ». Une résolution en ce sens a déjà été déposée par Ecolo-Groen à la Chambre.