Endométriose : pour une meilleure prise en charge
Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté ce mercredi en séance
plénière, une résolution permettant une plus grande sensibilisation et une
amélioration de la recherche pour une prise en charge plus efficace de l’endométriose.
L’endométriose est une maladie encore très peu connue. Pourtant, elle concerne plus
d’1 femme sur 10. En moyenne, il faut 7 ans pour obtenir un diagnostic. Dans
l’intervalle, des douleurs et beaucoup de souffrance pour ces femmes et ces filles.
Déposé par les groupes de la majorité PS-MR-Ecolo, ce texte demande au
Gouvernement de mettre en place une série de mesures afin de faire de
l’endométriose un enjeu de santé majeur.
Par cette proposition de résolution, les
auteurs demandent également au Gouvernement de porter la question de
l’endométriose en Conférence interministérielle Santé afin d’élaborer une stratégie
complète et commune de prise en charge de cette maladie.
En effet, bien que chaque parlement (wallon et bruxellois) ait récemment pris
l’engagement de mettre en place des mesures visant à une meilleure prise en charge
et à une plus grande sensibilisation de l’endométriose, il s’agit de s’assurer qu’une
concertation entre les différents niveaux de pouvoir soit formellement organisée,
notamment via la CIM Santé.
« Pendant des siècles, on a estimé qu’il était normal que les femmes souffrent
pendant leurs règles, ce qui explique le retard considérable que nous avons sur cette
maladie, » souligne la députée Ecolo, Margaux De Ré. « L’endométriose touche une
femme sur dix. Pourtant, l’endométriose est encore traitée comme une maladie rare :
diagnostic tardif, formation médicale lacunaire, prévention quasi inexistante et prise
en charge aléatoire. Il faut se rendre compte des difficultés professionnelles, des
limitations en matière d’activité physique, de vie sociale et des répercussions sur la
fertilité dans beaucoup de cas. Il est donc essentiel de soutenir l’organisation de
campagnes de prévention et de sensibilisation, relatives à l’endométriose et ses
conséquences sur la vie quotidienne des femmes touchées par la maladie ».
« Le texte le rappelle, la Fédération Wallonie-Bruxelles a de réels leviers dans la
sensibilisation et la prévention sur l’endométriose notamment auprès de nos jeunes
par le biais des centres CPMS , des services PSE (Promotion Santé à l’Ecole) ou encore
de l’EVRAS » explique la députée PS, Sabine Roberty. « Alors même qu’il s’agit d’un
réel problème de santé publique qui touche plus de 850.000 femmes en Belgique, les
recherches sur l’endométriose sont trop peu nombreuses. Malgré cela, les résultats
obtenus par quelques travaux sont encourageants comme les créations de tests
sanguins ou salivaires qui sont à l’étude et semblent donner des résultats probants
quant à leur fiabilité et demeurent incontestablement moins invasifs. C’est un élément
important puisqu’il est essentiel de diagnostiquer au plus vite la maladie afin d’en
ralentir la progression et de soulager les symptômes et permettre ainsi une meilleure
prise en charge. C’est pour cette raison que ce texte de résolution vise également à
encourager la recherche sur cette maladie ».
« Cette maladie complexe, présentant des symptômes variés souvent invalidants, se
soigne mais ne se guérit pas. Elle est par ailleurs longtemps restée taboue, car il était
considéré comme normal que les femmes souffrent pendant leurs règles et le
diagnostic est souvent tardif et difficile. Avec cette résolution, le parlement souhaite
apporter des pistes de soutien à cette problématique, au-delà de ce qui est déjà mis
en place par le Gouvernement, notamment dans le cadre des Plans « Droits des
femmes » et Plan intra-francophone de lutte contre les violences faites aux femmes,
dans lequel le Gouvernement s’est également engagé à lutter contre les violenceobstétricales et gynécologiques. », rappelle la députée Véronique Durenne. « Pour ce faire, les secteurs de l’enseignement et de la jeunesse en particulier sont à investir
pour améliorer la connaissance et la sensibilisation à cette maladie dès l’adolescence,
mais également en vue de mieux entourer les jeunes filles, leur permettre d’aborder
facilement et sans honte ni gêne la douleur en-dehors du cercle familial, la partager,
en témoigner. »