Les écologistes veulent réguler les dépenses publicitaires des partis politiques en dehors des campagnes électorales
L’idée a fait son chemin : les dépenses des partis et élus politiques sur les réseaux sociaux devraient être régulées en Belgique. Pourtant, elle n’a encore jamais été concrétisée…. jusqu’à aujourd’hui. Ecolo-Groen a, en effet, déposé une proposition de loi visant à plafonner les dépenses des partis en matière de publicités. Un plafond qui s’applique à tous types de publicités. Ainsi, si les partis conservent la liberté de déterminer la manière dont ils utilisent la publicité, le montant pour ce faire sera désormais limité à 1 million d’euros par an par parti (toutes les personnalités incluses), en dehors des périodes de campagne électorale.
Avec cette proposition de loi, Gilles Vanden Burre (Ecolo) et Kristof Calvo (Groen) espèrent ainsi une avancée concrète, estimant que la situation actuelle n’est pas acceptable. “En 2020, alors qu’il s’agissait d’une année sans campagne électorale, les partis belges ont dépensé au total plus de 12 millions d’euros en publicité. C’est plus que ce que les partis néerlandais viennent de dépenser en une année de campagne électorale. De tels montants ébranlent la démocratie au lieu de la renforcer. La publicité pour les partis et leurs idées est utile, mais elle peut être réalisée avec des montants raisonnables”.
Aujourd’hui, il n’existe aucun cadre légal pour la publicité ou la propagande politique en dehors des quatre mois précédant les élections. Donc aucune limite de montants. En 2020, par exemple, trois partis ont dépensé plus de 2 millions d’euros, chacun en publicité, essentiellement sur Facebook. En 2017, également une année sans élection, un parti a dépensé près de 4,5 millions d’euros en propagande. Pour les écologistes, instaurer un plafond de 1 million d’euros par an permettra de réguler la publicité des partis politiques tout en permettant à chaque parti d’organiser librement sa promotion et d’être traité sur un pied d’égalité.
“Avec cette proposition de loi, notre volonté est de créer une véritable avancée via, notamment, des conditions de concurrence équitables ne favorisant pas les plus riches. Chaque parti, chaque élu, pourra continuer à exprimer pleinement son opinion. Mais nous espérons ainsi une plus grande attention sur le travail de fond, qui est la base de la politique”, conclut Gilles Vanden Burre