Monsieur le Ministre, une étude récente de la VUB rapportée par le journal Le Soir démontre un lien à Bruxelles entre la hausse des loyers et la présence de logements de type Airbnb. Pour le dire simplement, au plus la concentration de Airbnb est forte dans certains quartiers, au plus les loyers ont tendance à augmenter. Les sociologues ayant mené l’enquête ont voulu vérifier par les faits et les chiffres ce reproche que l’on fait souvent aux plateformes de location de logements touristiques de faire augmenter le prix des loyers.

Les données récoltées entre 2016 et 2018 ont tendance à confirmer cela. Ceci s’explique, selon les chercheurs, surtout par le fait que les propriétaires ont retiré leurs biens du marché locatif à long terme pour le proposer en Airbnb. Ils espèrent ainsi augmenter leurs profits. On a donc des logements captés par Airbnb plutôt que par le marché locatif classique. Bien que cette étude concerne la Région bruxelloise, nous pouvons imaginer que les grandes villes wallonnes sont aussi concernées par ce phénomène. Je pense également aux zones rurales touristiques. Un encadrement strict est nécessaire a minima des sociétés professionnelles qui font de la location Airbnb leur business.

Monsieur le Ministre, de tels constats d’une augmentation de loyers là où il y a une forte concentration de Airbnb, ont-ils été faits en Wallonie ? Le cas échéant, comment remédier à ce phénomène ? Le CEHD, notre centre d’étude en habitat durable, a-t-il étudié ce phénomène ? Quelle est la politique menée par le Gouvernement face aux plateformes de location de logements touristiques ? Concernant l’articulation entre politique du logement et politique du tourisme, êtes-vous fréquemment en contact avec votre collègue, la ministre du Tourisme, sur cet enjeu ? La législation actuelle vous semble-t-elle suffisante pour éviter les dérives ? Êtes-vous favorable à une régulation plus stricte ?