Le Parlement belge appelle le gouvernement égyptien à respecter les droits humains et à libérer tous les prisonniers politiques
Égypte — Le Parlement belge appelle le gouvernement égyptien à respecter les droits humains et à libérer tous les prisonniers politiques.
Ce jeudi, le Parlement belge a voté à l’unanimité la résolution d’Ecolo-Groen visant à défendre les droits humains en Égypte. C’est la première fois qu’un tel message est envoyé depuis le Parlement d’un pays européen. Les parlementaires demandent au gouvernement belge d’obtenir la libération des prisonniers politiques et d’opinion égyptiens, d’enquêter au sein de l’ONU sur les violations des droits humains dans le pays, ou encore de proposer à l’UE de sanctionner les auteurs égyptiens coupables de violations de droits fondamentaux.
Simon Moutquin (Ecolo), auteur de la résolution, explique : « La situation actuelle en Égypte est peu connue chez nous, les campagnes publicitaires touristiques se multiplient pour des hôtels 5 étoiles ou pour une croisière sur le Nil. Pourtant, derrière la carte postale se cache une véritable crise des droits humains que les Égyptien.ne.s traversent depuis plusieurs années. Il est important que notre pays soutienne le peuple égyptien et prenne des actions pour améliorer la situation sur place ».
En effet, depuis le coup d’État militaire du président actuel Abdel Fattah al-Sissi en 2013, le gouvernement égyptien a mis en place une série de mesures répressives envers la société civile égyptienne. Les défenseurs des libertés fondamentales, les journalistes, les militants LGBTQIA+ ou les peuples autochtones sont notamment visés. Exemple récent, une loi qui interdit de fait toute ONG d’exercer une activité de défense des droits humains et qui menace de dissolution toute association non autorisée par le gouvernement.
Cette répression appliquée par les autorités égyptiennes s’accompagne d’une stratégie d’incarcération massive. « Depuis le coup d’État d’Al-Sissi, le nombre de prisonniers dans les geôles égyptiennes a quasiment doublé. Et on estime qu’environ 60 000 détenus, la moitié du nombre total de personnes incarcérées, sont des prisonniers d’opinions et des prisonniers politiques. Ils croupissent dans des bâtiments surpeuplés et vivent dans des conditions absolument inhumaines », alerte Simon Moutquin. Selon le Comité des Nations unies contre la torture, cette dernière est systématique en Égypte. Le pays se place par ailleurs troisième au rang mondial des exécutions à mort selon Amnesty, soit derrière la Chine et l’Iran.
Les restrictions sévères à la participation de la société civile et des citoyens égyptiens lors de la COP27 à Sharm el Sheikh avaient notamment interpellé la communauté internationale. Pour Simon Moutquin, c’est un premier pas. « L’accueil de grands événements ou l’annonce en grande pompe d’une stratégie pour les droits humains du gouvernement d’al-Sissi ne doivent pas détourner notre regard de la réalité que vivent les Égyptien.nes. Nous devons continuer à dénoncer la répression dans le pays et à soutenir les citoyens égyptiens qui militent, ceux emprisonnés ainsi que leur famille », conclut-il.