Assises de lutte contre le racisme: adoption du rapport de recommandations émises par la société civile
Ce mardi 18 janvier, la Commission de l’Egalité des Chances et des Droits des Femmes du Parlement bruxellois a entendu et approuvé le rapport qui rassemble les recommandations émises par la société civile dans le cadre des Assises de lutte contre le racisme. Ce débat vient clôturer les travaux des Assises, qui s’étaient ouverts le 29 avril dernier à l’initiative du Président du Parlement bruxellois, Rachid Madrane.
L’objectif des Assises était d’ouvrir un espace pour dresser l’état des lieux de toutes les formes de discriminations auxquels de trop nombreux Bruxellois restent confrontés – à cause de leur couleur de peau, leur ascendance, leur origine nationale ou leur origine ethnique – et de recueillir les recommandations de la société civile pour les combattre, afin d’alimenter le plan régional contre le racisme que le Gouvernement bruxellois doit développer.
Cela s’est fait au travers de six panels de discussion, qui ont été autant de colloques d’une demi-journée sur des thématiques liées aux travaux de commissions permanentes du Parlement :
• Panel 1 : Statistiques, données, études et objectivation des constats
• Panel 2 : Logement
• Panel 3 : Économie, emploi et fonction publique
• Panel 4 : Espace public et mobilité
• Panel 5 : Prévention et sensibilisation
• Panel 6 : Affaires Sociales, santé et accès aux services
Les panels ont été le cadre de 35 auditions d’expert-e-s et d’actrices et d’acteurs de terrain. Le rapport qui rassemble les 207 recommandations formulées par la société civile va maintenant être transmis au Gouvernement bruxellois.
Pour Rachid Madrane, Président du Parlement bruxellois : « Le Parlement est un des lieux où le fonctionnement de notre société doit pouvoir être interrogé. Il était donc évident que nous devions nous saisir de la question toujours ouverte du racisme, de l’antisémitisme et des discriminations. Ce sont des questions brûlantes pour une petite ville-monde comme Bruxelles, qui fait cohabiter 184 nationalités différentes. Pour la toute première fois au sein du Parlement bruxellois, nous avons procédé à de larges auditions sur ces questions, et nous disposons désormais d’un état des lieux et d’une série de recommandations de la société civile qui vont nourrir la suite de la réflexion. »
Pour Magaux De Ré, Présidente de la Commission Egalité des Chances : « Notre boussole : construire des ponts entre les citoyens et les citoyennes, construire des alliances dans la population. En tant que plus jeune Présidente de Commission de nos assemblées, je retiens notamment les échanges très forts entre l’Union des Etudiant.e.s juif.ve.s de Belgique et certaines jeunes femmes afro-descendantes de la lutte antiraciste. Le travail ne fait que commencer, car pour réconcilier également citoyen.ne.s et politique, il faut désormais que ces engagements se réalisent. »
Pour Farida Tahar (Ecolo), rapporteuse : « Les recommandations formulées par la société civile nécessitent, pour les parlementaires, d’en assurer le suivi. La lutte contre toutes les formes de racisme exige des mesures structurelles, évaluables et perfectibles ; de même que des politiques de prévention. Pour prévenir les discriminations, il importe de promouvoir le travail de déconstruction des préjugés dans le rapport à l’altérité ».
Pour Leila Agic (PS), rapporteuse : « Les Assises de lutte contre le racisme, c’est un processus inédit et participatif qui m’a permis d’endosser le rôle de rapporteuse et présidente du groupe de travail. C’est à ce titre que je souhaiterais remercier toutes les personnes ayant participé à l’élaboration de ce rapport. Celui-ci compile la diversité des points de vue et demandes qui ont émergé des échanges avec la société civile. Ce travail fait pleinement sens avec mon engagement politique, engagement selon une approche intersectionnelle dans la lutte contre toutes les formes de racisme dans notre Région. Je me réjouis donc de l’aboutissement de ce rapport qui permettra de nourrir le Plan régional de lutte contre les discriminations afin de traduire ces recommandations en actions concrètes. Dans l’attente et durant les mois à venir, ces questions resteront également au cœur de mon travail parlementaire mené au sein des Commissions ».
Pour Véronique Lefrancq (cdH), rapporteuse : « Ces Assises sont le fruit d’un travail collaboratif riche qui a permis de rappeler que le racisme et les discriminations gangrènent notre société. Ce qu’il faut maintenant c’est que ce rapport ne soit pas uniquement un exercice de bonne conscience. Il doit être la source d’une impulsion pour initier des actions concrètes et alimenter le plan bruxellois de lutte contre le racisme”