Ce jeudi 30 mars, Ecolo a ouvert les portes du projet culturel Regards Sensibles – État du monde, à LaVallée à Molenbeek.
Ce vernissage, suivi d’une exposition de trois jours, est l’aboutissement de plus d’un an de travail pour différents artistes, toutes disciplines confondues: Némo Camus (avec Joëlle Sambi), Baptiste Conte, Shani Hannay, Anna Lawan, Kevin Lerat, Loughi, Axelle Minne et François Pacco.
Ces artistes auront travaillé sur des sujets comme l’agriculture, la migration, l’extraction des ressources ou encore notre manière d’appréhender le monde. Le but? Nous interpeller et nous enrichir d’un regard artistique sur le thème de la transition écologique.
Tout a commencé en septembre 2021. Convaincu que la culture est essentielle à notre société, Ecolo a lancé un appel à projets, avant de sélectionner différents artistes et de les soutenir. C’est une aventure assez inédite, puisque c’est la première fois qu’un parti politique belge offre un espace de création et d’interaction à des artistes.
“Face aux conséquences du dérèglement climatique, il est temps de se retrousser les manches. Les artistes peuvent, par leurs œuvres, exercer une influence sur la conception qu’on peut avoir du monde. Ils peuvent nous faire apercevoir un avenir plus désirable, où chacune et chacun peut vivre, grandir, s’épanouir et développer ses compétences. Plus que jamais, nous avons besoin des artistes afin de penser le défi de la transition écologique et solidaire – le défi que notre société doit relever dans les années à venir”, a lancé la co-présidente Rajae Maouane lors du discours d’ouverture.
“Pendant le covid, d’aucuns parlaient de la culture comme un secteur “non essentiel”. C’est tout le contraire. Via la projet Regards Sensibles, nous avons voulu très humblement et très simplement tendre la main aux artistes, aux créateurs de la culture, quel que soit leur dialecte culturel et quelle que soit la nature de leur démarche artistique. Nous leur disons : vous avez une place centrale dans la création d’une société nouvelle, plus durable, plus juste et plus libre”, a enchaîné le co-président Jean-Marc Nollet.
Des œuvres et des performances à voir tout le week-end:
Lors de cette soirée inaugurale, le public a pu découvrir différentes œuvres et performances qui sont à voir tout le week-end. Parmi celles-ci:
- Nourrir et vivre – récits agricoles de Belgique, par le duo Loughi: A travers une installation faite de sculptures, photographies et témoignages, l’expo fait connaître la diversité et les multiples enjeux actuels du monde agricole belge. Le contenu de l’exposition est le fruit de lectures variées, de témoignages d’agriculteurs⋅ices accumulés au fil de rencontres réalisées en Flandre et en Wallonie pendant 6 mois, ainsi que de la consultation d’associations et syndicats agricoles.
- Matière (noir, blanc, bleu) performance sonore de Némo Camus avec Joëlle Sambi: Némo s’intéresse à l’extraction du lithium (NDLR : élément alcalin léger, il est utilisé pour la fabrication de batteries pour l’industrie automobile) et il s’est rendu à Manono, en République Démocratique du Congo, où se trouve l’une des plus grandes réserves de lithium au monde. Par le son, il aimerait transmettre des émotions, des sensations et le trouble ressenti sur place. Ce projet vise aussi à nous interpeller sur nos ambiguïtés vis-à-vis de nos modes de consommation. Tous les soirs, un activation de cette pièce a lieu avec Joëlle Sambi, slameuse et poétesse. Ensemble, Némo et Joëlle liront des textes et poèmes écrits sur le thème de l’extraction qui entreront en dialogue et en résonance avec les sons de Manono.
Cet espace de création offert à des artistes par Ecolo est une première expérimentation qui appelle d’autres collaborations entre le monde politique, la culture et les artistes. Pour les écologistes, la culture et l’art nous permettent de partager des émotions et, ensuite, de discuter, de réfléchir et de se mobiliser toutes et tous pour un monde plus vert et plus juste.