Fin de la discrimination envers les femmes au chômage : la proposition d'Ecolo-Groen de geler la dégressivité pendant le congé de maternité intégrée au budget
Le budget 2023 présenté hier par le Gouvernement prévoit le gel de la dégressivité du chômage pour les femmes durant leur congé de maternité. Une victoire dont se réjouissent les écologistes qui avaient déposé une proposition de loi en 2021, sous la plume de Cécile Cornet (Ecolo), Marie-Colline Leroy (Ecolo) et Evita Willaert remplacée par Kristof Calvo (Groen).
Une inégalité persistante sur le marché du travail. En 2021, le revenu des femmes était de 23,1% inférieur à celui des hommes (21,6 % en 2020), comme l’indique le rapport sur l’écart salarial produit par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Un revenu qui diminue durablement pour les femmes qui deviennent mères. En effet, une étude de DULBEA et de la Solvay Brussels School montre que les revenus des femmes devenues mères diminue, avec une différence de 43% encore huit années après la naissance du premier enfant. “Ce n’est pas acceptable que les femmes continuent d’être discriminées. Ecolo-Groen travaille à plus d’égalité au quotidien sur le marché du travail, notamment en améliorant les règles du chômage pour qu’elles ne lèsent pas les femmes”, explique Cécile Cornet.
Comment cela marche? Les femmes enceintes sont protégées par diverses lois contre les discriminations: le repos de maternité étant une période protégée (donc hors du marché du travail) que la femme ait ou non un emploi. En parallèle, les chercheurs d’emploi, hommes et femmes, sont soumis à la dégressivité des allocations de chômage. Si Ecolo-Groen ne pense aucun bien de cette dégressivité, Cécile Cornet s’intéresse ici à la façon dont cette mesure impacte différemment les hommes et les femmes.
“Durant leur congé de maternité, les femmes avec emploi ne peuvent être licenciées. Leur contrat de travail est donc suspendu, remplacé par une allocation de la mutuelle. Les femmes sans emploi, elles, perçoivent également cette allocation de la mutuelle et ne sont plus considérées comme étant sur le marché du travail, donc ne sont plus soumises à l’obligation de chercher un travail en raison de la protection de la maternité. Pourtant, pour celles sans emploi, la dégressivité des allocations de chômage continue à produire ses effets durant leur congé de maternité, alors même qu’elles ne perçoivent pas d’indemnité de l’ONEM”, dénonçait Cécile Cornet en commission. Dès lors, lorsque ces femmes reviennent à l’ONEM après trois mois de congé de maternité, elles sont victimes d’une pénalité dans leurs allocations de chômage, comme si elles n’avaient jamais quitté le marché de l’emploi. De plus, une femme qui aura eu un enfant durant sa période de chômage aura eu moins de temps qu’un homme pour trouver un emploi avant de se retrouver au niveau minimum d’allocation. Une discrimination inacceptable pour les écologistes.
“Cette mesure prévue dans le budget répond donc à notre demande d’égalité et met en oeuvre une proposition que nous avions faite: nous nous en réjouissons!”, conclut Cécile Cornet.