Cyberviolences: des actions concrètes pour mieux connaître et stopper ce phénomène
Ce mardi, au Parlement bruxellois, a été approuvée à l’unanimité (avec 2 abstentions) une proposition de résolution pour lutter contre les cyberviolences. Ecolo, par la voix de sa députée, Margaux De Ré, également présidente de la Commission, entend lutter contre ce phénomène de société. Car du harcèlement virtuel à la violence réelle, la frontière est bien souvent très mince.
C’était en janvier dernier. Alors occupée à travailler sur le dossier des cyberviolences au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Margaux De Ré faisait son baptême de l’air sur Twitch en proposant un débat sur les cyberviolences. L’objectif? Co-construire avec les internautes des solutions politiques pour lutter contre ce phénomène de société. Quelques mois plus tard, ces propositions ont été travaillées et listées par la députée dans une proposition de résolution qu’elle co-signe avec d’autres partis au Parlement bruxellois.
“Nous sommes dans un momentum : avec la crise du Coronavirus, on note une augmentation de 70% de notre utilisation du web en 2020. Les contenus haineux, eux, ont augmenté de 43% sur Twitter. Une étude récente a également montré qu’un parent sur cinq indique que ses enfants sont concernés par le cyberharcèlement, soit une multiplication par 5 en un an de crise. Et un phénomène qui semble plus que jamais transversal à toutes les catégories d’âges et domaines de la vie. Nous devons garantir à la fois la liberté et la sécurité d’expression de chacun et chacune sur les plateformes en ligne”, explique Margaux De Ré.
Car les violences subies en ligne ne sont bien souvent que le reflet de ce que ces personnes subissent au quotidien. Pour agir, différentes actions sont proposées: quantifier et qualifier les cyberviolences grâce à une étude du phénomène et développer des outils en ligne ainsi que des campagnes de sensibilisation et d’information vers des victimes potentielles ou avérées, des témoins, des auteurs potentiels ou avérés. Mais aussi, renforcer le financement des associations de terrain luttant contre les cyberviolences avec la mise en place d’une plateforme en ligne d’information en soutien aux victimes. Sans oublier l’organisation de formations sur les cyberviolences à destination des policiers et services d’aides aux victimes.
“Si les violences en ligne tendent à réduire les victimes au silence, les privant de leur liberté d’expression, elles ont aussi un coût énorme pour la collectivité, chiffré entre 49 à 89 millions selon une étude européenne (2021). Ce montant recouvre les frais de santé, de justice, les répercussions sur l’emploi et la qualité de vie des cibles, etc. Il est dès lors essentiel de mettre les moyens financiers pour lutter contre ces violences”, conclut Margaux De Ré.