La résolution décolonisation est votée au PFWB
Depuis plus d’une dizaine d’années, la Belgique dans son ensemble est traversée par un débat vivace concernant le traitement de l’histoire coloniale de la Belgique par ses institutions. La problématique de l’héritage colonial occupe désormais une audience croissante dans la société civile mais également dans l’espace médiatique. Dans de nombreuses villes et communes wallonnes et bruxelloises, des initiatives, des projets, des débats et des réflexions sont menés sur le sujet. Ces initiatives témoignent de la volonté de travailler sur la question du racisme et sur les conséquences de la colonisation dans notre société.
Ecolo est naturellement mobilisé aux cotés de ces acteurs et ces actrices, et suit avec attention ces travaux à tous les niveaux de pouvoir.
Ces appels de la société civile rejoignent les recommandations issues d’études scientifiques telles que celles réalisées par la Fondation Roi Baudouin, Unia ou encore le groupe de travail d’experts des Nations Unies sur les personnes d’ascendance Africaine. Ces études ont notamment montré le lien entre l’existence de la « negrophobie » et des discriminations qui en découlent et l’absence de travail sur la décolonisation. Faire un travail historique et mémoriel approfondi pour lutter contre le racisme subi par les Afrodescendant.e.s constitue donc une impérieuse nécessité.
L’éducation est un outil fondamental pour déconstruire les imaginaires coloniaux et aborder le passé colonial dans sa réalité et sa diversité. Il est essentiel que chaque enfant en Belgique francophone connaisse cette partie de l’histoire de son pays, et comprenne les mécanismes à l’œuvre, et leur impact sur les générations suivantes.
A l’aube de la législature, l’ambition contenue dans la Déclaration de Politique communautaire (le programme du gouvernement) de la Fédération Wallonie-Bruxelles était claire : « Après concertation avec les acteurs, mener à son terme dans l’ensemble de l’enseignement secondaire la réforme de l’enseignement de l’histoire coloniale belge en Afrique, plus particulièrement au Congo, au Rwanda et au Burundi, en adaptant le référentiel global. »
Partant de cet engagement, le groupe Ecolo a voulu étendre la réflexion à toutes les compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Celle-ci a en effet des leviers dans différentes de ses compétences pour œuvrer à cette meilleure connaissance et compréhension du passé colonial de la Belgique. A titre d’exemple, la résolution demande : d’encourager davantage, dans l’enseignement supérieur, l’enseignement critique de la colonisation ; de sensibiliser le FNRS à la mise en place de projets de recherche spécifiques à cette thématique ; de promouvoir les activités culturelles et dans le secteur de la jeunesse qui visent à mieux comprendre et déconstruire l’idéologie coloniale, de valoriser et contextualiser les œuvres d’origine africaine dans nos musées, etc
Ce texte permet de sortir de la gestion épisodique répondant aux polémiques ponctuelles (par exemple l’affaire Lumumba, la question des métis, etc.) et d’asseoir un cadre structurel, avec un rapportage régulier des progrès engrangés. Le chemin est encore long pour décoloniser la société, et passera aussi par l’enseignement, la culture, l’éducation permanente… en Fédération Wallonie-Bruxelles, on y travaille !
Découvrir le texte : http://archive.pfwb.be/1000000020c901f >