Travailler chez Ecolo : Elodie est conseillère politique
Elodie est la conseillère politique Energie-Climat du parti et elle n’a pas manqué de travail avec la crise énergétique. Cette Namuroise occupe ce poste depuis 2020 après avoir achevé des études en sciences politiques à Louvain-la-Neuve et un master en environnement à Oslo en Norvège (voir détails de sa formation au bas de l’article). Elle travaille au CJM (Centre Jacky Morael), le service qui rassemble toutes les conseillères et tous les conseillers politiques d’Ecolo, chacun(e) dans un domaine particulier allant de l’économie à l’agriculture en passant par l’égalité.
Que fait une conseillère pendant sa journée ?
Elodie : Je suis souvent derrière mon ordinateur à analyser des études, des rapports, des articles, des enquêtes, ou des articles scientifiques. J’analyse donc le travail des autres et je rencontre de manière très régulière des personnes actives dans le milieu, des exper·tes, mais aussi la société civile, des entreprises ou des fédérations d’entreprises.
J’ai des collègues qui traitent de l’agriculture, de la mobilité, etc. Moi, je me concentre sur la transition énergétique et je fais le lien avec le climat. Je cherche à trouver les réponses aux questions suivantes : comment fait-on une société décarbonée, qu’est-ce que ça implique pour le système énergétique ?
Le travail d’analyse d’une conseillère aboutit à une note politique qui contient des positionnements du parti. Car il faut qu’on se positionne sur des technologies, les conséquences socio-économiques d’une politique pour pouvoir appliquer des choses qui sont bonnes et applicables.
Au sein d’Ecolo, on se réunit dans ce qu’on appelle le bureau politique où il y a des ministres, des parlementaires et aussi des permanent·es. On m’y donne la parole ainsi qu’à d’autres personnes qui représentent la diversité au sein d’Ecolo. On a des débats et des discussions sur nos objectifs et les lignes de conduite à adopter. On aboutit toujours à une décision. Ensuite, c’est aux ministres à essayer de rendre possibles les différents positionnements qui ont pu être adopter par le parti.
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En tant que conseillère politique sur l’énergie, tu as été particulièrement sollicitée par le parti lors de la crise énergétique. Raconte-nous ce que tu devais faire.
Elodie : Au quotidien, mon job a consisté à suivre l’actualité, à suivre ce qui se passait géopolitiquement pour le monde de l’énergie. Qu’est-ce qu’il se passe en Russie ? Qu’en est-il des gazoducs ? Quelle quantité de gaz arrive ?
Par rapport à cette situation, quelles sont les alternatives et lesquelles sont bonnes pour les gens, lesquelles sont bonnes pour le climat ? Il fallait chercher à définir une politique, au niveau belge et européen, qui protège les personnes les plus vulnérables ou qui sont en danger à cause de la crise. Et en même temps trouver la meilleure solution pour le climat. Parce que les deux sont liés, il faut mettre en place les choses qui nous permettront de réellement nous désengager des hydrocarbures. Et ça, ça demande des politiques, des infrastructures, des investissements.
Analyser toutes les différentes possibilités, c’est ce que je faisais.
Les gens ont besoin de comprendre, ils ont besoin de réponses
Qu’est-ce qui te procure le plus de satisfaction dans ton boulot ?
Elodie : Ce qui est génial, c’est d’être au contact avec des gens et d’expliquer. Pour la crise de l’énergie, j’ai été souvent invitée auprès des membres du parti pour expliquer ce qu’il se passait et quelles étaient les solutions. Ces moments-là font vraiment du bien. Les gens ont besoin de comprendre, ils ont besoin de réponses. Mais je ne pense pas tout savoir, je ne sais pas tout, ce sont des échanges où eux remontent également leur réalité.
Il y a aussi ces mesures qui ont été adoptées par le gouvernement et qui avaient été défendues par Ecolo. Je sais que c’est en partie parce qu’on s’est positionné que ça a été adopté. Donc, ça aussi, ce sont des choses qui font du bien.
Tous les petits changements, même s’ils sont petits, me font du bien
Elodie : Et puis on avance sur d’autres dossiers au niveau environnemental, au niveau climatique. Typiquement le plan Air-Energie-Climat au niveau wallon qui est en train d’être travaillé, j’y ai un peu mis ma graine, de manière un peu éloignée, mais on sent qu’on avance, qu’il y a des changements. Et tous les petits changements, même s’ils sont petits, me font du bien.
Et, à l’inverse, qu’est-ce qui est le plus dur ?
Elodie : Le plus dur est de trouver des solutions relativement simples et rapides à un problème aussi large que le changement climatique et les injustices sociales (les deux sont absolument liés). Et en plus, on a des forces conservatrices qui ne veulent pas que ça change, pas parce qu’ils ont peur du changement, mais parce qu’ils ont des intérêts et qu’ils ne veulent vraiment pas que ça change. Et ça, au quotidien c’est parfois psychologiquement difficile car travailler sur le changement climatique n’est pas juste un boulot, c’est personnel. Ma vie privée aussi est impactée, c’est un peu mon monde, mon univers et ma vie.
Je me suis lancé dans la partie “coulisses” du politique: comment on fait des politiques, c’est ça qui m’a intéressée
Qu’est-ce qui t’a poussée à entrer dans un parti politique ?
Elodie : J’ai d’abord été sensibilisée à la cause climatique, c’est comme ça que je suis rentrée dans le militantisme si on peut dire, dans l’envie de changer la société. Il y a eu des pubs, des campagnes qui m’ont un peu bouleversée quand j’étais adolescente. Je me rappelle avoir vu des images d’orangs-outans dans des forêts détruites. On parlait de tout le mal que ça représentait mais qu’il y avait des solutions, qu’il fallait juste arrêter l’huile de palme, qu’il suffisait juste d’interdire les choses. Et je me disais : si c’est si simple, pourquoi le politique ne le fait pas ?
Je me suis davantage informée sur le changement climatique, j’ai voulu comprendre ce qu’il se passait. Et de nouveau, il y a toutes les solutions sur la table, on a toutes les cartes en main, on a toutes les technologies, on sait ce qu’on doit faire. Alors, pourquoi est-ce qu’on ne le fait pas ? Je me suis dit, comme tout le monde, que c’était le politique qui n’agissait pas. Mais avant de m’engager, je voulais d’abord me former pour pouvoir comprendre les codes, la façon dont ça fonctionnait: du droit, de l’économie, ou même de la technologie. Ensuite, je me suis lancé dans le politique, mais dans la partie “coulisses” du politique: comment on fait des politiques, c’est ça qui m’a intéressée.
J’étais contrariée, j’étais fâchée de la manière de faire de la politique et donc j’ai voulu en faire
Elodie : La politique a une image très négative auprès d’une partie de la population. Les critiques, en particulier sur les réseaux sociaux, sont parfois dures. Comme réagis-tu à cela ?
Je crois que c’est une bonne chose que les citoyen·nes se sentent en opposition avec les politiques mais si ça les fait se bouger, si ça les mobilise, s’ils se disent “Parce que ça se passe mal, alors je vais aussi faire de la politique, je veux plus de démocratie, plus de participation. C’est ça qui est important.” Et c’est ce que je me suis dit. J’étais contrariée, j’étais fâchée de la manière de faire de la politique et donc j’ai voulu en faire. Et je pense que tout le monde pourrait avoir ce déclic, en se disant “Mais en fait ça ne me convient pas et je veux que les choses changent, je veux en faire plus.”
Pourquoi Ecolo plutôt qu’un autre parti ?
Elodie : Parce que lutte contre le changement climatique et justice sociale sont deux combats qui ne sont menés que chez Ecolo actuellement. Ce sont des accomplissements qu’on doit réussir à obtenir très vite et pour ça il faut qu’un parti politique le porte. Que tous les partis politiques le portent, ma foi, je n’ai aucun problème, sauf que, concrètement, dans les faits, dans le combat au quotidien, il n’y a qu’Ecolo qui le fait. Et, pour le moment, je me sens représentée, dans toutes mes valeurs, à travers les combats qui sont menées actuellement par le parti.
LE CV
- Sciences politiques à l’UCLouvain
Pendant ces études, Elodie était active dans un kot à projet et d’autres associations liés à l’environnement. Chaque été, elle faisait du bénévolat dans les pays du sud. “Je pensais alors m’orienter vers les associations de protection de l’environnement à un niveau international, traitant également de sortie de la précarité dans les pays dits du sud.”
- Master en environnement à l’Université d’Oslo en Norvège
“Mes centres d’intérêts avaient déjà basculé davantage vers le climat (et plus juste environnement) et j’ai commencé à me spécialiser sur les questions d’énergie, puisque principal secteur responsable des émissions de gaz à effet de serre.”
- Master en administration publique à l’UCLouvain
“C’est la combinaison de ces deux masters qui m’a donné les outils/ressources pour être conseillère politique en énergie et climat. Mais énormément de choses s’acquièrent au fur et à mesure que l’on gagne de l’expérience de toute façon.”
Elodie est également coprésidente de la Régionale Ecolo de Namur.