Long terme, moyen terme, court terme : avancer sur tous les fronts et faire de la mobilité une liberté !
Gouverner, dit-on, c’est prévoir. Rien n’est plus vrai. Nous, écologistes, voyons loin depuis très longtemps. L’avenir de notre Planète et celui de nos enfants et petits-enfants s’inscrit évidemment dans le long terme.
Le long terme est enthousiasmant. Pour moi, en tant que ministre de la Mobilité, travailler par exemple sur les chemins de fer de demain et d’après-demain, en Belgique et en Europe, est passionnant. Que d’enjeux cruciaux dans ce chantier ! Certes, les résultats tangibles de nos choix d’aujourd’hui ne seront pas immédiats, mais il ne peut en être autrement… Donner des perspectives avec une Vision 2040 pour le train, restaurer un réseau ferroviaire trop longtemps négligé, le repenser, construire de nouvelles lignes, commander puis prendre livraison de nouvelles rames de chemin de fer, adaptées à nos priorités : tout cela nécessite énormément de temps, d’argent… et de patience. Mais c’est la première de mes tâches pour donner au rail l’avenir qu’il mérite.
Le court terme est également enthousiasmant. Prenons Be Cylist, le premier Plan fédéral de promotion du vélo, approuvé à mon initiative par tous les ministres et secrétaires d’Etat du Gouvernement le 24 septembre – et qui vient en complément, si l’on peut dire, des politiques mises en place en la matière par les Régions et les autorités locales. Le Plan s’étendra de 2021 à 2024. Il comporte des objectifs mesurables. Et il sera évalué tous les ans, au mois de septembre.
C’est du concret : 52 mesures identifiées, dont certaines peuvent être mises en œuvre très rapidement. Il est prévu, notamment, d’élargir le système de l’indemnité pour se rendre au travail à vélo, de créer de nouvelles cycloroutes (aussi le long de lignes de chemin de fer), de s’attaquer au vol de vélos (peut-être avec la mise en place d’un registre central des vélos), mais également de prendre en compte l’accès pour les cyclistes lors de la construction de nouveaux quartiers militaires, d’améliorer l’offre de parking pour les vélos au Théâtre royal de la Monnaie, de mettre en place une équipe cycliste au sein de la police de l’aviation à l’aéroport de Bruxelles-National, etc.
Le vélo, c’est formidable ! Il présente énormément d’avantages en termes de mobilité, et fait du bien à la santé… et à la santé de nos deniers publics. Selon le Bureau fédéral du Plan, les embouteillages coûtent chaque année à la Belgique quelque 2,3 milliards d’euros. Moi qui le pratique très régulièrement, je peux ajouter que le vélo peut être de plus une source d’immenses plaisirs.
Il faut donc l’utiliser de plus en plus. Seul ou combiné avec des moyens de transport publics. Pouvoir embarquer son vélo facilement sur le train ? Ou pouvoir disposer d’un vélo de location aux deux extrémités de son trajet en train ou en bus ? Nous y travaillons d’arrache-pied ! L’avenir est à la multimodalité, à de telles combinaisons !
A quelque chose malheur est bon ! Profitons aussi de l’effet covid, qui a vu le recours au vélo augmenter de 64% entre 2019 et 2020.
Durant la récente Semaine de la Mobilité, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux acteurs de terrain, qui sont à l’origine d’initiatives peut-être modestes, mais en tout cas admirables. Il n’est pas toujours indispensable de passer par d’importants investissements pour servir d’importants desseins.
Ces rencontres ont été inspirantes. A Court-Saint-Etienne, j’ai visité une gare SNCB qui s’est ouverte à l’alimentation saine, à la culture et à l’artisanat. A Gembloux, j’ai étudié des exemples de réseaux multimodaux performants, développés sous l’impulsion d’Ecolo. A Temploux, j’ai vu enseigner le pilotage de drones, ces petites machines bourrées de technologie innovante qui ont un potentiel énorme dans des secteurs tels que les urgences médicales, la sécurité, l’agriculture, l’énergie, les médias, etc. A Molenbeek, j’ai rendu visite à Molembike, qui offre des cours de vélo, de sécurité routière et de mécanique aux habitantes de la commune. Au fait, en Belgique, seulement 36% des cyclistes sont des femmes…
La mobilité est au cœur de nos activités quotidiennes. La mobilité de demain exige de l’imagination et appelle des solutions novatrices. Des grandes et des petites. Des réponses immédiates et des réponses pour un peu plus tard. Des privées et des publiques. C’est en menant tous les efforts de front, en ne négligeant aucune idée ou initiative utile, que nous arriverons à ce que la mobilité devienne vraiment une liberté.
Quelle chance, non ?