Avancée verte : un Plan de redéploiement écologique et solidaire qui ne doit pas s’arrêter au seul financement européen
La Commission européenne vient de donner son feu vert au Plan de Résilience et de Relance belge (PRR). Au total, ce ne sont pas moins de 5,9 milliards d’euros qui vont en bonne partie servir à soutenir la transition écologique et solidaire dont notre pays a tellement besoin après 30 ans de sous-investissement. En effet, selon la Commission, la contribution du plan belge à la transition écologique s’élève à 50 % de son enveloppe totale.
La rénovation énergétique des bâtiments et des logements constitue une part importante du Plan, qui prévoit également des investissements dans les transports publics à faibles émissions ainsi qu’une réforme visant à rendre plus écologique le régime fiscal des voitures de société. Les investissements dans la Recherche et Développement et l’innovation faciliteront également la transition vers une économie à faible intensité de carbone.
Le plan contribuera directement à la préservation de la biodiversité par des investissements dans des zones protégées, des opérations de restauration écologique, des infrastructures vertes, une gestion plus résiliente des forêts et la création de zones humides. Ces mesures auront un effet durable sur le stockage du CO2 et renforceront l’adaptation au climat. D’autres investissements dans les infrastructures de recyclage, le soutien aux projets d’écoconception et la promotion de l’utilisation optimale des matériaux visent à renforcer l’économie circulaire.
« Grâce à ses choix, la Belgique se place dans le peloton de tête des pays de l’Union les plus ambitieux sur l’enjeu climatique. Nous venons de franchir un double point de basculement. D’une part, nous tournons le dos au modèle ultra-libéral pour permettre à l’état d’investir et de jouer son rôle de partenaire économique majeur. D’autre part, il y a dorénavant un consensus pour affirmer que c’est en investissant dans l’environnement, l’énergie, la mobilité, le numérique ainsi que dans les solidarités que nous donnons des perspectives durables à notre avenir », déclare la CoPrésidente Rajae Maouane.
L’accord de gouvernement fédéral prévoit que les investissements publics belges (tous niveaux de pouvoirs) passent de 2,6 % du PIB en 2019 à 4 % en 2030. Pour atteindre cet objectif, ce n’est pas moins de 13,1 milliards que nous devons dégager d’ici 2024.« Cela faisait près de 15 ans que les écologistes plaidaient pour que notre pays se donne de l’ambition et des moyens à travers un Green Deal d’envergure nationale. Avec ce soutien européen, nous venons de franchir une première étape historique. Mais la Belgique ne peut s’arrêter en si bon chemin et répéter l’erreur faite au sortir de la crise de 2008 lorsqu’elle a reconfirmé son choix de la rigueur budgétaire, au détriment de la transition écologique et solidaire. Nous devons rester concentrés sur l’objectif d’atteindre ces 13 milliards d’investissements, ce qui concrètement signifie que le fédéral doit, à l’instar de ce qui a été fait en Wallonie et à Bruxelles, rapidement dégager des moyens complémentaires de l’ordre de 1,5 milliard €. Cet investissement public global, c’est un soutien sans précédent aux entrepreneurs qui voient déjà les opportunités de demain », conclut Jean-Marc Nollet, CoPrésident d’Ecolo.