Féminisation de la fonction publique à Bruxelles : le secteur doit montrer l’exemple
Ce 14 juin, en Commission, le Parlement bruxellois a voté une résolution portée par l’ensemble des partis, visant à féminiser la fonction publique régionale. Faisant suite aux auditions qui se sont déroulées en octobre, ce texte pose une série de constats. Parmi ceux-ci, un déséquilibre aux échelons supérieurs et une plus grande discrimination envers les femmes qui postulent pour des postes à responsabilités.
Pour Margaux De Ré, présidente de la Commission Égalité des chances et Droits des femmes, « ce sont des milliers d’emplois qui sont concernés et encore très stéréotypés dans leur répartition: beaucoup d’hommes techniciens, beaucoup de femmes aux postes administratifs. L’occasion pour le Parlement de se pencher sur la question au sein de la Commission Égalité, qui s’attelle à traiter différentes questions qui touchent à l’égalité dans la Région. L’emploi, comme levier d’émancipation pour les femmes, fait partie des priorités de notre travail ».
Pour lutter contre ces inégalités, la résolution demande notamment l’instauration d’un système de quotas, une meilleure parité dans les jurys de recrutement, une lutte plus intensive contre les biais et stéréotypes dans la communication de l’administration, mais aussi l’application de l’ordonnance du 4 septembre 2008 portant sur l’obligation d’établir un plan « diversité » au sein des administrations.
Selon John Pitseys (Ecolo), rapporteur du texte, “le secteur public emploie 1 personne sur 5 à Bruxelles, il doit être exemplaire en matière d’égalité hommes-femmes car les difficultés ne manquent pas: sous-représentation des femmes, inégalités salariales, comportements sexistes au travail, difficultés de concilier vie professionnelle et vie privée… Le texte voté aujourd’hui ne contribuera pas seulement à changer les comportements mais aussi les règles du jeu, via par exemple la mise en place d’une représentation paritaire pour les fonctions de gestion et de direction ».
« Des femmes, des mères de famille, doivent trop souvent sacrifier leur carrière, faire face aux inégalités salariales, aux temps partiels, aux discriminations et aux violences sur leur lieu de travail. La proposition de résolution visant à féminiser la fonction publique permettra de lutter contre les inégalités et de mettre en débat nos pratiques sociales », déclare Nadia El Yousfi (PS).
Un constat partagé par Véronique Lefrancq (Les Engagés) : « Demain, en Belgique, être une femme ne doit plus fatalement équivaloir à de moindres opportunités dans la fonction publique. Il faut parfois des règles pour accélérer la révolution des consciences, qui entraînera à son tour une révolution des comportements. Cela s’appelle le volontarisme. C’est la voie que Les Engagés veulent emprunter. Nous avons un devoir d’exemplarité en matière d’égalité hommes-femmes. »
Pour Viviance Teitelbaum (MR), « le secteur public doit devenir le champion de la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes! Face aux discriminations qui persistent, la fonction publique a un rôle de moteur à jouer pour parvenir à l’égalité, démonter les pièges qui se referment sur les femmes en termes de carrière, améliorer l’accès aux postes à responsabilité et accroître la sensibilisation des administrations publiques régionales au harcèlement sexuel et sexiste sur le lieu du travail. »
Enfin, Nicole Bomele (DéFi) déclare que « si la fonction publique tend à se féminiser, les femmes sont encore fort absentes des postes à responsabilités. DéFi se réjouit de ce texte et continuera à œuvrer pour que la fonction publique soit réellement représentative de la population bruxelloise. »