Monsieur le Ministre, les chiffres font froid dans le dos : il y a 800 millions d’oiseaux en moins depuis 40 ans, soit une chute vertigineuse de -25 %. Les chiffres sont particulièrement élevés. Pour les oiseaux de plaines agricoles, la chute est de -60 %. Pour les oiseaux en ville, c’est -28 %. La première étude du genre, réalisée par de nombreux chercheurs et publiée dans la revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis d’Amérique, reprend le suivi de 170 espèces d’oiseaux, depuis 37 ans, sur 20 000 sites de 28 pays d’Europe. Il s’agit d’une vision exhaustive de la situation de nos oiseaux européens. Les éléments identifiés comme causes principales de la disparition de ces oiseaux sont l’intensification agricole, l’augmentation de la couverture forestière, l’urbanisation et les changements climatiques. L’originalité de cette étude est qu’elle évoque, pour la première fois, une hiérarchie entre les dangers et les causes de la disparition de ces oiseaux. Bien souvent, on parle de causes multifactorielles et l’on n’a pas forcément de leviers d’action.

Malheureusement, sans surprise, la première cause identifiée du déclin des populations d’oiseaux est l’intensification agricole ainsi que l’usage des pesticides et des engrais de synthèse qui diminuent la nourriture pour les oiseaux. De la même manière qu’elle identifie les causes, l’étude identifie les solutions. Monsieur le Ministre de l’Agriculture, quelles actions menez-vous pour réduire drastiquement l’usage des pesticides et des engrais de synthèse qui limitent nos populations d’oiseaux ?