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La politique migratoire meurtrière de l'Union européenne doit cesser

Publié le 5 mars 2020
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L’Europe, c‘est avant tout la solidarité, l’humanisme, la démocratie et le respect de l’état de droit.

Or, en Grèce (mais aussi en Croatie et ailleurs), l’Union européenne viole en toute impunité le droit international, le droit d’asile et les Conventions de Genève, en refoulant violemment à coups de balles réelles et de gaz lacrymogène des migrant·e·s, des enfants, que la Turquie envoie dans l’embuscade.

L’incapacité depuis des années de l’Union européenne, de ses États membres, de nos gouvernements, à s’accorder sur une politique migratoire commune et sa politique d’externalisation des frontières, quitte à collaborer avec des régimes comme la Libye ou la Turquie, lui reviennent aujourd’hui comme un boomerang.

Aujourd’hui, ce sont des êtres humains qui sont otages des tractations politiques malsaines entre l’Union européenne et la Turquie. 4,7 milliards d’euros plus tard, le Président Erdogan réclame davantage de la part de l’UE et utilise les migrants comme de la chair à canon.

L’Europe forteresse, érigeant barbelés et boucliers face à des humains en détresse est profondément inhumaine et inefficace. Elle ne se sera révélée efficace que pour alimenter l’extrême droite et la criminalité via les réseaux de passeurs, pour exacerber le ras le bol légitime des populations locales comme en Grèce et entretenir un rejet des personnes migrantes.

Pour Saskia Bricmont, députée européenne et Simon Moutquin, député fédéral, les solutions existent mais n’ont jamais été mises en Å“uvre.

Les États membres doivent accepter d’accueillir chacun une part des demandes d’asile qui arrivent sur le territoire européen, en déchargeant les pays frontaliers, comme la Grèce, de la tâche de traiter de tous les dossiers des personnes qui ont posé un pied sur leur territoire (conformément au Règlement de Dublin).

Les procédures d’asile doivent être respectées en tant que droit fondamental et harmonisées entre les États membres afin d’assurer un accueil digne, le respect des droits des migrant.e.s et mettre fin aux scènes de détresse humanitaire en Europe et à ses frontières, des violences particulièrement à l’égard des femmes et des enfants, des milliers de mineurs non accompagnés en errance.

« Nous sommes sidérés par le grand écart entre la situation sur place, relatée par les médias et les ONG, et que plus personne ne peut ignorer aujourd’hui, et la communication des Présidents de la Commission européenne, Ursula Von der leyen et du Conseil européen, Charles Michel. Tout en soutenant comme un mantra protection des frontières et défense du territoire européen comme s’il faisait face à une invasion armée, ils déclarent respecter les droits humains et le droit international. Les faits démontrent le contraire. Chers Présidents, chers chefs d’États et de Gouvernements européens, vous avez du sang sur les mains et devrez un jour payer le prix de tous ces morts, de toutes ces personnes, victimes d’une inhumanité sans nom », déclarent Saskia Bricmont et Simon Moutquin.

« Des citoyen·ne·s, communes et régions d’Europe montrent l’exemple depuis plusieurs années. Une coalition de pays volontaires, dont la Belgique, pourrait dès à présent mettre en Å“uvre une politique migratoire et d’asile solidaire et répondre à l’appel de tous ces citoyens et citoyennes qui font preuve de solidarité au quotidien », conclut Simon Moutquin.

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