L'adaptation de l'offre de logements à l'évolution sociologique
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Question orale
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Région Wallonne
Monsieur le Ministre, près de 36 % des ménages belges sont aujourd’hui composés d’une seule personne. Dans plus de 90 % des villes et communes, les personnes isolées constituent désormais le type de ménage le plus fréquent. C’est un changement total de situation par rapport à il y a 30 ans.
Ces affirmations sortent d’une étude d’un professeur de sociologie d’Anvers, relayée par L’Écho. L’allongement de l’espérance de vie et le désir de rester autonome le plus longtemps possible en sont la cause. De nombreuses personnes âgées qui survivent à leur conjoint vivent souvent seules pendant de nombreuses années.
On constate par ailleurs que les personnes isolées ont tendance à être de plus en plus jeunes. Des jeunes de 25 à 35 ans, qui se concentrent d’abord sur leur carrière avant d’envisager de se mettre en couple et de fonder une famille. Le taux de divorce, plus élevé, est la troisième raison, bien que cette catégorie réintègre rapidement la vie de couple.
Les changements de sociologie ne posent pas de problème en soi, sauf que les politiques ne sont pas encore adaptées à cette société en pleine mutation.
Ainsi, on observe une inadéquation entre l’offre et la demande de logement avec un excédent de grandes maisons, et un manque d’alternatives pour les ménages solos ou les petits ménages, et cela tant dans le secteur privé que dans le secteur public.
J’ai en mémoire encore une étude du CEHD, le Centre d’études en habitat durable, qui avait été commandée par le Fonds du logement de Wallonie en 2018 et qui constatait que dans le secteur public il manquait de très grands logements destinés à des familles nombreuses, avec quatre ou cinq enfants. C’était la priorité du Fonds du logement aussi au niveau du secteur public. On sait aussi que le risque de pauvreté est plus élevé de 30 % chez les personnes isolées qui ont un sentiment d’injustice fiscale.
Comment avez-vous tenu compte de cette mutation de la société et de la taille des ménages dans votre politique du logement ?