Un congrès pour accélérer la transition écologique de l'économie en Wallonie
Ce samedi 15 avril, près de 300 personnes ont participé au Congrès wallon sur l’économie organisé par Ecolo à l’UMons. Face aux crises climatiques, environnementales et sociales, il est urgent de transformer notre économie vers un modèle plus durable et plus résilient.
Sur la scène de l’Auditoire Van Gogh, on comptait de nombreux invités de marque: chefs d’entreprise, experts, représentants du monde économique, et notamment Pierre Mottet, Président de l’union wallonne des entreprises. Tous ont débattu de propositions concrètes pour faire rimer économie et écologie en Wallonie et accélérer la nécessaire transition.
“De nombreuses entreprises sont déjà engagées dans la transition économique”, explique le député Ecolo Manu Disabato. “La Wallonie a bien avancé en la matière. Ces derniers mois, en préparation à ce Congrès, nous avons rendu visite à une vingtaine d’entreprises; elles nous ont livré un message constant: elles ont besoin d’être accompagnées et soutenues pour changer. Certaines nous disent aussi: ‘Nous voulons aller de l’avant, mais nous ne savons pas comment faire’. Ecolo a des propositions. Aujourd’hui, nous avons voulu les affirmer et les affiner au grès d’échanges constructifs.”
Parmi les propositions débattues, il y a l’idée d’un “Shifting Wallonia”. A l’image de ce que la secrétaire d’Etat bruxelloise à la transition économique, Barbara Trachte, fait dans la capitale, les écologistes souhaitent ré-orienter progressivement l’ensemble des instruments financiers de la Région vers le financement d’activités économiques durables, ancrées dans nos territoires et créatrices d’emplois de qualité. Les aides seront ciblées et conditionnées à des résultats mesurables.
“L’écologie est l’avenir mais aussi déjà le présent de l’économie wallonne. Le temps est révolu où certains s’amusaient à opposer l’un à l’autre. Ne faisons pas l’erreur du passé: être frileux, avancer à reculons… On l’a payé cher avec la sidérurgie. On doit anticiper”, proclame le co-président Ecolo Jean-Marc Nollet.
La transition écologique, un levier majeur pour la création d’emplois
Pourquoi transformer notre économie? On peut répondre en quatre lettres: GIEC. Les rapports du GIEC nous disent toute l’urgence liée au dérèglement climatique. Et notamment de la responsabilité d’un modèle économique qui fonce droit dans le mur.
On peut inverser la tendance et beaucoup d’acteurs du monde économique le font déjà , en visant également des objectifs sociaux et environnementaux. A ce titre, Ecolo veut fixer un cap clair pour leur donner la prévisibilité nécessaire au développement de leur projet.
Parmi les principales bénéficiaires de cette transition, les entreprises sont des partenaires-clés, en tant que créatrices de valeurs et de prospérité pour la Wallonie, mais aussi en tant que porteuses de solutions innovantes et de progrès social. De nombreux emplois seront créés par la transition économique, et les différents acteurs économiques de la Région y gagneront en résilience, en compétitivité et en prospérité.
100.000 emplois directs d’ici 2030 dans le secteur de l’économie circulaire
“Selon les principales études sur le sujet, la transition écologique devrait créer des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects en Belgique d’ici 2030. Des projections solides indiquent une création de 100.000 emplois directs d’ici 2030 dans le seul secteur de l’économie circulaire”, explique Manu Disabato.
“C’était super enthousiasmant de discuter concrètement, lors de ce Congrès, avec des entrepreneuses et des acteurs clés du monde de l’économie. On voit que le mouvement est lancé. J’oserais dire que le monde économique avance plus vite que le monde politique, ralenti qu’il est par les défenseurs d’un modèle révolu”, poursuit Jean-Marc Nollet.
Un exemple? L’entreprise Ecosteryl (Mons), dont l’un des responsables était présent ce samedi. C’est un cas emblématique en matière de transition. Cette entreprise est l’héritière des Ateliers mécaniques du Borinage qui étaient spécialisés dans les machines extractives. Elle s’est réorientée avec succès et durabilité dans le traitement des déchets hospitaliers.
“A nous, femmes et hommes politiques de continuer à faciliter les choses pour ces entreprises qui ont un gros potentiel et demandent à être soutenues”, conclut le co-président Ecolo.
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