Ecolo appelle au rapatriement d’urgence des mineurs belges détenus en Syrie
Le 16 janvier dernier, la Commission d’enquête indépendante et internationale sur la Syrie, créée par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a remis ses recommandations aux États. Elle appelle ceux-ci à rapatrier d’urgence leurs ressortissants mineurs d’âge détenus dans les immenses camps au Nord-Est de la Syrie. On estime qu’entre 50 et 60 mineurs belges (dont 80 % auraient moins de 6 ans) se trouvent encore dans ces camps, dans des conditions que l’OMS a déclaré dangereuses vu l’absence d’eau potable, le froid, l’insuffisance alimentaire et les conditions de sécurité.
Ces recommandations de l’ONU s’ajoutent à celles émises par le Parlement européen, le Délégué général aux droits de l’enfant, le parquet fédéral et l’OCAM. Le rapatriement de ces enfants s’impose pour des raisons humanitaires évidentes, mais aussi pour des raisons sécuritaires. L’ONU recommande par ailleurs de rapatrier les mères avec leur enfant, dans le respect du principe de l’intérêt supérieur de l’enfant qui impose de préserver le lien qui unit l’enfant à sa mère à tout prix, surtout en bas âge. Les responsabilités pénales des parents devront être établies dans le cadre de procès, dans le respect du droit international et des droits humains.
« Ces enfants ont vécu des histoires dont l’horreur nous est difficilement compréhensible et ils ne rentreront pas indemnes de Syrie. Ils devront donc être accueillis et accompagnés consciencieusement, et les services d’aide à la jeunesse auront évidemment leur rôle à jouer dans cet accueil et le traitement de traumatismes parfois profonds », explique Hélène Ryckmans, députée écologiste à la Fédération Wallonie-Bruxelles.
« La Ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles Valérie Glatigny (MR) nous a confirmé aujourd’hui lors de la séance plénière que les services de l’aide à la Jeunesse sont préparés à assurer un accompagnement pluridisciplinaire au retour de ces enfants », ajoute-t-elle avec satisfaction.
Ecolo tient à souligner la mobilisation d’acteurs du secteur de l’aide à la Jeunesse dont la démarche, comme le soutien ministériel émis par le Gouvernement, participe à préparer un accueil digne à des mineurs, aujourd’hui en danger.
« Les experts en sécurité, les acteurs humanitaires, judiciaires et responsables des droits de l’enfant sont unanimes. Outre les services compétents qui sont prêts à les accueillir, les familles attendent impatiemment le retour des enfants. L’an dernier, cinq mineurs belges ont trouvé la mort dans le camp d’Al Hol. L’urgence est encore plus grande aujourd’hui. Qu’est-ce qu’on attend ?» conclut Saskia Bricmont, eurodéputée écologiste et co-présidente de l’Intergroupe droit des enfants au Parlement européen.