Ecolo-Groen veut étendre à toutes les femmes la gratuité des contraceptifs
La Commission Santé de la Chambre se penche ce mardi sur une proposition de loi d’Ecolo-Groen visant à étendre à toutes les femmes les tarifs préférentiels de remboursement des contraceptifs. Seules les femmes de moins de 25 ans y ont accès.
Le coût de la contraception reste un obstacle important pour de nombreuses femmes. S’attaquer à ce problème est non seulement une mesure de santé publique mais aussi un facteur essentiel d’égalité entre les femmes et les hommes.
Les écologistes proposent également d’alléger les conditions d’accès à la pilule du lendemain, afin que celle-ci ne nécessite plus obligatoirement une prescription médicale pour être gratuite.
« Chaque personne doit pouvoir prendre librement les décisions relatives à sa vie sexuelle, y compris celles concernant la question d’avoir, ou non, des enfants. Et ces décisions doivent pouvoir se prendre indépendamment de toute considération financière. Il s’agit d’une question de liberté mais également de santé publique », explique Sarah Schlitz, députée fédérale Ecolo et co-auteure de cette proposition de loi.
Ce 14 juillet, en commission Santé, le groupe Ecolo-Groen a donc porté une proposition de loi qui visait à étendre la gratuité de la contraception à toutes les femmes, comme le recommande la commission d’évaluation pour l’IVG dans son mémorandum. Une proposition traduite en amendements déposés sur le texte du CD&V qui ont été rejetés par le CD&V, le MR, le VLD, la NVA et le VB. Les députées Ecolo-Groen ont alors proposé une position de compromis : étendre l’intervention spécifique jusqu’à l’âge de 35 ans ainsi que pour les femmes correspondant au statut BIM. En effet, la catégorie d’âge 25-34 ans est un groupe cible sur lequel il est urgent d’agir : comme l’indique le dernier rapport présenté par la commission d’évaluation de l’IVG, c’est dans ce groupe que le nombre d’IVG est le plus haut. Mais ces amendements ont également été rejetés. Si Ecolo-Groen se réjouit de l’avancée suite à la proposition du CD&V d’étendre le bénéfice de l’intervention spécifique dans le coût des contraceptifs aux femmes bénéficiant d’une intervention majorée (statut BIM), les Verts regrettent donc que les partis, qui ne jurent que par la prévention dans les débats sur l’IVG, ne soutiennent pas la recommandation principale de la commission d’évaluation en matière de prévention des grossesses non désirées.
Mise à jour – 16/07/20:
Les partis anti-IVG rejettent la proposition d’Ecolo-Groen d’étendre la gratuité des contraceptifs aux femmes jusque 35 ans.
En séance plénière cet après-midi, plusieurs partis ont bloqué les amendements d’Ecolo-Groen visant à étendre la gratuité des contraceptifs aux femmes jusqu’à l’âge de 35 ans, dont les partis opposés à la loi IVG débattue en ce moment au Parlement. Ecolo-Groen regrette le manque d’ambition des groupes politiques qui ne jurent pourtant que par la prévention durant les débats sur l’IVG.
Pourquoi cette proposition?
- L’accessibilité financière demeure une barrière dans l’accès à la contraception : 1 femme sur 10 qui ne prend pas de contraceptif le justifie par leur coût trop élevé.
- La majorité des avortements surviennent chez des femmes qui ont recours à la contraception le mois précédent leur avortement. 4 femmes sur 10 n’y avaient pas recours.
- L’âge moyen des femmes qui recourent à une IVG était de 28,5 ans en 2017. Dans le dernier rapport de la Commission nationale d’évaluation des interruptions de grossesse, on peut observer que les tranches d’âge 25-29 et 30-34 ans sont les plus concernées par l’IVG (en 2017 : 8.126 sur 17.108 IVG pratiqués en Belgique) et que les chiffres sont même en augmentation alors que le total diminue (2006 : 7.275 sur 17.480 IVG).
Pour Ecolo-Groen, cela signifie que la tranche d’âge 25-34 ans doit faire l’objet d’une attention particulière en ce qui concerne la contraception. La Commission nationale d’évaluation des interruptions de grossesse recommande d’étendre le principe de la gratuité des moyens contraceptifs aux femmes jusque 35 ans : la prévention par l’élargissement de l’accessibilité financière de la contraception permet de diminuer le nombre d’IVG tout en réalisant des économies importantes en aval. Elle recommande également d’étendre le principe de gratuité des moyens contraceptifs aux femmes jusqu’à 35 ans. L’idéal étant qu’aucune femme ne doive avancer d’argent, quel que soit son âge.