Réforme du statut des intermittent.e.s de la culture : laissons le temps à la concertation
La construction d’un vrai statut est une réforme attendue de longue date. La crise que subit particulièrement le monde culturel a démontré la nécessité d’aboutir à un projet ambitieux à la hauteur des espérances pour l’ensemble du monde culturel et pour tous les métiers intermittents qui composent son écosystème. Pour Ecolo, c’est une réforme historique qui est attendue et qui ouvre la protection sociale aux jeunes et à des fonctions encore exclues du dispositif actuel.
Cette semaine, la diffusion publique d’une note de travail établissant les premières balises de réflexion du groupe de travail « working in the arts », groupe de concertation établi par les cabinets fédéraux en charge de l’organisation des travaux, a ouvert le débat publiquement. Pour les écologistes, il convient d’assurer que toutes les parties prenantes à la réforme restent correctement associées à celle-ci et entendues sans pression de temps et heures.
“Plusieurs éléments révélés dans la note appellent à la poursuite d’un travail de fond. Depuis le début des travaux, nous avons demandé une transformation en profondeur d’un statut garantissant qu’aucun droits actuels ne soient perdus, ce ne semble pas être le cas à ce stade, notamment en termes de renouvellement”, précise Marie-Colline Leroy, députée fédérale. Et de poursuivre : “il est essentiel que l’on prenne le temps de concerter calmement et de manière la plus élargie possible avant que les partenaires ne donnent un feu vert à ces premières balises. C’était un engagement pris par les Ministres au moment de la présentation de cette étape. La future loi doit pouvoir se construire en assurant que les fédérations professionnelles, collectifs et secteurs associés à ce processus aient tous l’opportunité de pouvoir stabiliser leur mandat et revenir vers leurs bases pour assurer la légitimité des décisions. C’est le seul moyen d’obtenir l’adhésion indispensable à cette réforme”.
Pour Ecolo, la transmission publique des éléments appelle à une temporisation des travaux et à une analyse de fond. Matteo Segers, député à la Fédération Wallonie-Bruxelles ajoute : “C’est une réforme d’une trop grande importance que pour ne pas garantir aux technicien.ne.s, artistes, diffuseurs, collectifs créatifs, auteur.e.s de s’emparer pleinement des enjeux. Un des éléments centraux est l’ouverture du champ d’application à des métiers encore oubliés et à un travail pointu sur la question du travail invisible. Pour cela, il faut prendre le temps d’allers-retours fréquents entre les négociateurs et leurs bases”.
En conclusion, pour les Verts, puisque la réforme est extrêmement importante, il convient de ne forcer aucune partie à soutenir un accord dans l’urgence. Au contraire, il est essentiel de préserver, en priorité, la sérénité des échanges, notamment par un délai raisonnable et négocié pour aboutir à une adhésion du plus grand nombre. Cette réforme trouve son origine dans le combat et les revendications du secteur, il est dès lors légitime de leur laisser le temps de finaliser le travail de concertation.