Première en Belgique: des député.e.s proposent un plan concret pour améliorer la prise en charge de l’endométriose
L’endométriose est une maladie encore très peu connue. Pourtant, elle concerne plus d’1 femme sur 10. En moyenne, il faut 7 ans pour obtenir un diagnostic. Dans l’intervalle, des douleurs et beaucoup de souffrance pour ces femmes et ces filles. Pour la toute première fois en Belgique, à l’initiative de l’écologiste Margaux De Ré et de ses collègues, un plan de sensibilisation vient d’être voté à l’unanimité au Parlement francophone bruxellois. L’objectif : une plus grande sensibilisation et une meilleure prise en charge de la maladie. Un problème majeur de santé publique qui nécessite d’être traité en profondeur et un tout premier pas du côté politique sur la question.
Le plan propose diverses mesures, notamment le soutien aux associations et aux acteurs de terrain qui travaillent sur ces questions, mais aussi une sensibilisation à la maladie (par exemple, via l’éducation à la vie relationnelle et affective). Il s’agit également d’outiller le personnel médical, notamment, grâce à des formations dans les plannings familiaux, en vue d’améliorer la prise en charge des patientes. Enfin, la recherche scientifique en la matière doit être soutenue pour pouvoir améliorer notre connaissance de la maladie.
Margaux De Ré (Ecolo), à l’initiative du texte : “Pendant des siècles, on a estimé qu’il était normal que les femmes souffrent pendant leurs règles, ce qui explique le retard considérable que nous avons sur cette maladie. Pour ces potentielles 855.000 femmes qui seraient atteintes de la maladie en Belgique, il faut se rendre compte des difficultés professionnelles, des limitations en matière d’activité physique, de vie sociale et des répercussions sur la fertilité dans beaucoup de cas. On est face à une question de santé publique qu’il s’agit de sortir de l’ombre et les écologistes ont à cœur de la mettre enfin à l’agenda politique et médiatique”.
Leila Agic (PS) : “Avec cette proposition de résolution nous voulons envoyer un message clair aux femmes, mais aussi à la société : non, avoir mal ce n’est pas normal! Malheureusement en 2022, il est encore nécessaire de briser les tabous qui entourent la santé des femmes et notamment les règles! Il est urgent d’avancer en matière de sensibilisation et de recherches scientifiques pour permettre aux femmes atteintes d’endométriose d’être enfin soignées dignement”.
Jonathan de Patoul (Défi) : “L’endométriose a depuis trop longtemps été minimisée. Il est absolument nécessaire de renforcer la formation des professionnels de santé mais aussi de sensibiliser les différents publics à l’endométriose, que ce soit l’école, l’université, les employeurs ou les soignants.”
Gladys Kazadi (CDH) : “Chaque mois, une femme sur dix souffre démesurément lors de ses règles. Nombre d’entre elles sont obligées de s’en accommoder et souffrent en silence pendant des années d’errances médicales faute de sensibilisation autour de cette maladie toujours trop peu connue : l’endométriose. Aujourd’hui, nous voulons leur dire qu’elles ne sont plus seules”.
Petya Obolensky (PTB) : “Les maladies qui touchent les femmes, comme l’endométriose, sont souvent mal diagnostiquées alors que 10% des femmes sont touchées dans ce cas. Il est temps que des moyens soient donnés à la fois pour la prévention et la recherche scientifique sur cette maladie. Nous nous réjouissons de nous associer à cette résolution qui va dans ce sens”.
Victoria Austraet (indépendante) : “Sensibiliser le public ainsi que les professionnels de santé sur cette maladie permettra une meilleure prise en charge des personnes touchées. Il faut abandonner l’idée selon laquelle lorsqu’on a ses règles, il est normal de souffrir le martyre”.
Le MR, par la voix d’Aurélie Czekalski, a également co-signé le texte qui vient donc d’être voté en commission au Parlement francophone bruxellois et fera, ce vendredi, l’objet d’un vote en séance plénière. D’autres initiatives parlementaires à d’autres niveaux de pouvoir sont également en cours et devraient permettre une approche transversale de la thématique.