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Tout doit être mis en œuvre pour empêcher le versement de dividende de BNP Paribas Fortis vers Paris

Publié le 1 avril 2020
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Selon différentes sources et notamment un article du journal De Standaard, BNP Paribas s’apprêterait à réclamer de sa filiale belge BNP Paribas Fortis un dividende de plus d’1,9 milliard d’euros. Ceci va à l’encontre des recommandations de la Banque Centrale européenne (BCE) mais aussi des intérêts de l’économie belge. Pour Ecolo, la BCE doit donc passer des recommandations à l’interdiction, et l’État fédéral doit utiliser son statut de premier actionnaire de BNP Paribas pour empêcher cette opération déloyale.

Ce montant de près de 2 milliards d’euros est en effet supérieur au 1,5 milliards d’euros de pertes encaissées par les banques belges. Pour les écologistes, il irait à l’encontre de la logique de renforcement des fonds propres des banques, qui sera bien nécessaire pour tenter d’amortir les conséquences économiques de la crise sanitaire actuelle.

Depuis des années, Ecolo alerte sur le risque qu’en période de crise, les maisons-mères des grands groupes bancaires internationaux actifs en Belgique ne transfèrent massivement des liquidités depuis leurs filiales ou succursales vers leurs propres comptes et ce, afin de rembourser leurs dettes venues à échéance. Ces liquidités ne peuvent dès lors plus être à leur tour utilisées par les filiales et succursales concernées pour faire face à leurs propres engagements financiers. L’épisode qui est en train de se dérouler confirme en tout cas l’urgence et la nécessité de limiter plus strictement les expositions aux risques des filiales belges sur leur société-mère ou sœur.

« La volonté de BNP Paribas d’exiger 2 milliards d’euros de sa filiale belge est scandaleuse. Elle va à l’encontre de la demande adressée aux banques par la BCE de ne pas distribuer de dividendes afin d’utiliser le capital conservé pour soutenir les ménages et les petites entreprises. En s’accaparant de la quasi totalité des bénéfices de sa filiale belge, Paris détournerait autant de moyens nécessaires pour soutenir l’économie belge. L’État belge ne peut laisser faire. Il doit jouer son rôle de premier actionnaire de BNP Paribas et exiger de la banque française qu’elle renonce à son projet déloyal ! J’interpelle dès à présent Alexander De Croo en ce sens », tonne Georges Gilkinet, chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre.

« Depuis le début de la crise provoquée par le Coronavirus, les banques européennes bénéficient d’allègements des fonds propres conséquents de la part de la BCE pour leur permettre de financer des prêts aux ménages et aux entreprises qui ont besoin de liquidités supplémentaires. En outre elles sont désormais de facto payées par la BCE pour prêter aux entreprises. Ces aides publiques octroyées au secteur bancaire appellent en retour à sa responsabilisation. L’absence d’éthique et de solidarité sociétale de la part de BNP Paribas en temps de crise est indécente », complète Philippe Lamberts, coprésident du Groupe des Verts/ALE au Parlement européen. « J’appelle dès lors Andrea Enria, président du conseil de surveillance de la BCE, à passer d’une logique de recommandation à une logique d’obligation de non-distribution de dividendes par les Banques. A défaut, de lourdes sanctions devraient être prises à l’encontre de BNP Paribas ainsi que toutes les autres banques qui refusent de suspendre leur politique de dividende », conclut Philippe Lamberts.

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