Travailler chez Ecolo : Catherine et son équipe organisent les événements
Ecolo, ce sont des élu·es qui défendent les valeurs et idées du parti dans les conseils communaux, les parlements, les gouvernements. C’est plus de 24.000 bénévoles qui s’activent dans plus de 200 Locales de Wallonie et Bruxelles. Mais Ecolo, c’est aussi des événements (manifestations, actions de terrain) et de grands rassemblements (assemblées, congrès). Ceux-ci réclament une organisation et une logistique très importantes. Elles sont prises en charge par une équipe de vrais pros : le département AMA (Action-Mobilisation-Adhésion). En quoi consistent concrètement leurs tâches, quelles sont leurs difficultés, leurs joies, leurs fiertés ? Nous avons posé ces questions à Catherine Marion, la directrice.
Quel est le job de ton équipe ?
Catherine Marion : C’est vraiment de l’organisation d’événements. Nos missions sont très variées, ça peut aller d’une assemblée générale ou un congrès à des actions de terrain.
Je vais donner un exemple concret avec le dernier événement qu’on a organisé, la Saint-Valentrain. Nous avons distribué des chocolats aux navetteur·euses dans les gares pour les remercier de prendre le train. L’occasion pour nous de discuter avec les citoyen·nes et de leur rappeler nos résultats pour une mobilité plus verte et plus juste.
- On a commencé par une communication à nos Locales pour leur proposer l’action. Une centaine s’est inscrite. Il y a donc toute une première phase de gestion des inscriptions.
- Ensuite venait la conception des flyers et des emballages pour les chocolats. C’est tout un travail de graphisme, de rédaction, de mise en page, qui se fait en collaboration avec notre département de communication.
- Il a ensuite fallu tout faire imprimer. Les chocolats (50.000 quand même) ont été réceptionnés et répartis dans les Locales. C’est de la logistique.
- L’événement proprement dit a eu lieu le 14 février au matin dans des dizaines de gares. C’était une réussite. Reste à faire une évaluation sur laquelle on s’appuiera pour l’édition suivante.
À côté de ce genre d’organisations, nous assurons un gros soutien aux Locales. On essaie de faciliter au maximum le travail des bénévoles sur le terrain en leur donnant des outils de communication ou d’actions. On aide à garder une locale dynamique qui arrive à mener des actions de terrain. C’est vraiment l’objectif : s’ouvrir vers l’extérieur, faire de plus en plus de choses qui les rendent visibles.
On aide aussi les Locales en leur fournissant des modèles pour qu’elles puissent mettre en page elles-mêmes des visuels ou écrire facilement des communiqués de presse. On leur procure aussi ce qu’on appelle des argumentaires, c’est-à -dire des informations qui leur permettent de répondre à certaines questions récurrentes que des citoyen·nes leur posent. Par exemple, pour les trains, il y avait un argumentaire très complet et puis un FAQ avec des éléments de réponse à une dizaine de questions précises comme “Pourquoi les trains sont toujours en retard ?”, etc.
Comme dans beaucoup de boulots, il y a aussi toute une partie administrative : gérer les inscriptions aux événements, faire le suivi de la base de données des adhérents au parti avec les arrivées de nouveaux et les départs, fournir des statistiques et des évaluations.
Enfin, on donne des formations aux bénévoles des Locales, en collaboration avec Etopia, notre centre de recherche. Il y a par exemple une formation pour faire du porte-à -porte. Également une formation à l’adhésion : quelles sont les choses qu’elles peuvent mettre en place pour accueillir des jeunes nouveaux membres et qui auraient un besoin d’accueil plus particuliers ? Bientôt les Locales vont devoir créer des listes pour les élections. On peut aussi les aider sur la façon de recruter des candidats.
La première qualité est d’avoir envie de bosser, d’être vraiment motivé, d’avoir envie, d’être ouvert à apprendre, même si on n’a pas toujours toutes les compétences
Quelles qualités faut-il pour travailler dans l’organisation d’événements chez Ecolo ?
Catherine Marion : Je pense que la première qualité est d’avoir envie de bosser, d’être vraiment motivé, d’avoir envie, d’être ouvert à apprendre, à tester, même si on n’a pas toujours toutes les compétences. C’est la première qualité et c’est quelque chose qu’on ne sait pas apprendre à quelqu’un.
Après, évidemment, dans l’événementiel, la gestion de stress et la gestion des deadlines sont super importantes.
Il faut bien savoir gérer son temps. On travaille beaucoup avec des “task sheets”, des listes de tâches à exécuter à des moments précis. La personne doit pouvoir travailler à la fois en autonomie et en équipe. Elle doit être efficace et savoir voir l’événement dans son ensemble.
Il est aussi très important que la personne puisse se concentrer sur ce qu’elle peut contrôler. Il y a beaucoup de choses qui vont influencer la bonne marche d’un événement mais sur lesquelles tu n’auras pas de contrôle. Cela peut créer de la frustration, parfois même de la colère. Il faut savoir se dire “OK, j’avais du contrôle sur ça et j’ai réussi à bien le faire. Par contre, cette chose a influencé mon événement mais je n’avais aucun contrôle dessus, ce n’est pas de ma faute.” Savoir prendre de la distance, c’est très important pour sa propre motivation.
Il faut savoir gérer un projet. Si tu l’as déjà fait dans d’autres domaines, tu sauras le faire aussi dans l’événementiel
Y a-t-il un diplôme ou une expérience exigée pour ces jobs ?
Catherine Marion : Non. L’événementiel n’est pas comme la comptabilité. Tu peux y venir même sans avoir eu un diplôme. Personnellement, c’est vrai que j’ai fait un bachelier en Business Management et une spécialisation dans l’événementiel au Canada mais ce n’est pas obligatoire. Personne dans mon équipe n’a un diplôme spécifique. Il faut savoir gérer un projet. Si tu l’as déjà fait dans d’autres domaines, tu sauras le faire aussi dans l’événementiel.
Il faut surtout avoir l’envie. Notamment pour accepter de travailler de temps en temps en horaire décalé, le soir ou le week-end lors des événements proprement dits. Et puis pouvoir gérer le stress qui se présente, surtout le jour-J. Mais ce stress nous soude aussi : l’anxiété d’arriver à quelque chose et puis la fierté d’avoir abouti à un événement de qualité.
Quel a été ton parcours ?
Catherine Marion : Ma maman était échevine Ecolo. J’ai donc passé mes vacances aux Rencontres écologiques d’été. C’était ZE événement de l’année pour les Ecolos, il accueillait énormément de monde. C’était organisé par une équipe de bénévoles, la Green Team. Il y avait vraiment une équipe d’une vingtaine de personnes hyper soudée. C’était une vraie famille et moi, je suis tombée là -dedans. J’avais 12 ans, j’en avais marre de faire des activités pour enfants et j’ai demandé ce que je pouvais faire d’autre. Je me suis mise à porter des trucs, coller des affiches, je faisais un peu de logistique et tout ça. Je me suis fait vraiment une chouette famille. Au fur et à mesure, j’ai pris la responsabilité du bar, de commandes, etc., c’était vraiment chouette.
Après, j’ai été faire des études au Canada. Quand je suis revenue, j’ai poursuivi des études en cours du soir et en parallèle, j’ai fait l’Académie verte chez Etopia. J’ai alors décroché un poste de gestion des événements et de communication sur les réseaux sociaux pour Etopia. Un an plus tard, Ecolo a “perdu” les élections et le poste a été supprimé. J’ai retrouvé un poste au bureau du Conseil de Fédération (NDLR: le Parlement interne composé de délégués de chacune des quinze régionales du parti) où je me chargeais du suivi administratif et du magazine du parti. Ce n’était pas une période facile : tu vois 50% de tes collègues être licenciés et mon nouveau poste était la fusion de postes occupés par trois personnes. En plus j’étais mi-temps, j’avais vraiment beaucoup de travail. Mais j’étais hyper motivée et pour moi, travailler pour Ecolo, était une chance, donc j’ai tout donné. Ensuite, je suis repartie à l’étranger et quand je suis revenue plusieurs années après, j’ai postulé pour le poste de direction à l’AMA, un poste qui reprenait beaucoup de choses que j’avais déjà faites chez Ecolo auparavant.
Qu’est-ce qui est le plus dur dans votre job ?
Catherine Marion : Chez Ecolo, on a beaucoup de départements et quand tu fais un événement, tous ou presque sont un peu impliqués. Et donc tu as moins de contrôle sur les choses, tu dois aller voir de nombreuses personnes. Ce n’est pas facile parce que tu dépends en fait des autres. Parfois ça te met en retard ou ça ne se met pas en place comme tu veux, parfois le contenu n’est pas suffisant ou arrive très tard et dès lors c’est compliqué de mobiliser les gens. Tu dépends donc beaucoup des autres et ça, il faut savoir le gérer. La deuxième chose est que, parfois, tu es en désaccord avec le principe même de l’événement mais tu dois arriver à pouvoir mettre ça de côté et te dire que tu dois faire confiance au leadership.
Quand tu vois qu’il y a beaucoup de monde à l’événement,c’est super, ça donne du baume au cÅ“ur et de l’énergie
Qu’est-ce qui est le plus gratifiant ?
Catherine Marion : Il y a beaucoup de choses qui me satisfont dans mon travail. En tant que directrice, c’est mon équipe. Quand elle va bien, quand je sens qu’il y a une bonne dynamique, que les choses roulent, c’est gai. En tant que membre de l’équipe, c’est quand on a pu mener à bien un événement et qu’on a un retour positif du terrain. Soit parce qu’on voit qu’il y a beaucoup de monde, ça c’est super, ça donne du baume au cÅ“ur et de l’énergie. Soit, parce qu’on observe sur les réseaux sociaux que les participants ont utilisé nos outils graphiques pour faire leurs images, ils ont fait des photos, ils ont été présents, que tu vois aussi dans la presse que ça a eu un impact.
Par exemple, pour la Saint-Valentrain, il y avait 100 Locales, si tu comptes environ 5 participants pour chacune, ça fait 500 personnes mobilisées et 50.000 chocolats distribués. Je ne dis pas qu’on a fait 50000 électeurs, loin de là , mais on a été visibles, présents, souriants. Tu te dis “Chouette, c’était une bonne action.”
Tu nous disais être entrée dans l’organisation d’événements via la Green Team. Tu peux en dire un peu plus ?
Catherine Marion : La Green Team est une bonne entrée si tu veux participer à l’organisation d’événements chez Ecolo. C’est un groupe super éclectique composé de gens de partout qui sont là parce qu’ils ont envie de donner un peu de temps à Ecolo et aux causes qu’il défend. Tu peux vraiment faire plein de choses différentes : gérer un bar, accueillir les gens, aider à la technique, faire du transport, ou même juste servir. D’autres écrivent ou simplement partagent sur les réseaux sociaux. C’est une chouette manière de s’impliquer dans un parti politique si on n’aime pas trop les réunions et les débats.
Tu peux aussi trouver dans la Green Team, une manière de te faire des relations, des amis et de passer un bon moment. Moi j’ai toujours adoré y aller. Et puis on boit toujours un petit verre après (rire).
À côté de cette équipe de bénévoles, on a aussi des équipes de jobistes étudiantes qui sont prêts à venir faire la garderie pour les enfants, monter le stand, le bar, etc.
Intéressé par l’organisation d’événements comme :
- Professionnel à l’AMA
- Bénévole dans la Green Team
- Jobiste étudiant ?
Envoyez un email à ama@ecolo.be