Ecolo-Groen demande la reconnaissance du génocide des Ouïghours
La situation des Ouïghours est connue dans le monde entier, mais rares sont ceux qui osent la dénoncer. Ecolo-Groen dépose aujourd’hui à la Chambre une proposition de reconnaissance du génocide ouïghour en Chine. Si le texte est adopté dans les mois à venir, la Belgique pourrait devenir, après les États-Unis, le premier pays européen et au monde à reconnaître le génocide des Ouïghours.
Le texte de cette proposition a été écrit avec l’aide de la communauté ouïghoure, dont la présidente de l’Institut Ouïghour Européen, Dilnur Reyhan, le président de l’association belge des Ouïghours, Ekber Tursun, et la professeure de sinologie à l’ULB, Vanessa Frangville.
Primo-signataire du texte, le député fédéral Ecolo, Samuel Cogolati, appelle à briser le silence complice envers la Chine : « La Belgique, tout comme l’Union européenne, ne peut négliger les atrocités commises par le Parti Communiste Chinois, sous pression de chantages économiques. Plus d’un million de Ouïghours sont enfermés, torturés, dans des camps de ‘rééducation’. Les femmes y sont violées, certaines stérilisées de force, et les enfants, arbitrairement séparés de leurs parents. Les preuves s’accumulent et il convient aujourd’hui d’appeler l’horreur par son nom : ‘génocide’. »
Fin janvier, le nouveau Secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a confirmé que les USA qualifiaient les crimes contre les Ouïghours de « génocide ». Un avis juridique international publié ce lundi par le Congrès mondial des Ouïghours estime aussi qu’il y a assez de preuves légales pour poursuivre la Chine pour génocide et crimes contre l’humanité.
Samuel Cogolati propose que la Belgique franchisse, comme les USA, le pas : « La Convention Génocide de l’ONU a été signée par 150 pays, dont la Chine, et définit le crime de génocide comme “l’intention de détruire un groupe ethnique”. Il ne fait aucun doute que le peuple ouïghour forme un groupe ethnique à part entière avec sa propre langue et culture. La Chine se vante aujourd’hui publiquement des stérilisations forcées, des avortements de femmes ouïghoures, et même de transferts d’enfants ouïghours. Rien qu’entre 2015 et 2018, dans le Sud de la région ouïghoure, la natalité a chuté de 84 % ! On avait dit ‘plus jamais’ après 40-45. Pourquoi encore se taire devant le génocide des Ouïghours ? »
Le texte Ecolo-Groen demande également de s’opposer au traité d’investissements UE-Chine et de bannir toute importation de marchandises issues du travail forcé des Ouïghours. Samuel Cogolati conclut : « Nous devons assumer nos responsabilités. En tant que parlementaires, nous devons être au service de l’État de droit et des droits humains. »