2. Une énergie propre et moins chère grâce au « 100 %renouvelable » avant 2050

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2.1. Atteindre une Belgique et une Europe « 100 %énergies renouvelables » avant 2050, avec une étape intermédiaire belge de minimum 30 %en 2030.

La combustion d’énergie fossile est la cause principale du dérèglement climatique. Pour préserver une planète habitable et un avenir à l’humanité, et respecter nos engagements internationaux, il est incontournable de réduire drastiquement notre consommation d’énergies fossiles dans les années à venir et y mettre fin avant 2050.

Toutes les technologies nécessaires à l’atteinte de cet objectif sont déjà disponibles. Grâce à une politique volontariste, nous pouvons couvrir à cette échéance la presque totalité de la demande par de l’éolien et du photovoltaïque, couplés à du stockage, de l’interconnexion, de la flexibilité et la réduction de notre consommation énergétique (via des gains d’efficience et des changements de comportements sans perte de confort). Différents scénarios pour la Belgique et pour l’Europe (et pour d’autres régions du monde) démontrent qu’en plus d’être faisables, ces scénarios sont économiquement compétitifs, moins coûteux et créateurs de nombreux emplois.

Nous devrons planifier et investir dans cette transition. Chaque investissement dans le renouvelable permettra de réduire notre dépendance aux pays exportateurs d’énergies fossiles et renforcera la résilience de notre pays et de notre continent. Ces sources renouvelables peuvent nous approvisionner d’énergie bon marché et stable dans le temps, tout en mettant fin au financement de pays qui ne respectent pas les droits humains.

Le nucléaire n’est ni une énergie propre ni une énergie renouvelable, et tous les efforts de communication du lobby nucléaire ne pourront rien y changer. C’est une énergie dangereuse, chère et qui n’est pas flexible. Le nucléaire nous mène dans une impasse : malgré les décennies de recherche, le nucléaire – petit ou grand – sans production de déchets dangereux n’existe toujours pas.

Notre trajectoire 100 %renouvelable avec une étape intermédiaire de minimum 30 %d’ici 2030 et les nombreux mécanismes de flexibilité permettront de garantir la sécurité d’approvisionnement tout en maintenant le cap, défini par la loi, de la fermeture des deux derniers réacteurs, les plus récents (Doel 4 et Tihange 3), en 2035.

2.2. Accélérer la transition énergétique en augmentant la flexibilité, la gestion de la demande et le stockage, et en adaptant les réseaux.

Notre scénario 100 %renouvelable (la trajectoire qui y conduit et les étapes intermédiaires nécessaires) est réalisable si nous continuons à développer les énergies renouvelables mais aussi les capacités d’interconnexions, de stockage et de flexibilité pour répondre à l’intermittence de ces énergies renouvelables.

Sur ce volet, il est tout d’abord essentiel de développer la flexibilité dans la consommation : la « gestion de la demande » permet de faire correspondre au mieux les moments de consommation aux moments de production d’énergie renouvelable. Cela passera par des incitants et obligations de flexibilité pour les industriels. Nous développerons le savoir-faire et les outils pour accompagner les industries dans cette flexibilité. Les citoyen·nes qui consomment beaucoup ou qui le désirent seront également rétribué·es pour la flexibilité offerte. Les réglementations et autres politiques qui permettent et avantagent l’autoconsommation individuelle et collective et l’effacement de la pointe seront également adoptées.

Ensuite, nous nous appuierons sur la flexibilité du stockage. Il s’agit de développer au maximum les services de pompage-turbinage ou tout autre potentiel de stockage mécanique, en valorisant et améliorant en priorité les infrastructures existantes plutôt qu’en construisant de nouveaux lacs artificiels. Les batteries (principalement collectives mais également les batteries individuelles et de voiture) joueront également un rôle important. Le stockage sous forme d’hydrogène est également envisageable dans certains contextes et moments spécifiques de surproduction d’électricité renouvelable.

Le partage d’électricité entre pays européens permettra également de limiter l’impact des fluctuations de production de l’éolien et du photovoltaïque. Les réseaux de distribution et de transport, les cabines électriques et les compteurs seront également rapidement adaptés pour permettre ces nécessaires évolutions.

Enfin, la flexibilité dans la production est également un élément essentiel dans un modèle où le renouvelable monte en puissance. Il s’agira donc dans cette phase de transition de moduler la production des centrales électriques pour que celle-ci couvre la demande en période de pointe. Elia, le gestionnaire de notre réseau de transport, insiste sur ce besoin d’augmenter une production flexible dans les années qui viennent. Nos réacteurs nucléaires ne sont pas en mesure d’offrir cette flexibilité, cette souplesse nécessaire pour fonctionner en parallèle et en complément aux énergies renouvelables. Qui plus est, à partir de 2025, Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 ne répondront plus aux normes de sécurité minimale, définies internationalement. Ce sont donc les énergies renouvelables, les interconnexions, la gestion de la demande (effacement des pics de consommation), les batteries et le stockage que nous déploierons, de telle sorte que le recours aux turbines gaz-vapeur (TGV), rendues nécessaires suite aux graves retards accumulés par l’inaction des gouvernements fédéraux précédents, soit réduit à son plus strict minimum et exclusivement pour couvrir les pointes résiduelles. Ces TGV, modulables et plus efficientes que les actuelles centrales thermiques, seront alimentées par des molécules décarbonées (hydrogène vert et biométhane) dès que possible.

Les industries grosses consommatrices d’énergie dont les processus ne peuvent être électrifiés et qui sont raccordés à un réseau de molécules décarbonées (hydrogène vert et biométhane durable) auto-produiront avec des installations à très haut rendement leurs besoins électriques afin de lisser la demande.

2.3. Garantir une énergie accessible à un prix abordable via notamment un élargissement du tarif social, une tranche énergétique de base à bas prix et des contrats énergétiques de long terme.

Notre dépendance aux énergies fossiles, et aux pays qui les produisent, nous rend vulnérables aux crises des prix de l’énergie, comme l’année 2022 l’a montré. Face à des prix vraisemblablement instables dans les années à venir, de plus en plus de ménages risquent de basculer dans la précarité énergétique.

Avoir accès à l’énergie indispensable pour assurer une vie digne et confortable doit devenir un droit fondamental consacré explicitement dans la Constitution belge. Ce droit doit être effectif, notamment via une automatisation de l’accès aux différentes aides en matière d’énergie.

Nous assurerons l’énergie accessible à un prix abordable. La fourniture d’une tranche élémentaire d’énergie à bas prix doit être garantie par les pouvoirs publics pour les ménages ayant de bas revenus. Nous voulons élargir le tarif social de l’énergie et le rendre automatique. Nous voulons mettre fin aux coupures sans intervention d’un juge de paix.

Pour réduire la facture, nous voulons assurer que les consommateurs et les consommatrices puissent bénéficier des prix plus faibles des énergies renouvelables en créant des contrats énergétiques de longue durée, avantageux et protecteurs. Nous inciterons les fournisseurs à proposer davantage de contrats fixes et transparents et mettrons en place les « contrats pour différence » qui protègent les consommatrices et consommateurs des prix élevés en limitant les surprofits engrangés par les producteurs et les productrices d’électricité, tout en instaurant un cadre stable pour les investisseuses et investisseurs.

2.4. Donner aux entreprises un accès à de l’électricité en suffisance à un prix concurrentiel et stable en transférant les accises sur l’électricité vers les accises sur les sources d’énergies fossiles, en réformant le marché européen de l’électricité et en développant les énergies renouvelables sur les zonings.

La transition énergétique implique l’électrification de la majorité des usages, en ce compris des procédés des industriels et des entreprises. Parce que l’énergie irrigue l’économie, l’électricité doit être disponible de manière suffisante et à un prix stable, prévisible et concurrentiel.

Pour que nos entreprises soient concurrentielles, les accises sur l’électricité doivent être largement diminuées pour atteindre le niveau minimum légal européen. Afin d’également favoriser l’électrification, nous défendons le transfert des accises sur l’électricité vers les accises sur les sources d’énergies fossiles.

Nous réformerons le marché de l’électricité européen. Nous soutenons l’établissement des contrats pour différence qui permettent à une autorité publique de négocier un corridor de prix avec les productrices et les producteurs d’électricité. Au-delà du corridor, les bénéfices vont directement à l’État, tandis qu’en cas de baisse extrême, les autorités publiques compensent. Cette prévisibilité pour les investisseurs et les investisseuses permet de stimuler simultanément les renouvelables et d’offrir des contrats de long terme.

Enfin, nous développerons les eco-zonings et les zonings à énergie locale durable avec des sites propices pour l’installation de communautés d’énergie renouvelable.

2.5. Diminuer notre consommation énergétique de moitié d’ici 2050 grâce à des mesures d’efficacité et une évolution de nos habitudes vers plus de sobriété énergétique.

Pour répondre au défi du dérèglement climatique, la consommation énergétique doit diminuer. Les mesures d’efficacité, de sobriété énergétique et de lutte contre le gaspillage doivent nous permettre de diminuer de moitié notre consommation d’énergie finale d’ici 2050.

C’est aux autorités publiques qu’il incombe de financer la transition et de mettre en place les infrastructures nécessaires. Dans un impératif de justice sociale, les plus fortuné·es et les grandes entreprises fourniront les efforts complémentaires les plus conséquents pendant que les moyens publics seront investis pour permettre aux citoyen·nes d’adapter leurs comportements tout en garantissant voire améliorant leur niveau de confort.

2.6. Développer la rénovation énergétique par quartier pour accélérer massivement le rythme des rénovations et du déploiement de modes de chauffage durable.

Pour accélérer le rythme des rénovations, des stratégies collectives seront mises en œuvre au niveau territorial. Des structures seront chargées de réaliser des rénovations de masse par zone géographique (quartier, rueetc.) et d’identifier pour celles-ci les moyens de chauffage les plus appropriés (individuels ou collectifs).

Les zones prioritaires seront identifiées sur base de critères socio-économiques et des potentiels techniques. Ces opérations par quartier s’appuieront sur des procédures transparentes et démocratiques favorisant la participation citoyenne. Les travaux seront réalisés chez les habitant·es désirant en bénéficier. Par souci d’efficacité, de lisibilité et de simplification, une seule partie prenante sera en charge de l’organisation et du suivi des travaux.

Dans les zones identifiées comme prioritaires, prévoir des procédures de simplification administrative afin d’obtenir les autorisations urbanistiques plus rapidement, permettant d’accélérer et simplifier les processus de rénovation.

2.7. Élargir l’accès aux prêts à taux zéro pour amplifier et accompagner socialement la rénovation des bâtiments résidentiels .

Trois quarts de l’énergie dépensée au sein d’un ménage sert à chauffer le logement. D’ici 2050, l’entièreté du parc immobilier devra être décarboné, ce qui implique le triplement du taux de rénovation actuel. Pour réaliser cet objectif dans la justice sociale, il est essentiel de se munir des bons outils de prévisibilité, d’évaluation, de (pré)financement, ou encore d’accompagnement.

Le besoin de prévisibilité, nécessaire pour que les investissements se fassent aux moments charnières selon un calendrier des travaux bien pensé, se déclinera dans un cadre légal clair, se déclinant sur les décennies, qui permettra de planifier et maximiser ces rénovations. Nous implémenterons les calendriers d’obligations de rénovation pour les locations et après les changements de propriété.

Les outils de (pré)financements sont nécessaires, en particulier pour les personnes aux plus faibles revenus. Nous continuerons à faciliter l’obtention de primes à la rénovation qui sont progressives selon les revenus. Nous poursuivrons le développement des prêts avantageux pour la rénovation, tout en élargissant les sommes disponibles pour les prêts à taux zéro, et en allégeant les conditions d’octroi pour les petits revenus et pour la première acquisition (notamment au travers des politiques de soutien à la rénovation de la Banque Centrale Européenne). Tous ces mécanismes seront aussi à disposition des copropriétés.

2.8. Prendre en charge l’entièreté des démarches de rénovation et de changement de moyen de chauffage pour les logements des ménages les plus précaires

Dans un souci de justice sociale, les pouvoirs publics devront déployer une politique prioritaire pour la rénovation des logements et l’aide au changement du mode de chauffage pour les personnes en situation de précarité. Les logements sociaux seront rénovés en priorité.

En ce qui concerne les locations, les aides et accompagnements seront octroyés aux propriétaires qui s’engagent à respecter un loyer de référence. En fonction de la performance énergétique de leur bien, nous obligerons, inciterons ou accompagnerons les propriétaires à rénover les biens mis en location. Les locataires seront également protégé·es par une meilleure régulation des prix des loyers.

Pour les personnes aux plus faibles revenus, l’ensemble des procédures de rénovation seront prises en charge par un organisme public ou coopératif ; de l’identification du bâtiment à la réalisation des travaux en passant par le préfinancement. Les logements localisés en zones identifiées comme socio-économiquement défavorisées seront prioritaires pour bénéficier d’une rénovation de masse et les habitant·es et les propriétaires en seront proactivement contacté·es.

2.9. Déployer des moyens de chauffage écologiques économes en énergie, telles que les pompes à chaleur, les réseaux de chaleur et adopter le réflexe du chauffage de proximité.

Une fois le logement isolé et une stratégie de chauffage de proximité déployée (principe du slow heat qui permet de faire de belles économies sur la facture en réchauffant les personnes et non les espaces), il est important d’installer un moyen de chauffage à la fois confortable, abordable et propre.

Les pompes à chaleur sont la solution pour une partie importante de la demande du chauffage résidentiel et tertiaire. En effet, son rendement est excellent et la prépondérance des énergies renouvelables permet de l’approvisionner sans émettre de gaz à effet de serre. C’est pourquoi nous plaidons pour une obligation d’installation pour les nouvelles constructions (sauf en cas de connexion à un réseau de chaleur). Des incitants financiers seront mis à disposition des ménages dont les moyens de chauffage arrivent en fin de vie afin qu’ils s’équipent d’une pompe à chaleur lorsque c’est possible. Le transfert des accises sur l’électricité vers les accises sur les sources d’énergies fossiles pour le secteur résidentiel permettra d’accélérer la rentabilité des pompes à chaleur. Ce transfert n’aura au global que peu d’impact pour les ménages puisque ceux-ci consomment de l’électricité et des énergies fossiles. Les ménages les plus précaires, qui ont généralement un ratio électricité/consommation d’énergies fossiles supérieur, seront quant à eux favorisés. Qui plus est, les ménages aux revenus inférieurs à la médiane belge (4100€ brut/mois) seront prioritairement accompagnés en termes d’aides administratives et financières pour sortir des énergies fossiles de manière à ce qu’ils bénéficient au plus vite de ce transfert d’accises.

Dans les zones densément peuplées, la mutualisation de l’énergie thermique doit devenir la norme et doit être partagée dans des réseaux spécifiques. Les réseaux d’énergie thermique utiliseront principalement les différentes sources présentes sur notre territoire (la géothermie, les pompes à chaleur air-eau, l’énergie fatale des industries et des bâtiments tertiaires, le solaire thermique, …). Il est primordial de récupérer la chaleur et le froid que dissipent les entreprises et bâtiments tertiaires. Ces réseaux pourront également être alimentés par de la biomasse durable et locale pour couvrir les pics en cas de besoins.

Complémentairement, en dehors des zones densément peuplées, le chauffage par pellets peut être un m en-dehors oyen de chauffage positif et pertinent (en appoint ou en chauffage principal). Nous soutiendrons l’expertise wallonne et le développement d’une filière durable de pellets.

Les installations de chauffage alimentées en énergies fossiles placées à partir de 2025 pourraient encore être présente en 2050 ce qui n’est pas conforme à nos objectifs climatiques. Il faut dès lors mettre en œuvre l’interdiction, à partir de 2025, d’avoir recours à des énergies fossiles pour les nouveaux bâtiments. Pour les bâtiments existants, il s’agira de planifier et mettre en œuvre l’obligation de remplacer progressivement les installations fossiles par des alternatives durables.

2.10. Concrétiser les objectifs renouvelables adoptés en Belgique et en Europe en triplant les capacités éoliennes et photovoltaïques d’ici à 2030, et en développant des projets offshore européens dans les eaux extraterritoriales.

Nous soutenons toutes les sources d’énergie renouvelable qui soient durables : l’éolien, le solaire, la géothermie, la biomasse durable, les marées. En Belgique, en Europe et dans le monde, le photovoltaïque et l’éolien joueront un rôle prépondérant dans la fourniture d’énergie propre. En ce sens, toutes les mesures nécessaires doivent être adoptées en priorité pour favoriser le déploiement massif de ces deux sources d’énergie dans les années à venir. Des projets géothermiques devront également être développés. Ces développements des énergies renouvelables seront planifiés de manière équilibrée et opportune sur le territoire.

Pour atteindre une Belgique et une Europe 100 %renouvelable en 2050, notre pays doit se fixer et réaliser des objectifs intermédiaires. Des plans de déploiement des énergies renouvelables à hauteur de nos objectifs climatiques seront mis en œuvre dans le cadre des balises des Plans Énergie-Climat de la Belgique et de RepowerEU. D’ici à 2030, nous triplerons les capacités de production renouvelable en Belgique, et en particulier le photovoltaïque et l’éolien, pour atteindre minimum 30 %d’énergies renouvelables dans notre consommation énergétique et 60 à 65 %dans notre consommation électrique.

L’éolien en mer du Nord est un gisement d’énergie propre et régulier dont nous voulons amplifier le déploiement dans les eaux belges et dans les eaux internationales, à la suite des accords intra-européens et des projets portés directement par l’Union européenne.

Nous faciliterons également le développement éolien terrestre tout en garantissant la participation citoyenne et un juste équilibre entre les différentes fonctions territoriales, notamment avec la protection de la biodiversité.

Nous accélérerons le déploiement d’installations photovoltaïques sur les toitures de toutes les infrastructures industrielles, agricoles (hangars, étables, etc), commerciales ou tertiaires qui s’y prêtent. Des obligations d’installation de renouvelable pour certaines infrastructures (exemple : parkings, nouvelles constructions, bâtiments publics et tertiaires à grandes superficies,…) et certaines parties prenantes (industriels énergivores ou raccordés au réseau moyenne tension,…) seront adoptées. Le photovoltaïque se déploiera sur les zones artificialisées non vouées à l’agriculture. Qui plus est, nous nous assurerons que les tarifs énergétiques et éventuels soutiens continuent de rendre le photovoltaïque intéressant. Les investissements dans l’auto-consommation collective et individuelle seront également soutenus.

2.11. Développer les coopératives et les communautés d’énergie pour donner accès au plus grand nombre à la (co)production d’énergie renouvelable.

Nous accélérons le développement de coopératives et communautés d’énergie, dont le but premier n’est pas la recherche du profit, mais bien d’offrir un accès à l’énergie à un prix démocratique et stable. En permettant l’autoconsommation collective d’énergie instantanée proche de là où elle est produite, les communautés d’énergie permettent aussi de décharger le réseau électrique. C’est un atout majeur pour la société dans son ensemble car cela réduit sensiblement les besoins et donc les coûts d’investissements dans le renforcement du réseau électrique. La solidarité énergétique est l’avenir de notre énergie et gage de résilience.

Nous voulons imposer l’ouverture des projets d’investissement dans le renouvelable à la participation citoyenne et communale et de simplifier les démarches administratives pour la création de structures coopératives et de communautés d’énergie. Des terrains publics seront mis à disposition des citoyen·nes pour la production d’énergie renouvelable.

2.12. Organiser l’accès à la biomasse durable et aux molécules décarbonées vertes aux secteurs qui n’ont pas d’alternative.

La biomasse durable, l’hydrogène vert et les e-carburants circulaires couvriront une partie résiduelle de la demande en énergie.

Ces différentes sources et vecteurs d’énergie seront indispensables pour les secteurs qui n’ont pas d’autres alternatives de décarbonation ou les zones résidentielles qui n’ont pas d’alternatives pour se chauffer.

Puisque la production de la biomasse durable, de l’hydrogène vert et des e-carburants circulaires est limitée du fait de son impact environnemental et/ou de sa perte énergétique, nous identifierons précisément les disponibilités ainsi que les secteurs et zones géographiques qui nécessitent ces sources d’énergie alternatives et soutiendrons le développement des filières et infrastructures pour ces secteurs.

En priorité, les déchets et les sous-produits seront valorisés en ce qui concerne la biomasse, ainsi que les excédents temporaires de production renouvelable pour la production d’hydrogène.

Nous allons encourager et généraliser au maximum la collecte des effluents d’élevages intensifs (prioritairement) pour valoriser la filière énergétique de biométhanisation, avec retour sur les champs du digestat pour une fertilisation efficiente, en lien avec l’atténuation du dérèglement climatique.

2.13. Développer les métiers de la transition énergétique en termes de ressources humaines et de matériaux, notamment dans les filières de la rénovation et des énergies renouvelables.

Les filières de la rénovation et des énergies renouvelables doivent être développées. Nous voulons stimuler l’emploi, assurer une main d’œuvre qualifiée aux entreprises, notamment dans les emplois verts et dans les secteurs en pénurie. Nous voulons également impliquer les femmes dans les métiers de la transition et des métiers verts.Nous voulons également assurer la production des matériaux dont nous avons besoin en soutenant des nouvelles filières en Belgique et en Europe.

Pour ce faire, nous développerons des parcours de formation adéquats, renforcerons la formation continue et en alternance et adapterons les référentiels aux besoins de la transition pour mieux aligner les formations aux besoins du marché du travail. Il est également primordial de revaloriser les filières d’apprentissages techniques et manuelles, ainsi que les salaires du personnel en alternance pour soutenir la filière de la construction / rénovation.

Les filières de production de matériaux biosourcés seront également soutenues. Nous instaurerons une TVA préférentielle sur les matériaux de constructions biosourcés (et recyclés) puisqu’ils restent actuellement plus chers que ceux issus de la pétrochimie ou de l’extraction massive. Nous ciblerons autant que faire se peut cette réduction de TVA sur les produits locaux et soutiendrons l’utilisation de matériaux biosourcés locaux dans les marchés publics.

Nous développerons des filières industrielles de production et de recyclage des technologies renouvelables (et en priorité des filières de traitement et de recyclage des batteries) qui seront créatrices d’emplois de qualité et gages de garanties sociales et environnementales.

2.14. Réduire notre besoin de métaux et terres rares et diversifier leur approvisionnement afin de minimiser l’impact environnemental de la transition énergétique.

Nous minimiserons l’utilisation de ressources dont les métaux rares et autres matières critiques dans le cadre de la transition énergétique.

En priorité, cela passe par une diminution de la consommation énergétique. Ensuite, nous soutiendrons les filières industrielles qui produisent les technologies consommant le moins de matériaux critiques et ayant une durée de vie supérieure et investirons davantage dans la Recherche & Développement (R&D). Nous développerons les filières de recyclage et récupérerons les matières premières. Ces trois premières stratégies diminueront drastiquement la quantité de matière nécessaire. L’évaluation des filières industrielles sera faite sur base d’analyse de cycle de vie.

Nous défendrons une relocalisation de l’extraction et du traitement des ressources minérales en Europe et ferons respecter des clauses environnementales et sociales fortes. Pour les ressources que nous ne pouvons produire, nous veillerons à varier les sources d’approvisionnement et appliquerons également des clauses sociales et environnementales strictes dans chaque accord commercial pour que ces matériaux soient extraits de manière éthique et respectueuse des droits humains. Nous exigerons dès lors la traçabilité des métaux rares et interdirons strictement l’approvisionnement impliquant la déforestation massive, l’exploitation d’enfants au travail ou des conditions inhumaines et intolérables.

Nous soutenons l’adoption d’un moratoire sur l’exploitation des fonds marins.