Gaza : Ecolo exige une flotte humanitaire européenne et le rappel de notre ambassadeur en Israël

Dans la nuit de dimanche à lundi, le gouvernement israélien a approuvé un plan de « conquête » de la bande de Gaza et de déplacement forcé de la population en Égypte et dans d’autres pays tiers. En parallèle, son ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré que « Gaza sera totalement détruite ». Ce n’est pas une guerre. Ce n’est pas une riposte. C’est un projet d’éradication totale.
Depuis des mois, Gaza est méthodiquement détruite. Les bombes pleuvent sur des civils sans défense. Les hôpitaux sont hors service. Les enfants meurent amputés sans anesthésie. Les journalistes palestiniens sont pris pour cibles. Même les tentes de deuil sont brûlées. Et pendant que les familles tentent de récupérer les corps de leurs proches, elles sont abattues à bout portant. Mais surtout, la famine s’installe comme arme de guerre. Depuis début mars, plus aucun convoi humanitaire n’est entré dans le nord de l’enclave. L’ONU parle d’un « siège total ». Des enfants meurent de faim. L’eau est impropre à la consommation. Des centaines de milliers de personnes sont piégées sans nourriture, sans soins, sans issue. C’est une guerre contre la vie. Une extermination lente.
Et cette horreur se poursuit dans un silence assourdissant de la part de nombreux gouvernements occidentaux – le nôtre y compris.
Il n’y a plus aucune précaution de langage possible : cette opération militaire est devenue une entreprise d’épuration ethnique à grande échelle – un génocide, comme l’affirment Amnesty International et les experts de l’ONU. Et les discours qui continuent de parler de « droit à se défendre » pour justifier l’indéfendable participent désormais à une complicité passive.
Et pourtant, des voix s’élèvent en Israël même. Des milliers de citoyens israéliens se sont rassemblés autour de la Knesset pour dénoncer la nouvelle offensive militaire du gouvernement. Nous saluons leur courage. Leur refus de la politique de destruction. Leur combat pour les otages, pour la paix, pour une autre voie.
Nous demandons trois choses urgentes et immédiates :
1. L’entrée massive de l’aide humanitaire à Gaza, coûte que coûte.
Par voie terrestre, maritime ou aérienne. Envoyons l’aide européenne. Avec des couloirs sécurisés sous protection internationale. Et, s’il le faut, en activant le principe de la « responsabilité de protéger » (R2P) voté à l’ONU : quand un État ne protège pas sa population – ou pire, l’attaque – la communauté internationale a le devoir d’agir, y compris sans son accord.
2. L’imposition de sanctions économiques contre le régime israélien.
L’Union européenne sanctionne déjà plus de 30 pays pour des violations massives des droits humains. Pourquoi Israël ferait-il exception ? L’Europe est le premier partenaire commercial d’Israël. Et la Belgique est son 9e pays d’exportation, notamment via les diamants. Nous exigeons la suspension de nos liens économiques : plus aucun accord commercial, plus aucun échange, tant que le gouvernement israélien poursuit sa politique de terreur.
3. Le rappel de l’ambassadeur belge en Israël.
Il ne s’agit plus d’attendre un consensus mou. Le gouvernement israélien annonce officiellement la conquête d’un territoire et le déplacement de sa population. C’est une rupture avec toutes les conventions internationales. Pendant ce temps, l’Arizona débat dans le vide : faut-il reconnaître l’État palestinien ou pas ? Mais on ne reconnaît pas des cadavres. Il faut agir maintenant. Sanctionner. Briser le blocus. Nourrir les enfants. Et rappeler sans délai notre ambassadeur à Tel Aviv – comme nous l’avons fait dans d’autres cas graves en Birmanie ou au Venezuela.
Le droit international n’est pas un menu à la carte. Si l’Europe n’agit pas maintenant, elle signera son propre reniement. Car ce qui se joue à Gaza, c’est aussi le sort de notre humanité.
Signez la pétition : ici
Marie Lecocq & Samuel Cogolati
Coprésidents d’Ecolo