Bruxelles, capitale des industries culturelles et créatives !
Les ICC, d’abord, c’est quoi ?
Réalisatrices, sculpteurs, musiciennes, designers, autrices, stylistes, graphistes, photographes, costumières, architectes, acteurs, metteuses en scène, etc. Tous ces métiers essentiels reflètent d’abord la créativité et une panoplie de talents bruxellois mais participent aussi activement à la richesse économique de la région, puisqu’on parle de 3,2133 milliards d’euros de valeur ajoutée nette en 2018, soit 3,8% de l’économie bruxelloise.
Les ICC – Industries Culturelles et Créatives – désignent toutes ces activités dans les secteurs culturels et créatifs qui, au-delà de leur haute valeur culturelle, participent activement au développement économique d’une entité. C’est à ce titre que, à Bruxelles, Barbara Trachte, Secrétaire d’État en charge de la Transition Économique, a consacré un focus sectoriel aux ICC dans Shifting.economy, la stratégie économique qui met en œuvre la transition vers une société plus respectueuse de ses citoyen·ne·s et de l’environnement.
Si Bruxelles est de plus en plus connue internationalement pour son industrie du film, c’est parce que la capitale regorge de talents mais aussi parce que l’État fédéral, les Communautés et la Région ont facilité le développement de cette industrie via la mise en place du Tax Shelter, le développement de la marque Screen.brussels (financement, investissement, facilitation de tournages, accompagnement à l’entrepreneuriat et au développement), une offre de formation de qualité et des soutiens culturels aux différentes étapes d’écriture, de production, de réalisation et de diffusion.
Appliquer les bonnes pratiques à tous les secteurs créatifs
Pour la Secrétaire d’État :
Shifting.Economy, c’est l’occasion de témoigner pour la première fois au sein des politiques économiques d’un réel intérêt pour les ICC et de leur donner une visibilité et des mesures correspondant à l’apport économique qu’elles engendrent en Région bruxelloise.
Ce focus se décline autour de trois toutes nouvelles mesures-clés avec une attention particulière aux pratiques exemplaires d’un point de vue environnemental et social.
Première mesure : Crea.brussels qui est le nouvel appel à projets lancé en 2021 (les candidatures pour la 2ème édition sont ouvertes jusqu’au 30/06/22), dédié spécifiquement aux ICC en région bruxelloise. Des bourses entre 15.000 et 30.000 euros pour booster et faciliter des étapes de réalisation ou développement de produits ou services, souvent difficiles à financer, dans les domaines des ICC. Les entreprises ICC ont en effet de plus grandes difficultés à convaincre une banque de leur prêter. Malgré les chiffres prometteurs et les études valorisant le potentiel de développement de ces secteurs, l’étape de création se fait sans rémunération. Alors que d’autres secteurs pouvaient faire appel à des soutiens publics, il manquait une opportunité financière adaptée aux réalités des ICC.
Grâce à ces bourses crea.brussels, un costumier fortement atteint par la crise covid a par exemple pu développer une activité économique autour d’un nouveau service de studio photo, un duo d’artisans céramistes ont créé un nouveau design de produits, et deux architectes ont mis en place un service de récupération et de stockage de décors issus des secteurs audiovisuels (voir la liste entière des lauréat·es).
Ensuite, le Cluster PLAY au sein de HUB.brussels représente une belle avancée dans le cadre des politiques d’accompagnement à l’entrepreneuriat. Les clusters sont des communautés d’entrepreneur·e·s et d’entreprises conçus pour aider au développement d’activités dans des secteurs porteurs en Région de Bruxelles-Capitale. Ils constituent des portes d’entrée à Bruxelles comme à l’international, accompagnent les membres dans leurs premiers pas et les mettent en contact avec les bons interlocuteurs. Récemment, le cluster Screen dédié uniquement à l’audiovisuel est devenu le cluster Play, l’occasion d’élargir l’accompagnement aux entrepreneur·es actif·ves dans les secteurs du cinéma, de la musique, des jeux vidéos, du podcast, et à plus long terme au secteur des arts de la scène. De son côté, le Mad.brussels continue l’accompagnement dans les secteurs mode & design, et le cluster Hospitality rassemble lui les secteurs de l’événementiel, les musées et l’art contemporain.
Enfin, le financement et l’accompagnement sont primordiaux au développement des ICC, mais il était également indispensable de monitorer, rassembler et donner de la visibilités aux politiques économiques autour des ICC. En juin 2022 naîtra dès lors la première plateforme des industries culturelles et créatives ! Coordonnée et pérennisée au sein de Hub.brussels, cette plateforme aura pour objectif de rassembler l’ensemble des institutions et des fédérations ICC autour de la table et de faire remonter vers l’administration et le gouvernement les besoins de ces secteurs en matière de développement économique. Il s’agira également de maintenir une évaluation régulière, évaluer leur poids dans l’économie bruxelloise et adapter les outils de financement, accompagnement et développement en fonction des constats.
Soutenir nos makers et artisans locaux
La stratégie dédiée aux ICC tient également à élargir les possibilités de développement des artisans et créateurs bruxellois. Via le réseau des Fablabs coordonné par Citydev.brussels mais aussi les résidences et formations données au Mad.brussels, ces créateurs et créatrices ont l’opportunité d’amener leur activité à un degré de professionnalisation plus élevé. En effet, ces institutions permettent de faire le lien avec l’ensemble des tremplins vers l’entrepreneuriat proposés au sein de Hub.brussels tels que les services du 1819, les formations, les réseaux des clusters et pop-up stores thématiques.
Pourquoi proposer tous ces soutiens ? Pour Barbara Trachte :
Souvent, ces artistes sont focalisés sur leur rôle artistique – et c’est ce que l’on veut toutes et tous ! Mais la viabilité économique de leur art ou projet n’est pas toujours assurée. Avec cette stratégie d’accompagnement systémique, ils et elles peuvent plus facilement stabiliser leur activité.
Durabilité et inclusion au cœur du changement
Au-delà des questions de développement économique de ce secteur, la question de la durabilité et les enjeux environnementaux et d’inclusion sont désormais mieux pris en compte. Ce sont notamment des points d’attention importants dans les critères d’évaluation de l’appel à projet crea.brussels. Ils sont repris dans les politiques d’accompagnement au niveau des clusters et feront l’objet de commissions thématiques au sein de la plateforme des ICC.
Si très souvent les enjeux d’inclusion dépendent des systèmes d’éducation et des environnements socio-culturels et socio-économiques, il est aussi possible d’agir proactivement à ce que l’information et la formation disponibles arrivent plus directement auprès des publics les plus éloignés de l’entrepreneuriat. Ce sont des dynamiques que l’on retrouve dans les activités des Guichets d’économie locale coordonnés par Hub.brussels et les organismes de micro-crédit en partenariat avec la Région.
Du point de vue environnemental, la stratégie ICC s’inscrit également activement dans les combats contre la fast fashion, favorise et encourage les activités durables, les designers et producteurs locaux, et les pratiques circulaires de récupération, réutilisation, upcycling, seconde main et location de vêtements. C’est par exemple le cas de l’atelier R-Use Fabrik, qui a bénéficié de la bourse crea.brussels pour développer un Service d’accompagnement et d’aide pour les créateurs textiles éco-responsables. Si de nombreux enjeux se jouent au niveau européen et que les changements durables doivent se faire au cœur des grandes industries textiles absentes du territoire bruxellois, notre rôle au niveau régional est de sensibiliser les consommateurs bruxellois aux bienfaits de la Slow Fashion. Ecolo y consacre d’ailleurs un événement important le 25 juin prochain !
Droits culturels VS Économie culturelle ?
La culture est essentielle, elle participe au ciment d’une société, elle fait rêver et réfléchir, elle est parfois esthétique, parfois militante, parfois philosophique, parfois humoristique, et souvent tout ça en même temps. L’accès à la culture et les droits culturels sont la base des politiques culturelles et il est évident que les artistes et les structures doivent être soutenus dans ce sens.
Et puis en parallèle, il y a des artistes et des créateur·rices qui souhaitent vivre de leur art, de leurs productions, et qui ambitionnent de devenir indépendant·e·s, de monter leur entreprise et de développer leur activité. Pour Barbara Trachte :
Celleux-ci doivent également être soutenu·e·s et accompagné·e·s au même titre que les startupers, les boulanger·e·s, les restaurateur·rice·s ! Notre objectif, c’est que les entreprises actives dans l’ICC soient viables !
L’avenir de la culture se joue à tous les niveaux de pouvoirs. Pendant que nos représentants fédéraux travaillent à la refonte du statut d’artistes et à l’amélioration et l’élargissement du système du tax shelter, Bénédicte Linard est sur tous les fronts afin de faire rayonner les droits culturels en Fédération Wallonie-Bruxelles et Barbara Trachte assure un avenir prometteur aux créateurs entrepreneurs en région bruxelloise. Les enjeux sont importants, ecolo en mesure toute l’importance et travaille chaque jour à l’épanouissement des artistes et de leurs publics !