Ecolo-Groen met aujourd’hui la reconnaissance de l'écocide sur la table du Parlement
Dans le prolongement de la mobilisation emmenée par « End Ecocide Belgium », « Rise for Climate » et « Grands-parents pour le climat », qui manifestaient ce week-end à Bruxelles pour réclamer la pénalisation de l’écocide, Ecolo-Groen défendra aujourd’hui à 10h, en Commission des relations extérieures, sa demande de faire de l’écocide un crime international – au même titre que les crimes contre l’humanité – à la fois à la Cour pénale internationale de La Haye et dans le Code pénal belge.
Samuel Cogolati, député fédéral Ecolo et primo-signataire du texte, veut mettre fin à l’impunité qui règne pour les crimes les plus graves contre l’environnement: « La Marée noire de l’Erika, c’est 20.000 tonnes de fioul qui ont souillé toute la Bretagne, tué 150.000 oiseaux, tout ça à cause d’une multinationale qui voulait faire des économies sur son pétrolier. Et à combien s’élevait l’amende? Seulement 375.000€. C’est ridicule en comparaison aux 200 milliards de dollars de chiffre d’affaires que gagne cette compagnie pétrolière chaque année », explique-t-il.
Samuel Cogolati appelle à un tournant dans le droit pénal belge et international : « En donnant une personnalité juridique à des éléments de la nature, vous leur donnez le droit d’exister tout de suite sans attendre qu’il y ait des victimes. Or, nous sommes toutes et tous victimes des dérèglements climatiques, des pollutions et de l’effondrement de la biodiversité. Il faut enfin reconnaître la valeur intrinsèque des écosystèmes dans le Code pénal. Car sans eau, sans forêt, sans air propre, nous ne pouvons survivre sur Terre. La planète est notre bien commun. Il est urgent que le droit pénal se porte à son secours, de sorte à ce que la transition écologique ne se fasse plus seulement sur une base volontaire, mais aussi sur une base normative ».
Le débat intervient à la Chambre alors que la Flandre est secouée par un scandale environnemental de grande ampleur : en raison d’une pollution dangereuse des sols émanant de l’usine 3M, située sur la commune de Zwijndrecht, les personnes (plus d’un million!) vivant dans un rayon de 15 km sont invitées à ne plus manger d’oeufs provenant de leur jardin.
Par ailleurs, un panel d’experts, co-présidé par le professeur de droit, Philippe Sands, et l’ancienne procureure, Dior Fall Sow, vient de publier, le 22 juin dernier, une définition juridique internationale de l’écocide. Ce sont donc les parlementaires belges qui pourront s’emparer officiellement les premiers de cette définition. « La société civile et le monde académique montrent la voie. C’est à présent à nous de jouer! Le vote du texte Ecolo-Groen permettrait de dissuader les actes prédateurs et de réparer les dommages les plus graves causés à la planète », conclut Samuel Cogolati.