Ecolo-Groen demande des solutions pour les demandeurs d'Asile de Gaza
Rajae Maouane, co-présidente d’Ecolo explique : “Nous devons continuer à demander un cessez-le-feu urgent, mais en tant que pays, nous pouvons aussi aider les Palestiniens sur notre territoire. Les personnes originaires de Gaza qui ont demandé l’asile en Belgique méritent notre protection tant que la guerre fait rage.”
Le 20 octobre, le Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) a annoncé qu’il suspendait temporairement les décisions relatives au statut de protection internationale des Palestiniens, et ce jusqu’à ce que le CGRA “dispose d’informations objectives suffisantes pour évaluer avec précision la situation en matière de sécurité dans les territoires palestiniens”.
Les Palestiniens sont bien représentés dans les statistiques relatives à l’asile et à l’accueil. Selon les derniers chiffres publiés, il y a déjà eu 2.260 demandes de protection de la part de Palestiniens en 2023. Ce chiffre place la Palestine au troisième rang après l’Afghanistan et la Syrie. Selon Myria, environ 9 % des occupants du réseau de centres d’hébergement seraient originaires des territoires palestiniens.
“Le CGRA travaille naturellement de manière indépendante lorsqu’il prend des décisions individuelles, mais la suspension des décisions par le CGRA est incompréhensible“, a déclaré Simon Moutquin, député fédéral Ecolo. “Tant que la guerre fait rage à Gaza, les Palestiniens qui ont demandé l’asile dans notre pays devraient pouvoir bénéficier d’une protection. Le Centre fédéral des migrations Myria appelle également à un règlement rapide des dossiers des Gazaouis sur la base d’une politique de protection solide et correcte.”
“Si le gel de la décision du CGRA s’éternise, la Secrétaire d’Etat elle-même – dans l’attente d’une décision du CGRA – devrait accorder le statut de résident humanitaire aux Palestiniens venant de la zone de guerre“, a déclaré le groupe Ecolo-Groen.
Simon Moutquin s’interroge également sur l’impact de cette décision sur la crise de l’accueil : “Si les décisions pour ce groupe sont suspendues, les Palestiniens de Gaza devront rester plus longtemps dans le réseau d’accueil. Et ce, alors que le réseau d’accueil est déjà surchargé. De plus, un séjour prolongé dans un centre d’accueil et l’incertitude concernant la procédure d’asile ont un impact négatif sur le bien-être mental, en particulier pour un groupe qui a également beaucoup d’inquiétudes concernant les membres de sa famille bloqués à Gaza. Il y a énormément de Palestiniens qui perdent maintenant des membres de leur famille. Des efforts devraient être faits pour fournir une assistance aux victimes dans les centres d’accueil et à l’extérieur. J’ai contacté, dès les premiers jours de l’attaque sur Gaza, la Secrétaire d’Etat pour l’alerter sur l’impact psychologique sur exilé.e.s de Gaza présent.e.s en Belgique.”
Garantir le droit au regroupement familial
En Belgique, de nombreux Palestiniens ayant le statut de réfugié ont encore des membres de leur famille à Gaza et peuvent en principe prétendre au regroupement familial. Seulement, à l’heure actuelle, il est quasiment impossible de demander un visa, car il faut pour cela se rendre à Jérusalem. Même si l’on obtenait un visa, il n’est pas évident de quitter Gaza, étant donné que le poste-frontière avec l’Égypte à Rafah n’est ouvert que depuis peu de temps. Depuis l’escalade, l’Office des Etrangers donne la priorité aux demandes de visas humanitaires et de regroupement familial, mais selon Myria, cela ne signifie pas que les demandes sont traitées plus favorablement. Myria recommande de tenir compte du contexte humanitaire.
Ecolo-Groen demande donc à la Secrétaire d’Etat d’effectuer par défaut les demandes de visa de regroupement familial par email, de prendre en compte la situation de guerre pour traiter plus rapidement les demandes et de négocier pour que les Palestiniens titulaires d’un visa de regroupement familial puissent quitter Gaza par le point de passage frontalier avec l’Egypte.