Les Verts valident leur scénario 100% renouvelable et lancent des propositions concrètes
Ce dimanche 24 septembre, Ecolo a consacré son congrès wallon aux politiques énergétiques. Objectif? Arriver à une production énergétique 100 % renouvelable avant 2050. Cela passe notamment par un vaste plan de rénovation du bâti, ainsi qu’une mobilité plus durable.
Face à une assemblée fournie, c’est Mark Jacobson, professeur d’ingénierie civile et environnementale et directeur du programme sur l’énergie et l’atmosphère de Stanford, qui a introduit le congrès des Verts francophones. “Le monde est confronté à une grande question. Alors que nous abandonnons les combustibles traditionnels au profit d’une énergie 100 % propre et renouvelable, pourrons-nous maintenir la stabilité du réseau électrique à chaque minute de la journée, compte tenu de la variabilité du vent et de la lumière du soleil ? Oui, c’est possible ! “, lance cette sommité internationale.
Son propos s’appuie sur une étude qu’il a publiée en 2022 dans la revue Energy & Environmental Science. Conclusion : dans 145 pays, la transition vers une énergie reposant entièrement sur l’éolien, l’hydraulique, le solaire et le stockage serait rentable en moins de 10 ans. Sans compter qu’elle créerait, dans le monde, 28 millions d’emplois de plus qu’elle n’en ferait perdre.
Investir dans le renouvelable pour éviter de payer “la douloureuse” demain
L’intervention de Mark Jacobson a ensuite laissé place aux débats, rythmés par l’intervention d’expert·e·s sur trois thématiques fortes: Énergie et social, Énergie et climat, Énergie et entreprises.
Au terme des débats, ressortent l’urgence et la nécessité d’aller plus vite et plus fort. “L’accélération de la transition relève à 80% de la responsabilité de l’État. Bien sûr, les initiatives individuelles sont bienvenues, mais l’État doit mettre en place des infrastructures qui accélèrent la transition en matière de mobilité, d’énergie, de logement, de marchés publics, de fiscalité, d’indicateur économiques, , de cantine publique, de comptabilité, etc“, martèle le co-président Jean-Marc Nollet.
Au final, investir aujourd’hui, c’est éviter des catastrophes et des coûts faramineux demain. “Les scientifiques sont clairs, le coût de l’inaction est cinq fois plus élevé que le coût de l’action“, insiste encore Jean-Marc Nollet. Le député wallon Olivier Bierin ajoute : « Il est également nécessaire de garantir aux entreprises un prix stable et prévisible pour l’énergie, et pour cela, c’est au niveau européen qu’il faut poursuivre la réforme du marché de l’énergie, mais nous pouvons aussi aider les entreprises en Wallonie via les accords de branche »
Rénovation par quartier et gratuité ciblée des transports en commun
S’il faut investir dans le renouvelable, les écologistes insistent aussi sur de nécessaires économies d’énergie à mettre en place. “Il est évident que nous devons aussi faire baisser nos consommations. Nous proposons donc de mettre en place des grands projets de rénovation par quartier . Une manière de faire qui doit permettre de faciliter les chantiers et réaliser d’importantes économies d’échelle”, explique également Olivier Biérin. ”
Nous voulons aussi renforcer l’accessibilité financière des transports en commun et façonner des habitudes de mobilité durable, notamment chez les jeunes. Pour cela nous proposons en priorité d’étendre à la SNCB la politique de gratuité ciblée entamée à la STIB et aux TEC entre 2020 et 2024“, enchérit le co-président d’Ecolo.
Pour Philippe Henry, Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures : « Avec les écologistes, c’est mieux ! Là où nous sommes membres des exécutifs, nous avons considérablement montré la voie : aucun gouvernement n’a jamais autant investi dans les transports publics et dans les modes de déplacement actifs pour permettre aux citoyens de changer progressivement de mobilité ; nous avons initié un investissement historique dans la rénovation énergétique avec des budgets inédits ; nous développons comme jamais les énergies renouvelables et nous accompagnons les acteurs de l’énergie pour la modernisation des infrastructures et des réseaux. Nous avons rehaussé les objectifs du PACE pour être à la hauteur des défis qui sont devant nous. Je peux vous assurer que sans nous dans les exécutifs, tous ces énormes pas en avant n’auraient pas eu lieu car malheureusement et malgré tous les discours, lorsqu’il faut faire les derniers arbitrages, on ne fait pas d’écologie sans les écologistes. »
Pour les Verts, c’est clair, face au dérèglement climatique chaque 0,1 degré compte. Il y a des craintes, il y a des difficultés mais il y a aussi un dynamisme, un enthousiasme et une volonté de relever ce défi, le plus grand que l’humanité ait jamais eu à affronter. Chacune et chacun là où il est a les moyens de faire évoluer les choses et de prendre sa part , et c’est en dialoguant, collaborant, en élaborant ensemble une vision commune et en se serrant les coudes qu’on y arrivera.“, conclut Olivier Bierin.