L'AG d'Ecolo adopte 3 propositions pour revitaliser la démocratie
Ce dimanche 28 mai, militants, élus et sympathisants Ecolo ont participé à une Assemblée générale fédérale sur le thème de la démocratie. Certains disent que la démocratie est morte? Chez Ecolo, on dit “il ne tient qu’à nous à la revitaliser” !
Ces dernières années, la crise de confiance des citoyen·ne·s à l’égard des institutions et du monde politique a notamment été alimentée par la crise sanitaire, l’explosion des factures et les scandales politiques qui ont fait la une des journaux.
“Pour Ecolo, la seule réponse face à cette crise de confiance est la refondation de la démocratie via plus de participation, d’éthique et d’efficacité“, explique la co-présidente d’Ecolo Rajae Maouane.
“Notre démocratie est malade. Il est clairement urgent de revitaliser notre système politique. Donnons lui une cure de jouvence. Redonnons lui un coup de jeune“, poursuit le co-président d’Ecolo Jean-Marc Nollet.
Quatre mesures pour revitaliser la démocratie:
Ce dimanche, suite à des débats aussi riches qu’intenses, l’Assemblée générale a approuvé avec une large majorité les trois propositions suivantes qui seront intégrées au programme 2024.
- Preferendum – Referendum: L’AG d’Ecolo a adopté à 84 % l’inscription dans la Constitution de préférendums décisionnels. Ecolo souhaite mettre en place à chaque niveau de pouvoir un double mécanisme de démocratie directe puissant : le préférendum et le référendum décisionnels. Qu’est-ce qu’un préferendum ? Dans un préférendum, la population est invitée à s’exprimer sur une palette de choix qui permet de dégager une hiérarchie entre différentes options. C’est donc moins binaire que des référendums et permet l’expression de positions plus nuancées. Mais le referendum a également été plébescité en AG. Ecolo a donc pris option pour intégrer ces deux outils de démocratie directe dans la Constitution.
- Droit d’initiative législative citoyenne: L’AG d’Ecolo a adopté, à l’unanimité moins une abstention, l’idée de créer un “droit d’initiative citoyenne” au niveau législatif. Suivant ce mécanisme, tout·e citoyen·ne peut soumettre une proposition de loi ou de décret pour qu’elle soit débattue et, le cas échéant, adoptée par le parlement concerné et mise en œuvre dans la foulée.
- Assemblée citoyenne (tirée au sort): L’AG d’Ecolo a adopté, à l’unanimité moins une abstention, la proposition de mise en place d’une assemblée citoyenne permanente en remplacement du Sénat, dont le champ d’action couvrirait l’ensemble des compétences de l’État fédéral et des entités fédérées. Cette Assemblée citoyenne serait exclusivement composée de citoyen·nes tiré·es au sort. Ce serait une première mondiale à l’échelle d’un pays.
Par ailleurs l’AG a souligné l’urgence de prendre en compte la voix des abstentionnistes et a chargé le Parlement interne du parti (Conseil de fédération) de trouver une modalité concrète pour lutter contre ce décrochage démocratique et entendre le message de cette partie de la population qui se rend aux urnes mais fait le choix de ne pas se prononcer.
Un monde politique plus éthique et transparent
Dans son discours de conclusion, Jean-Marc Nollet a tenu à rappeler que, pour résoudre la crise de la démocratie et éviter de prochains scandales, “il s’agit d’avancer sur deux jambes, avec des mesures pour revitaliser la démocratie, mais aussi des mesures en matière d’éthique et de bonne gouvernance“.
Et le co-président des verts francophones de citer les mesures suivantes, qu’il espère voir votées avant la fin de la législature:
- Réduction du salaire des députés de 2.500 euros net par mois, via la suppression de l’indemnité actuellement défiscalisée. Cette suppression correspond à une diminution du salaire de 30%.
- Décumul intégral: quand on est député, on l’est à temps plein (décumul des fonctions et des salaires, y compris avec une fonction “privée”). Pour Ecolo, les fonctions de ministre et de député sont assez importantes et assez rémunérées pour justifier un emploi et un mandat à temps plein.
- Fin des régimes spéciaux (indemnités de sortie, sursalaires pour fonctions “spéciales”, etc.): les élus doivent relever du droit classique de la sécurité sociale (que ce soit pour le chômage, les pensions, les congés de maladie ou les salaires).
- Adoption des propositions du G1000, dont la réduction des moyens attribués aux partis (via un plafonnement des dotations). Un panel citoyen a présenté une série de propositions en matière de financement des partis. Ecolo va les prendre en considération lors de l’élaboration de son futur programme électoral.
Il y a un momentum politique pour agir:
“Il y a un manque de transparence et d’éthique. C’est pourquoi Ecolo agit depuis sa fondation pour faire de la politique autrement. Au-delà de l’indignation justifiée, il faut prendre ses responsabilités et nous le faisons en mettant nos propositions sur la table des partis traditionnels“, insiste Rajae Maouane.
Les scandales s’égrènent tous les mois dans la presse. Une étude publiée par l’Union des villes et communes de Wallonie (UVCW) révèle que 5 mandataires locaux wallons sur 10 ont déjà songé à quitter leur fonction. Une équipe d’universitaires ULB-VUB s’est penchée sur la démocratie participative en Belgique et conclut qu’il faut aller plus loin, sous peine de multiplier les rendez-vous manqués. Tous les signes montrent qu’il est urgent d’agir pour plus et mieux de démocratie.
“C’est clairement le moment! ll est temps de lutter contre le décrochage démocratique. C’est en redonnant du pouvoir décisionnel aux citoyens qu’on peut avancer ensemble vers une société plus démocratique, plus juste et plus respectueuses de notre planète“, termine Jean-Marc Nollet.