« La Belgique doit mettre tout son poids au Conseil de Sécurité, à l'Europe et à l'OTAN pour empêcher un bain de sang ! »
« Toute forme de coopération militaire avec la Turquie doit être immédiatement suspendue », affirme le député Ecolo Samuel Cogolati en réaction à l’offensive turque en Syrie. Et d’ajouter en Commission des relations extérieures ce mercredi après-midi à la Chambre : « C’est une très mauvaise nouvelle pour la Syrie, pour les Kurdes et pour notre sécurité. » En tant que membre du Conseil de sécurité des Nations unies, la Belgique doit utiliser tous les leviers diplomatiques possibles afin d’éviter des pertes au sein des populations civiles. »
Cette offensive met le feu aux poudres et un véritable bain de sang menace les Kurdes en Syrie. « Il y a un risque de catastrophe humanitaire et de mouvement massif de populations. Il est urgent de mettre en place un couloir humanitaire vers la Turquie. La Belgique est membre du Conseil de sécurité des Nations unies et responsable des dossiers humanitaires. Nos représentants doivent inscrire cette question à l’ordre du jour de toute urgence et appeler à une réponse internationale rapide et efficace. », ajoute-t-il.
Les Kurdes sont trahis par les alliés de l’OTAN, les Etats Unis et la Turquie. Ce raid sert des intérêts purement turcs. Erdogan se révèle être l’allié objectif du président syrien Assad en attaquant les combattants de l’opposition kurde. « L’Europe doit faire preuve de leadership et rappeler la Turquie à l’ordre, avec des sanctions économiques élargies », a demandé Samuel Cogolati au Ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.
Le député Ecolo met également en garde quant au risque pour notre sécurité : « La Turquie et les États-Unis fragilisent notre sécurité. En effet, nous risquons de perdre le contrôle sur des milliers de combattants de l’État islamique. De plus, il y a actuellement beaucoup de combattants européens en Syrie qui sont détenus dans des centres contrôlés par les Kurdes. L’offensive turque peut faire perdre le contrôle aux Kurdes. Dans ce cas, les combattants pourraient se retrouver aux mains des Turcs ou, pire encore, disparaître complètement du radar. Les deux scénarios représentent une menace majeure pour notre sécurité. » Un peu plus tôt dans la journée, l’OCAM et la Sûreté de l’Etat belge avaient déjà tiré la sonnette d’alarme à ce sujet. « La Belgique et l’Europe ne peuvent pas rester passives. Nous devons tout faire pour éviter des victimes et rapatrier les enfants belges retenus en Syrie », a conclu Samuel Cogolati dans son interpellation à la Chambre du Ministre des Affaires étrangères.