Relance du Tourisme à Bruxelles : relocation et solidarité pour les moyens régionaux
La crise du COVID-19 a entraîné un arrêt complet des activités touristiques et culturelles en Belgique ce qui n’est évidemment pas sans conséquences sur l’emploi dans ce secteur spécifique.
Face aux nombreuses inquiétudes du secteur, Isabelle Pauthier, députée Ecolo au Parlement bruxellois a interrogé le Ministre-Président Vervoort sur le projet de Plan de relance économique du secteur touristique établi par Visit Brussels. Ce plan, estimé à 5 millions d’euros constitue une aide indispensable, notamment pour relancer le secteur de l’Horeca.
« Le plan entend renforcer les actions de proximité, un tourisme local et durable, à court et moyen terme et renforcer à long terme la résilience du secteur, ce qui est très positif. Cependant, afin de garantir cet engagement, ne faudrait-il pas conditionner l’accord des aides et subsides au respect de normes environnementales et sociales ? », commente Isabelle Pauthier. « L’action 10.2 du plan, par exemple, propose de “faciliter l’organisation de grands évènements dans des espaces publics exclusifs, à haute valeur symbolique et virtuellement impossibles à louer ou occuper habituellement” comme un plateau d’artistes diffusé dans le monde, en direct d’une place bruxelloise, le tout soutenu par des capitaux privés. Il y a lieu de s’interroger sur la compatibilité de ce type d’action avec la qualité du cadre de vie en ville, en particulier du fait de la production de nuisances sonores, qui constituent un vrai problème de santé publique. Nous nous interrogeons aussi sur les balises envisagées en termes de consultation des Bruxellois sur la pertinence de ces actions et à leurs conséquences. »
Ecolo plaide également pour le lancement d’appels à projets qui pourraient susciter des offres innovantes, notamment vers le secteur artistique, privé de revenus par la crise du Covid-19.
Le plan comporte en effet de coûteuses ambitions dans le champ commercial : actions de communication, de renforcement du numérique, de nouveaux médias et sites internet… « Au regard des moyens considérables envisagés (1 million d’euros pour la campagne de communication et 1 million pour le fonds de soutien aux réunions, congrès, events), le budget de 100.000 euros alloué à la durabilité n’est-il pas trop faible si l’ambition est d’assurer l’ancrage de cette offre? Dans un premier temps, nous viserons un public intra-belge, ne peut-on pas aussi valoriser une offre locale? Cet été, vélo-tourisme, slow tourism, tourisme culturel, multiculturalité et tourisme « enfants admis » peuvent constituer une offre mettant en valeur les talents de notre ville. Une partie de ces moyens pourrait-elle assurer une forme de solidarité avec nos artistes puisque la culture est le carburant majeur de l’attractivité des villes ? », ajoute Isabelle Pauthier.
En réponse, Rudi Vervoort a précisé que le plan n’était encore qu’une ébauche et qu’il était encore trop tôt pour répondre aux questions. Cependant, le Ministre Président se veut rassurant et s’engage « à finaliser rapidement ce Plan en tenant compte, entre autres, des remarques formulées par l’ensemble des partenaires. »
Gageons que les parlementaires, tout comme les universités et les Bruxellois eux-mêmes, pourraient opportunément alimenter cette réflexion.