Femmes et métiers des soins de santé : Ecolo veut une valorisation à leur juste valeur
La crise inédite du Coronavirus a brutalement amplifié les inégalités et les difficultés déjà existantes dans notre société. Elle a également mis en lumière des métiers essentiels, dont certains étaient peu visibles jusque là , mais aussi la pression exercée sur notre système de soins de santé.
Ecolo se saisit du rendez-vous annuel lié à la Fête du travail pour saluer l’engagement de ce personnel de première ligne mais également pointer un élément souvent considéré comme anodin : ces métiers liés ‘aux autres’ restent encore majoritairement féminins. En effet, 80 % du personnel dans les soins de santé sont des femmes.
« Nous constatons également depuis le début de cette crise que, si le Coronavirus touche tout le monde, ses conséquences ne sont pas les mêmes selon qu’on soit un homme ou une femme, notamment en termes de charge familiales, de fragilité socio-économique ou de violence intrafamiliales », commentent les coprésidents d’Ecolo Rajae Maoune et Jean-Marc Nollet. « Nous voulons un nouveau contrat social à la hauteur de ce que les femmes accomplissent, et nous voulons également que ces métiers essentiels soient valorisés à leur juste valeur. Cette crise doit marquer un tournant à cet égard. »
Ecolo formule dès lors plusieurs propositions, afin d’agir sur plusieurs axes, tant au niveau des salaires, que de l’organisation permettant d’alléger la charge mais aussi de budget et de financement de notre système de soins de santé.
Ainsi, les écologistes souhaitent :
– Revaloriser les salaires, notamment avec un meilleur équilibre entre les différentes fonctions du secteur, d’autant que dans les salaires les plus bas, se trouvent à nouveau des femmes, ce qui n’est pas sans conséquence sur les inégalités dans la société en général.
– Augmenter le personnel par nombre de patient, entre autres en investissant structurellement les moyens dégagés par le fonds blouse blanche.
– Mettre en place des équipes volantes permettant au personnel de prendre des congés pour plusieurs semaines d’affilée ou du temps pour des formations plus longues sans devoir gérer simultanément cette formation et son travail.
– Reconnaître la pénibilité du travail, en termes d’heures supplémentaires, de prise en compte des déplacements dans le temps de travail, et de reconnaissance de la nécessité de temps de repos pour alléger la charge physique et émotionnelle.
– Revoir l’adaptabilité du budget des soins de santé, pour qu’il augmente en fonction des besoins réels, notamment en tenant mieux compte du vieillissement de la population. Ecolo souhaite également que cette enveloppe soit mieux répartie, afin de refinancer certains secteurs en priorité.
– Revoir le financement de la sécurité sociale, pour qu’il soit plus diversifié, et ainsi pouvoir augmenter le budget des soins de santé sans augmenter la pression fiscale sur les salaires.
« Enfin, nous voulons également agir au niveau de la considération sociétale de ces métiers. En effet, les salaires sont conçus selon des grilles de classification reconnaissant des compétences. Pour les métiers du soin, certaines compétences sont considérées comme naturelles et donc, pas valorisables ni valorisées. Et dans ce secteur encore principalement féminin, ce n’est pas sans lien avec le travail invisible réalisé par les femmes dans d’autres sphères de notre société, notamment domestique. Or, ces compétences ne sont pas innées, ni spécifiques aux femmes ou aux hommes. Elles s’acquièrent et doivent donc être reconnues comme telles », poursuivent les coprésidents d’Ecolo. « Ces métiers ont désormais l’attention du grand public, des médias et de l’ensemble de la classe politique. Nous les applaudissons aujourd’hui, nous ne les oublierons pas demain », concluent Rajae Maouane et Jean-Marc Nollet.